crédit photo: Richard Mercier
Jeanne Laforest

Coup de coeur francophone 2024 – Jour 2 | Emilie Laforest, Jeanne Laforest et Le Forestuor éblouissent le Lion d’Or

Après une soirée d’ouverture mémorable grâce au jumelage de la légendaire rockeuse Marjo et des mythiques Foufounes Électriques, Coup de cœur francophone se poursuivait vendredi soir avec une proposition unique, donnant lieu à de grands frissons au Cabaret Lion d’Or.

A priori, on serait tenté de croire qu’elles ont des liens de parenté, car Jeanne Laforest et Émilie Laforest partagent, en plus du nom de famille, des racines classiques, un intérêt pour le jazz, une sensibilité pour la poésie et un flair pour la mélodie pop. Si on vous racontait qu’elles ont grandi ensemble dans le même foyer, il serait facile d’y croire. Ce n’est pourtant pas le cas.

Elles ont été jumelées un peu par hasard par Coup de cœur francophone, dans l’optique de créer un plateau double intéressant pour les spectateur·rices, susceptibles d’apprécier les deux univers. Elles ont le même nom de famille ? Pur hasard, mais tant mieux : ça attise la curiosité.

Or, leur rencontre a donné fruit à un alliage inattendu mais ô combien payant artistiquement.


* Photo par Richard Mercier

Disons-le d’emblée, l’étoile de la soirée, c’était Jeanne Laforest. L’autrice-compositrice est très bonne. La chanteuse aussi. La musicienne, très douée.

Mais c’est Jeanne Laforest l’arrangeuse qui brillait de mille feux en ce vendredi soir.

Au printemps dernier, elle avait mis sur pied un petit orchestre qu’elle appelle affectueusement le Forestuor. Un amalgame de musiciennes actuelles, classiques et jazz, toutes des femmes, de divers horizons. Un « rassemblement éclectique singulier » comme elle le souligne, qui lui permettait de réaliser ses fantasmes d’arrangements ambitieux et créatifs.

Coup de cœur francophone lui donnait donc l’occasion de renouer avec ce projet, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle a mordu à pleines dents dans l’occasion, proposant même à Émilie Laforest d’habiller ses chansons à elle d’arrangements somptueux.


* Photo par Richard Mercier

Émilie, pour sa part, avait lancé son album Mea Silva au printemps et n’avait donné qu’un seul spectacle, en formation complète, au Ministère. Dans le cadre du plateau double offert par CCF, elle faisait appel à la pianiste Fabienne Lucet afin de présenter le fruit d’un travail approfondi autour de ses chansons, rarement défendues sur scène. Grâce à la « partition pianistique sophistiquée » de Mme Lucet, elle comptait proposer un spectacle dans le format intime du récital.

Finalement, les deux artistes ont carrément mélangé leurs univers, si bien qu’il n’y avait plus d’ordre d’apparition sur scène, mais bien un seul spectacle mettant en vedette les chansons d’Émilie et de Jeanne, en alternance, avec le piano de Fabienne Lucet ici, et la quinzaine d’instruments (vents, cordes, name it) ainsi que des chœurs, une batterie, une guitare…

La scène du Lion d’Or débordait littéralement, au point où une dizaine des musiciennes étaient installées au plancher, devant la scène. Et ça sonnait du feu de Dieu, même si c’était la toute première fois que l’expérience était tentée.


* Photo par Richard Mercier

Question d’élargir encore plus sa palette d’arrangeuse, Jeanne Laforest a même proposé à quelques ami·es artistes d’écrire et de monter des partitions luxuriantes pour leurs chansons. Ainsi, l’ami Héron est venu présenter la plus spectaculaire des versions de sa chanson signature, Rivière, au milieu de cet ensemble époustouflant, et Kanen est également venue présenter une chanson de son répertoire, qui prenait des dimensions presque dramatiques.

Sors-tu? co-présentait ce spectacle dans le cadre d’un partenariat avec Coup de cœur francophone, et bien que nos attentes furent élevées, on n’aurait jamais pu s’attendre à représenter un spectacle aussi grandiose. Avec l’aide d’une dénommée Morgane Lachance, les Laforest ont monté un spectacle de haute voltige.

N’en déplaise aux victimes de FOMO, il faut le souligner : on ne reverra pas ce spectacle de sitôt tel quel… Aucune chance que ça parte en tournée. Il fallait être là. Et celleux qui y étaient s’en rappelleront longtemps.

Photos en vrac:


* Photos par Richard Mercier

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