crédit photo: Sarah Seené
Chloé Lacasse

Chloé Lacasse à ESPACE GO | Les eaux claires, une proposition multidisciplinaire intime portant sur le deuil

Chloé Lacasse présente cette semaine à l’Espace GO « Les eaux claires », une oeuvre multidisciplinaire intéressante, inspirée du nouvel album du même nom, paru le 24 septembre dernier. À la fois musicale et théâtrale, la proposition scénique mise en scène par Benoît Landry, grand complice de l’artiste, est accompagnée de projections imagées.

L’album est le premier lancé par Chloé Lacasse depuis 2014. Au travers de celui-ci, elle plonge dans le deuil de la mort de ses parents. Après la mort de son père, tout juste dix ans après celle de sa mère, elle hérite de la maison familiale. À ses yeux, il allait de soi que son troisième album porte sur cette expérience, cette visite de souvenirs d’enfance et ces deuils.

Les eaux claires se déclinent en trois dimensions: un album, un livre et un spectacle. Le tout est accompagné d’un court documentaire portant sur la démarche et les raisons qui l’ont poussée à entreprendre ce projet.

Lors des représentations du spectacle, chansons tirées de l’album et monologues nostalgiques s’alternent alors qu’une série de vidéos est projetée à l’arrière. Très personnels, les monologues récités avec prestance par Chloé Lacasse portent principalement sur des souvenirs de jeunesse.

Les spectateurs ont droit à plusieurs histoires classiques d’une enfance vécue dans la ville de Longueuil. L’interprète et autrice s’en tient principalement à des énumérations: les différents papiers peints collés sur les murs de sa maison, tous les élèves de sa classe de cinquième année, les actions et manies anodines de sa mère, qui auront probablement fait sourire les proches présents dans la salle.

Jeux de lumière et projections donnent place à un décor intéressant. Un piano, côté jardin, auquel la chanteuse et musicienne s’assoit pour présenter ses pièces, devant un rideau blanc sur lequel est projeté un décor campagnard. Côté cour, un rideau plus large, sur lequel est projeté ce qui laisse deviner une fenêtre, derrière un fauteuil bleu poudre.

Voyageant entre le centre de la scène et le fauteuil, Chloé Lacasse raconte ses souvenirs d’enfance, le sourire aux lèvres. Elle récite un texte, agrémenté de ponctuations quelque peu humoristiques, avec une justesse impressionnante.

Plongée dans ses propres souvenirs, elle offre également des prestations musicales charmantes, assez peu novatrices toutefois. Elle traite de ses deuils de manière littérale, directe, sans cacher ses émotions derrière trop de figures de style. Elle y revit des souvenirs sans faire de détours.

Tout au fond de la scène, à l’arrière du décor se trouvent trois musiciens: Guillaume Bourque, Vincent Carré et Marc-André Landry, respectivement à la guitare et au pedal steel, à la batterie, puis à la basse. Ceux-ci ajoutent une couche plaisante à l’ambiance mélancolique.

À notre passage à l’Espace GO mercredi soir, la foule semblait composée en bonne partie de proches de la chanteuse. Il leur arrive de commenter sur les différents personnages présentés par l’artiste, de donner des explications inédites à leurs voisins. La proposition intéressante de Chloé Lacasse lui mérite un tonnerre d’applaudissements, pour lesquels la moitié de la salle se lève, émue.

L’artiste propose donc un hommage à ses parents et à sa maison de jeunesse attendrissant et sert, sur la scène de l’Espace GO, un deuil plein de bienveillance et certainement touchant pour ceux ayant vécu une expérience similaire. Le spectacle de Chloé Lacasse sera présenté jusqu’au 17 octobre à l’Espace GO. Les billets s’envolent rapidement: il reste quelques billets disponibles pour samedi soir (20h) et dimanche en fin d’après-midi (16h) par ici.

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