The Black Keys

Coachella 2012 : The Black Keys et The Sheepdogs apportent du blues-rock au festival

Le blues-rock à l’honneur pour la première journée du festival Coachella

(Vendredi 13 avril 2012 – Empire Polo Field (Indio, Californie)

The Sheepdogs : du bon vieux rock détendu et agréable

Nous nous sommes d’abord dirigé vers la scène Outdoor pour voir la jeune formation Canadienne The Sheepdogs, originaire de Saskatoon, qui jouait en début d’après-midi.

Avec leurs cheveux longs, la barbe (ou la moustache, pour certains), les deux guitares électriques; le groupe fait penser à Lynyrd Skynyrd durant les beaux jours de sa carrière. Et cette impression est renforcée par la musique du groupe, un rock aux sonorités très « southern », très Skynyrd. C’est simple : ils joueraient Sweet Home Alabama qu’on les croirait Américains.

Ceci dit, au-delà des ressemblances avec de fameux groupes rock des années 70, leurs qualités sont nombreuses (d’où leurs récents prix Juno – album de l’année, simple de l’année, et meilleur nouveau groupe de l’année- remportés au début du mois) : la formation possède un répertoire (limité mais très alléchant) de pièces qui nous emportent pendant leur écoute. Une musique parfaite pour un début d’après-midi sous le soleil californien. Des solos de guitares à profusion, une voix – celle de Ewan Currie – solide et mélodieuse, et une bonne dose de confiance en soi, font de leur performance une expérience mémorable.

Plusieurs membres du public étaient venus du Canada (le chanteur leur a demandé de lever la main) pour voir le groupe. Et celui-ci peut être fier; il a fait très bonne figure grâce à une performance détendue, professionnelle, engageante et des plus agréables.

 

The Black Keys : brouillon mais énergique

En soirée, les têtes d’affiche The Black Keys ont conclut cette première journée de festival en offrant une prestation un peu décousue mais qui a su faire bouger et danser le public (nombreux) venu les voir.

Le groupe s’est présenté sur la scène principale avec 10 minutes de retard. Dan Auerbach, vêtu d’un veston de cuir arborant un as de pique dans le dos, n’est décidamment pas le « showman » qu’est Jarvis Cocker (de Pulp, qui a joué sur la même scène une heure avant – voir notre compte-rendu). Excellent guitariste et chanteur, Auerbach donne une performance très sentie, passionnée.

Par contre, son contact avec le public laisse à désirer et il manque un sens de continuité à l’ensemble du spectacle, car entre chaque chanson la scène redevient noire et silencieuse, laissant ainsi l’énergie du public retomber à chaque fois. Un peu d’animation, de dialogue avec la foule de la part des musiciens (surtout du chanteur) ne ferait pas de tort! Mais Auerbach s’est fort bien acquitté de sa tâche de guitariste/chanteur et le tout était très énergique.

Quant à Patrick Carney, il semblait un peu brouillon derrière sa batterie. Les premiers battements sur les tambours en ouverture de Howlin For You étaient mous et Carney a mis quelques secondes à trouver le bon rythme. Plusieurs fois au cours de la soirée son jeu changeait de rythme au cours d’une même pièce, et sa synchronisation avec les musiciens – surtout les deux qui complètent The Black Keys sur scène, Gus Seyffert à la basse et John Wood aux claviers – n’était pas des meilleures.

Carney s’est repris sur les morceaux où il était seul avec son vieux complice Auerbach, et le spectacle fut tout de même une réussite. Chaque album du groupe y fut représenté, et le rock plus « commercial » et léché des récents disques s’est bien marié, sur scène, avec leurs premiers titres plus mordants. D’ailleurs, parlant de mordant, la finale, I Got Mine, fut géniale.

Grille de chansons :

1. Howlin’ for You
2. Next Girl
3. Same Old Thing
4. Dead and Gone
5. Gold on the Ceiling
6. Thickfreakness
7. I’ll Be Your Man
8. Your Touch
9. Little Black Submarines
10. Money Maker
11. She’s Long Gone
12. Nova Baby
13. Ten Cent Pistol
14. Tighten Up
15. Lonely Boy
16. Everlasting Light
17. I Got Mine

En bref

– Breakbot et sa musique « dance » mélodieuse et entraînante sur disque n’a pas pu nous garder intéressé plus de 20 minutes, de par sa répétition dans les rythmes. Le tout commence de manière explosive et joyeuse pour devenir lassant. Dommage.

– La formation Givers, quant à elle, a su nous attirer avec son rock joyeux et bon enfant. La chanteuse percussionniste a une voix granuleuse aux capacités limitées mais qui possède un petit quelque chose d’attirant, tandis que son acolyte au chant (et guitariste) fait preuve de beaucoup de talent et d’enthousiasme. Une belle petite formation (complétée par trois autres musiciens) que nous allons surveiller de plus près.

– EMA a su, elle aussi, capter notre attention. La chanteuse aux cheveux hirsutes est un personnage étrange sur scène mais qui nous a hypnotisé. La musique laisse quelque peu à désirer, mais il y a là matière à quelque chose de plus grand, de meilleur.

– La formation Pulp a offert possiblement le meilleur spectacle de la journée. Son chanteur Jarvis Cocker, avec son attitude particulière, son côté un peu intello et son charisme naturel a su mettre le public dans sa main dès le départ et s’amuser avec lui tout au long de la performance, composée des plus grands succès du groupe. Un moment particulièrement plaisant. (Consultez notre critique complète du retour de Pulp en Amérique du Nord)

Événements à venir

Vos commentaires