Neko Case

case/lang/veirs au Danforth Music Hall (Toronto) | Parfaite union de trois artistes accomplies

On annonçait un spectacle à guichet fermé sur la marquise de la salle torontoise, et le Danforth Music Hall était effectivement plein à craquer en ce mardi soir, alors qu’avait lieu la première de deux représentations de case/lang/veirs.  Si ces noms vous sont familiers, c’est qu’il s’agit de la réunion de trois grandes dames de la chanson: Laura Veirs, Neko Case et K.D. Lang.

Armées de compositions solides – tirées du premier album du trio, lancé au printemps dernier – les trois musiciennes ont été accueillies par des applaudissements chaleureux et vifs, alors qu’elles ont entamé les premières pièces de l’album.  En fait, la moitié de celui-ci fut interprété quasiment dans le même ordre que sur le disque.

La chimie entre les trois femmes est indéniable; dès le départ, les gags et la bonne humeur fusaient de partout.  Neko Case s’est rapidement déchaussée, et on sentait les trois artistes relaxes tout au long du spectacle.  Le public était complice de leur camaraderie.

Les voix des trois chanteuses se mêlaient les unes aux autres de manière exquise comme sur le disque.  Chapeau, d’ailleurs, à la qualité sonore de la salle et au travail des techniciens.  Le son était parfait. Chacune des trois femmes prenait le micro à tour de rôle pendant que les deux autres devenaient choristes le temps d’une chanson.

Le trio était accompagné sur scène d’un excellent groupe: Johnny Sangster à la guitare, Lex Price à la basse, Barbara Gruska à la batterie et Steve Moore aux claviers.  Ensemble, ils ont reproduit fidèlement les pièces de l’album tout en y injectant leurs touches personnelles avec des solos biens placés.  Une belle complicité était évidente.

Même si la première partie du spectacle a semblé être grandement appréciée du public, c’est au moment où la canadienne K.D Lang a lancé les premières notes de Helpless (sa reprise du classique de Neil Young) que les choses ont réellement décollé.  Tout au long de la pièce les applaudissements et cris d’approbation se sont fait entendre, et une fois la chanson terminée, la chanteuse a eu droit à une vibrante ovation debout.  Et c’était mérité: au niveau vocal, sa performance alliait puissance et émotions.

Et lorsque Lang a pris son banjo, et qu’elle a averti la gent féminine dans la salle que celle-ci pourrait ressentir une certaine attirance vers le devant de la scène – qualifiant son banjo de « chick magnet » (« aimant à femmes »), le spectacle a pris une tournure de fête alors que de nombreuses femmes sont effectivement accourues vers les premières rangées pour danser au son de l’enjouée Sorrow Nevermore.

La fête s’est poursuivie avec Neko Case et sa chanson Man, au rythme haletant, et puis Laura Veirs, plus sage tout au long du concert, qui s’est dégourdie avec Georgia Stars, qu’elle a terminée en grattant frénétiquement sa guitare acoustique, se laissant tomber à genoux et puis sur le dos.

Deux rappels ont suivi, avec des versions enlevantes de Hold On, Hold On par Neko Case, Constant Craving par K.D Lang., ainsi que People Have the Power (de Patti Smith) par le trio, entre autres.

Ce fut un spectacle de toute évidence apprécié par le public, et par le groupe sur scène.  On sentait tout au long de la soirée que Lang et ses copines s’amusaient ferme, la chanteuse de 54 ans bougeant, dansant et s’amusant comme une gamine.

Souhaitons que case/lang/veirs vivra au-delà d’un seul album et d’une tournée, car on en redemande!

À noter que le groupe donnera un autre concert au même endroit ce soir, et pour l’instant c’est malheureusement tout en ce qui concerne des performances en sol canadien.

 

Première partie un peu fade

L’Irlandais Dan Mangan a entamée la soirée avec ses chansons interprétées par lui seul et sa guitare acoustique.  Sa voix au registre limité est agréable mais sans plus, et bien qu’il possède un talent pour les chansons mélodieuses, celles-ci se ressemblent toutes et finissent par lasser.  Du moins, c’est le cas lorsqu’elles sont interprétées en format acoustique.  On peut supposer que son matériel serait meilleur avec d’autres musiciens.

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