Cattle Decapitation et invités aux Foufs | Dévastation en 5 actes
Une tempête grindcore s’est abattue sur Montréal, mercredi soir… Toutefois, celle-ci n’a pas causé de pannes, au contraire! La tournée de six semaines « The North American Extinction Tour Part II: Inhuman Beings » présentait Cattle Decapitation en tête d’affiche, avec Revocation, Full Of Hell, Artificial Brain et Apes. L’humanité était effectivement en voie de disparaître, après s’être fait arracher les tympans au passage… Résumé de l’arrêt de cette déferlante tournée aux Foufounes Électriques, avec quelques mots de Josh Elmore, guitariste de Cattle Decapitation!
Le cyclone de Cattle Decapitation
Le dernier arrêt de Cattle Decapitation à Montréal remonte à septembre 2015, où ils avaient joué avec King Parrot, dans la même salle. L’album « The Anthropocene Extinction » venait alors de sortir, le 7 août précisément. Josh Elmore, le guitariste du groupe, mentionne que la réception du public est excellente, jusqu’à présent. « Celle-ci s’accroît à chaque fois qu’on revient dans certaines villes. Et les groupes qui tournent avec nous sont vraiment contents, à date. » Le groupe de San Diego a donc joué devant un public conquis d’avance, entamant les violences avec « The Carbon Stampede », de leur album précédent, « Monolith of Inhumanity ». À noter qu’un guitariste session (Belisario Demuzio) a joint les rangs du groupe pour la tournée, rajoutant une couche de saturation bien placée, surtout lors des solos de Josh Elmore.
Quelle performance fantastique et impeccable de la part des Californiens! Excessivement « tight », professionnelle, et très fidèle à l’album. Le chanteur était « su’a grosse coche » tout le long, en parfaite maîtrise de ses cordes vocales… Vraiment, la salle était trop petite pour contenir ce cyclone, qui s’étendait bien au-delà de Montréal. Le public était toutefois protégé dans l’œil de la tempête…
Pas de répit, donc, pour ces monuments qui s’apposent l’étiquette « death metal progressive grind ». Ils existent tout de même depuis 1996 et ont sorti 7 albums… Ouf! « C’est beaucoup de travail, et c’est parfois extrêmement épuisant émotionnellement. On n’a jamais réellement de repos, car on est constamment sur l’adrénaline… Parfois, certains tombent malades en revenant à la maison. Mais bon, c’est quelque chose d’assez rare de pouvoir partir en tournée et de vivre toutes ces expériences. Disons que ça compense! C’est très satisfaisant d’être une force réunie qui avance, et aussi de voir que les gens apprécient ce qu’on fait. C’est un compromis, un gros sacrifice à faire, mais on est vraiment chanceux et privilégiés. »
Et à quoi ressemble le futur? « Travis [Ryan, le chanteur] a déjà trouvé une bonne partie du concept et des idées pour la pochette du prochain album. On va décrire ce qui se passerait après la disparition de l’humain sur Terre, en somme… On n’a pas beaucoup de temps pour composer, car on est sans cesse sur la route, depuis 2015, mais on a hâte de s’y remettre! Notre batteur vit maintenant à Seattle, alors les méthodes de composition vont être ébranlées un peu; on devra composer à distance. Bref, on veut vraiment passer la majorité de 2018 à écrire. » On a hâte de pouvoir s’enfoncer ça dans les oreilles!
Glissement boueux, séisme psychique, avalanche sale et bodysurfing sur lave!
Avant les têtes d’affiche, quatre manifestations violentes des éléments ont pris d’assaut la scène des Foufs : Apes, Artificial Brain, Full of Hell et Revocation. Apes (à ne pas confondre avec l’homonyme APES) a servi une violence boueuse, assez simpliste mais terriblement efficace… Comme un gros glissement de terrain stoner/doom, devant lequel le public est resté cependant statufié. Ensuite, Artificial Brain, de New York, a proposé du death metal dissonant, sur fond de blastbeats incessants, à la manière d’un séisme qui fragmente notre psyché. Le chanteur (ou plutôt bruiteur?) semblait canaliser l’énergie d’animaux totems : cochons et ptérodactyles!
Par après, le quintette Full Of Hell, est arrivé, ayant comme particularité d’avoir deux « pedalboards » utilisés pour générer du gros « noise » sale. L’effet est réussi : on suffoque réellement, ensevelis sous une avalanche de sons weird et vraiment oppressants, et la guitare était très pesante, aussi. Les spectateurs ont batifolé insoucieusement dans cette neige et ce bruit blanc! Puis, l’imposant volcan death/thrash de Revocation nous a explosé en pleine figure, les ondes sonores devenant d’immenses coulées de lave, sur lesquelles d’enthousiastes adeptes de bodysurf ont glissé. Même si c’est tout de même aride, sec et générique, bon nombre de courageux se sont plongés dans le chaudron bouillant du « circle pit »!
Somme toute, des forces de la nature incontrôlables ont effectivement saccagé les Foufs, mercredi soir dernier… Un écorchement extrêmement apprécié… Un déracinement de futilités encombrantes, qui laisse notre esprit purifié, et notre espace vide et serein. On peut suivre Cattle Decapitation en tournée via leur page Facebook, et ainsi être à l’affût de leurs dernières nouvelles!
- Artiste(s)
- Apes, Artificial Brain, Cattle Decapitation, Full Of Hell
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Foufounes Électriques
- Catégorie(s)
- Death metal, Doom metal, Heavy metal, Métal, Sludge metal,
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