Coup de cœur francophone 2022 – Jour 3 | La Bronze et Anachnid, entre douceur et énergie
En cette troisième journée du festival Coup de cœur francophone, le Ministère a accueilli l’auteure-compositrice-interprète Nadia Essadiqi, alias La Bronze, pour venir faire vibrer la foule. Elle fut précédée par l’artiste multidisciplinaire oji-cree Kiki Harper, mieux connue sous le pseudonyme d’Anachnid. Bien que leurs chansons font appel à la douceur, les artistes ont donné un spectacle bien énergique.
Samedi soir, les deux chanteuses ont offert toute une soirée à leurs spectateurs et spectatrices. La performance a duré un peu plus de deux heures et demie, incluant le temps d’attente entre les deux têtes d’affiche. Cela peut peut-être sembler long, mais le temps a passé plutôt vite grâce à la qualité de leurs performances.
Anachnid : la découverte d’un nouvel univers
« Bienvenue dans ma toile d’araignée », a annoncé Anachnid au début de son spectacle. Elle occupait la première partie de la soirée. Dès les premières mélodies, on se sentait déjà dans un autre univers, plus spirituel. Ses chansons sont douces, rythmées et sensuelles à la fois. La pop, l’indie et une touche d’électro composent principalement ses pièces. Elle a joué la majorité de son album Dreamweaver, en plus de quelques singles, dont sa populaire Vent du nord, qui a été chaleureusement accueillie par la foule.
Bien que la majorité de ses chansons ait un rythme plus lent, Anachnid sait utiliser l’électro lorsque nécessaire. Elle l’a bien prouvé avec Summer Hunting, où elle a aussi montré quelques mouvements de danse accueillis avec enthousiasme par le public.
C’était avant tout un spectacle intime, autant par la capacité de la salle que par l’ambiance mise en place par l’artiste. « Toutes mes chansons ont une signification importante dans ma vie », explique Anachnid entre deux mélodies. On peut notamment penser à America, qui fait référence aux pensionnats du 20e siècle avec les paroles « They’re taking my children away ». Elle raconte justement que son grand-père s’est fait enlever à l’âge de neuf ans pour subir de nombreuses années à l’un de ces pensionnats. En plus de ce moment touchant, elle présente aussi Braids. Cette chanson fait référence à ses coutumes ; il s’agit d’une coiffure qui fait appel à la méditation et aux bonnes valeurs.
Elle termine son spectacle avec une balade qu’elle a composée pour son petit frère de huit ans avant son heure de coucher. Une très belle façon de terminer le spectacle.
La Bronze : un concert entre amis
Couverte d’un dessin de serpent brillant au visage, La Bronze embarque enfin sur scène après quelques minutes d’attente. Débutant avec une chanson d’ouverture plus calme, Qalbi Dialna, la chanteuse d’origine marocaine enchaîne rapidement avec un tempo plus accéléré, grâce au morceau Briller. Elle mélangera tout au long du spectacle ses chansons plus douces avec ses plus rythmées, ce qui est aussi intéressant qu’équilibré. Elle est accompagnée d’Anne-Sophie au clavier ainsi que Miles (qui porte une solide chemise en motif léopard empruntée à la chanteuse!) à la batterie. Ça paraît que ces trois personnes sont des amis : elles s’amusent tout au long du spectacle sur la scène. C’est toujours beau de voir une telle complicité sur scène, qui a d’ailleurs fait son chemin jusqu’au public.
La Bronze brise quelques fois l’image de l’artiste parfaite. Elle rit, lance des blagues pendant ses chansons, commande des shooters entre deux mélodies… elle était bien à l’aise et elle l’a dit à son public : « Vous êtes vraiment mon safe space ». Elle a d’ailleurs débuté son spectacle en racontant qu’elle a donné des billets de 20$ à plusieurs personnes pour qu’elle « s’assure qu’il y ait au moins des gens qui rient pendant son spectacle ». Selon moi, tout cela a fait en sorte qu’elle semblait jouer le rôle de la personnalité « socially awkward », ce qui a vraiment fait son charme.
Bien que son spectacle mettait surtout en valeur son récent album Vis-moi, dont les populaires Toi, Vis-moi et Je flottais, elle a aussi inclus la classique Promis Juré et une reprise de Sèche tes pleurs de Daniel Bélanger. Étant une grande fan de Diam’s, j’ai toutefois été déçue de ne pas entendre sa version de Confessions Nocturnes, chanson qu’elle a dit vouloir initialement jouer avant de changer d’idée. Je dois tout de même avouer que sa reprise de Sèche des pleurs était excellente.
J’ai d’ailleurs eu un grand coup de cœur pour Sois ferme. C’est une chanson qui touche particulièrement La Bronze, selon ses dires, puisqu’elle fait référence aux femmes et à la vulnérabilité qu’elles peuvent vivre au quotidien. Mis à part les paroles, j’ai aussi adoré la mélodie pop.
Je trouve qu’au final, les deux chanteuses ont misé sur l’intimité à leur propre façon. Alors qu’Anachnid y allait pour la douceur et l’inclusion dans son univers, La Bronze nous faisait sentir comme si nous étions tous amis. Et dans les deux cas, ça a assurément fonctionné. C’était une superbe soirée.
Nos photos en vrac
- Artiste(s)
- Anachnid, La Bronze
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Le Ministère
- Catégorie(s)
- Easy listening, Electro, Festival, Indie, Indie Pop, Pop,
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