crédit photo: Nadim Zakkour
Central Cee

Central Cee au MTELUS | Le londonien frappe fort

Le rappeur britannique Central Cee était de passage au MTELUS à Montréal hier soir, le dimanche 1er juin 2025, dans le cadre de sa toute première tournée mondiale pour son album Can’t Rush Greatness sorti en janvier. Une première performance montréalaise authentique, millimétrée, sans véritable accroc, qui a conquis une foule survoltée.

C’était la première fois que Central Cee posait le pied sur le continent américain dans le cadre d’une tournée. Il est monté sur scène à 21h pile, lançant directement les hostilités avec Doja, histoire de mettre tout le monde dans le bain. Casquette à l’envers, t-shirt oversize et chaîne autour du cou : le rappeur natif de l’ouest londonien est arrivé tel qu’on le voit sur la pochette de son premier album, fidèle à lui-même. Et le public, conquis d’un bout à l’autre du concert, a répondu présent : que ce soit en reprenant les paroles des morceaux phares (Day in the Life, Band4Band, Commitment Issues…) ou en réagissant aux freestyles drill, précis et percutants, livrés par Cench.

Des featurings en masse

C’est grâce à une production prolifique de featurings, notamment en France, aux États-Unis et ailleurs, que Central Cee a pu s’imposer auprès d’un public international. Il en a d’ailleurs enchaîné plusieurs durant le concert. D’habitude assez sceptique sur les featurings en live, surtout quand il manque la moitié des artistes, il faut reconnaître que Central Cee dégage une certaine aura qui suffit à elle seule. Ajoutons à cela un public ultra impliqué — en témoignent les malaises et les nombreuses jeunes filles évacuées pendant le show — et ces morceaux se sont tout de même bien incarnés sur scène.

Petite déception, toutefois, du côté de Bolide Noir avec JRK19, le seul titre avec un rappeur français sur la track list de la soirée. Plein de bonnes intentions, Central Cee a brandi le drapeau québécois (malheureusement à l’envers) juste avant de l’interpréter. Mais déjà, le public semblait majoritairement anglophone, donc peu réactif au couplet de JRK. Et lorsque le tour de Central Cee est arrivé, il a semblé perdre ses moyens, oubliant des paroles et esquissant quelques sourires gênés en attendant la fin de la chanson. Un moment un peu longuet, mais on lui pardonne, c’est sa première tournée mondiale, et d’après l’affiche, il en est déjà à son 33e concert depuis le 1er avril.

Sobre mais efficace

La scénographie, très épurée — il était seul sur scène, sans backeur —, était soutenue par des visualizers projetés à l’arrière, personnalisés pour la plupart des morceaux. Ce minimalisme assumé a renforcé l’aspect brut et authentique du show. Central Cee est venu livrer une performance purement rap, à l’image de l’univers drill dans lequel il évolue. De toute façon, quand on va voir du rap, on ne s’attend généralement pas à des décors extravagants. Alors, les petits ajouts sont toujours appréciés. Par exemple, sur Gen Z Luv, un morceau qui parle d’amour à l’ère des likes Instagram et des DM, un FaceTime avec un membre du public était diffusé à l’écran derrière lui. Un choix simple, certes, mais représentatif de l’esprit du morceau et efficace, notamment pour les spectateurs plus éloignés de la scène qui ont pu admirer Central Cee de plus près.

Autre point fort du concert : le londonien est quelqu’un de très souriant. Et mine de rien, cette énergie positive contribue à l’ambiance générale du show. Cela dit, la deuxième moitié du concert était un peu plus molle. On sentait que l’artiste fatiguait.

Bien sûr, il a repris plusieurs titres de son dernier album, dont l’iconique GDP avec 21 Savage et le sensible Limitless. Sur ce dernier, il n’a pas particulièrement versé dans l’émotion malgré le registre plus intime.

Le concert s’est terminé sobrement par une vidéo de Central Cee en voiture avec ses homies. Impossible cependant de comprendre ce qu’il s’y disait, le public scandait déjà le retour du rappeur sur scène. Mais après une heure et quart de performance, le concert était bel et bien terminé et Central Cee a quitté la scène, laissant derrière lui le message « travel home safe » projeté en grand à l’écran.

Quant à la première partie qui dura une demi-heure, elle était plutôt efficace. Le DJ a chauffé la salle progressivement avec des hits américains que le public semblait bien connaître. L’ambiance club s’est prolongée avec du rap britannique et français, qui a un peu moins soulevé la foule — à en juger le peu d’entrain sur Bande Organisée.

Central Cee rejouera ce soir pour une deuxième date au MTelus, avant de s’envoler pour cinq concerts, en Nouvelle-Zélande puis en Australie, qui clôtureront sa tournée. Ses fans pourront le retrouver cet été dans plusieurs festivals à travers l’Europe.

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