Coeur de Pirate

Cœur de Pirate au Métropolis | Charmant retour au bercail

Mercredi soir au Métropolis, il est affiché « Complet » sous le nom de Cœur de Pirate. Il faut dire que la chanteuse pop montréalaise offre une date unique dans sa ville d’origine pour sa tournée 2016. L’occasion de nous présenter son dernier album Roses, paru à l’été dernier.


Une heure avant le concert, un bon petit groupe de spectateurs s’agglutine devant la scène pour être sûrs d’être le plus proche possible de Coeur de Pirate, et de ne rien manquer du spectacle. Au balcon, les places assises se font aussi déjà rares.

La chanteuse rejoint la scène à 20h55, accompagnée d’un groupe on-ne-peut-plus pop-rock avec basse, batterie, claviers, guitare électrique. C’est en langue anglaise qu’elle ouvre son concert, puisque le premier titre est Ocean’s Brawl.

Un mélange de rose et de bleu intenses, qui se mêle à merveille sur scène, entoure Coeur de Pirate qui quitte son piano à queue et vient chanter Undone sur le devant de la scène. Elle utilise une gestuelle inspirée des danses espagnoles (type flamenco), et joue avec sa chevelure. À la fin de la chanson, elle fait taper le public dans les mains, qui obtempère sans se faire prier.

Ensuite, elle laisse place au français avec un de ses succès – dont le titre est paradoxalement en anglais – le magnifique Golden Baby.

On remarque que l’ensemble des morceaux est accéléré ce soir, tous étant joués à un tempo plus rapide que les versions de studio. Il y a une réelle volonté d’insuffler une certaine énergie et de faire monter la pression.

Avant d’entamer C’était salement romantique, elle s’adresse à son public et se fait très chaudement accueillir. Puis elle recommence à jouer, et on s’attarde sur un beau motif harmonique et rythmique au piano mêlé aux autres instruments, qui met en valeur le titre. La conclusion au piano, seule, est aussi une petite touche très bien sentie pour clore l’interprétation.

Les jeux de lumières et d’images projetées sont beaux, on a par exemple des roses sur Cast Away, des raies de lumières créant des espaces et figures géométriques sur Our Love, des colombes pour Drapeau blanc… Toute cette scénographie est travaillée avec soin.

 

Une pause intimiste

Après un interlude où Cœur de Pirate a dansé à travers une scène remplie de pois blancs projetés, le band quitte la scène et la chanteuse rejoint le piano pour nous offrir Francis en acoustique. On profite alors beaucoup plus du chant et des paroles.

Elle nous surprend ensuite en faisant un clin d’oeil à un autre artiste canadien, et reprend le titre Sorry de Justin Bieber, toujours en piano-voix – formule qui fonctionne très bien.

Des acclamations et des cris se diffusent dans tout le Métropolis bondé.

 

Retour à plus de dynamique

Alors que Coeur de Pirate entame Place de la République, les autres instrumentistes rentrent sur scène et commencent à jouer avec elle sur la deuxième partie du premier couplet. On retrouve une ambiance beaucoup plus pop-rock, et la chanteuse se permet quelques petites variations mélodiques pour une version plutôt convaincante. Au fur et à mesure que le concert avance, les cris se multiplient et le public acclame l’artiste.

Sur I Don’t Want to Break Your Heart, Cœur de Pirate occupe la scène et se balade en chantant, tout en jouant de temps à autre avec son long jupon noir fendu. Elle fait bouger les mains des spectateurs de gauche à droite, et ce mouvement général parmi la foule crée une harmonie touchante.

The Way Back Home est dédié à sa fille Romy, et ce qui frappe est la richesse des textures sonores au niveau des différents instruments.

L’énergie continue de prendre de l’ampleur avec un solo endiablé de guitare électrique vers la fin d’Ensemble, quand un break de batterie intense introduit Adieu.

Le concert se termine sous un tonnerre d’applaudissements après Crier tout bas, il est clair que les gens ne peuvent accepter que cette soirée se termine déjà. Cœur de Pirate reprend donc la scène et interprète Comme des Enfants. Le public chante le refrain de bon coeur dans un moment d’accalmie instrumentale.

Elle finit avec la chanson phare de son dernier album, Carry On, après des mots émus pour remercier son public montréalais. Si ce dernier a été très réceptif au show de son artiste fétiche, on regrette toutefois que la voix ait été éclipsée par un accompagnement globalement trop puissant pendant le spectacle, nous faisant perdre une partie des paroles et des nuances de la voix de la chanteuse. Le jeu de scène aurait également gagné à offrir plus de variété, en déclinant davantage la gestuelle.

Mais une chose reste sûre, la chanteuse a bien volé le cœur de ses pirates montréalais ce soir.

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