
Chers parents au Rideau Vert | Du théâtre d’été à l’avance
Adaptation de la pièce des scénaristes français Emmanuel et Armelle Patron, Chers parents dépeint une famille nucléaire apparemment sans histoire qui sera bouleversée par une annonce des parents. Les trois enfants dans la trentaine sont campés par Steve Gagnon, Sonia Cordeau et Simon Beaulé-Bulman, et Josée Deschênes et Luc Senay complètent la distribution de cette comédie somme toute inégale.
* ALERTE AU DIVULGÂCHEUR *
Les trois enfants débarquent de la grande ville chez leurs parents, qui sont sortis marcher. Ils tergiversent sur les raisons possibles de cette réunion : une maladie ou une mort annoncée est l’hypothèse retenue.
Or, après 20 minutes de suspense et de sauce étirée, le couple annonce qu’ils ont remporté un gros lot lors d’un voyage en Floride, et qu’ils ne partageront pas avec leur progéniture. Cette nouvelle propulse la fratrie dans une paranoïa sans nom, et culmine durant la nuit, alors qu’ils sont rencontrés un à un par leurs parents qui leur demandent quel montant ils souhaiteraient avoir, ne sachant toujours pas le total du gain. Le lendemain, les enfants se voient remettre un chèque de 100 000$ chacun, mais découvrent ensuite par les médias que leurs géniteurs ont en fait touché 150 millions, provoquant indignation et colère.
Il est étrange que les trois réagissent de la même façon, et ça fait un peu perdre de la nuance et de la profondeur au récit. À partir de là, rien ne va plus, et ça se termine en prise d’otage au fusil de chasse.
Réussite partielle
Le scénario est crédible mais tiré par les cheveux par moments, les dialogues sont croustillants avec des parties molles, les choix de mise en scène sont à la fois audacieux et réchauffés : voilà toute la dichotomie de cette pièce. Une partie du public riait aux éclats tandis que l’autre souriait, sans plus.
C’est que d’entrée de jeu, les trois enfants prennent des allures clownesques avec une interprétation appuyée et maniérée, particulièrement Steve Gagnon. Avec des mimiques presque empruntées, on se demande à quelques moments si c’est drôle ou si ça tape sur les nerfs.
Mais c’est rapidement rattrapé par des moments très efficaces où le comique est indéniable. Surtout le duo Deschênes-Senay, qui restent plus sobres mais punchent encore plus. Leur timing est chirurgical et leur complicité évidente.
Sonia Cordeau tire son épingle du jeu avec ses silences éloquents et ses réactions inattendues qui provoquent l’hilarité. Simon Beaulé-Bulman se débrouille très bien en critique littéraire semi-dépressif qui chantonne de vieilles mélodies nostalgiques.
Il est rare que je n’arrive pas à mettre le doigt sur la faille, mais quelque chose cloche avec cette mouture. Je ne peux pas lui décerner de 100% au bulletin.
Et parlant de faille, un élément scénographique attire l’attention et semble échapper aux personnages : une craque s’élargit sur le mur tout au long du spectacle, et personne ne s’en soucie. Il me semble qu’il y aurait eu lieu de souligner l’apparition de cette craque, du moins pour le spectateur, avec un jeu d’éclairage ou en replaçant la photo de famille par-dessus, comme si de rien n’était.
Était-ce la mise en scène de Marc St-Martin ?
Les dialogues qui tombaient parfois à plat?
Des choix de direction d’acteurs trop disparates?
Toujours est-il que si vous souhaitez accélérer le printemps, Chers parents reste un bon moment qui s’inscrit dans la lignée des plus classiques théâtres d’été.
Chers parents est à l’affiche du Rideau vert jusqu’au dimanche 1er juin 2025. Détails et billets par ici.
- Artiste(s)
- Chers parents
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre du Rideau vert
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