crédit photo: Sébastien Jetté
Burning The Oppressor

Burning the Oppressor aux Foufounes Électriques | Lancement d’album pour initiés seulement

La formation montréalaise Burning The Oppressor lançait samedi soir son 5e album, Waking Nightmare, devant d’irréductibles fans aux Foufounes électriques, dont le deuxième étage s’est transformé en une messe brutale et puissante que seuls des initiés pouvaient apprécier à sa juste valeur.

S’il y avait eu une faille dans la structure du building qui abrite les mythiques Foufs, on l’aurait su vers environ 23h. La place se serait littéralement écroulée tellement le son était écrasant et agressif quand les stars de la soirée sont entrées en scène pour jouer l’entièreté de leur album « le plus intense » à ce jour, sorti la veille, le 18 avril.

Les membres de Burning The Oppressor ont une fois de plus démontré pourquoi ils ont par le passé pu se tailler une place parmi de grosses pointures dans des spectacles et festivals métal de renom durant cette longue prestation qui marquait « l’une des journées les plus importantes de leur parcours ».

Fidèle à lui-même, le chanteur Kevin Bordello a tout donné en fait d’énergie et de présence aux spectateurs qui n’en attendaient pas moins. Très en voix, visiblement en pleine forme et plus qu’heureux que le grand jour soit enfin arrivé, il a avec ses acolytes défilé les 12 chansons de Waking Nightmare en plus de celles triées sur le volet et tirées de leurs quatre albums précédents, de The Ignition, sorti en 2012, à aujourd’hui.

* Photo par Sébastien Jetté.

Ce nouvel album, sorti sur le label français indépendant M&O Music, a été écrit et composé alors que les membres traversaient tous simultanément des périodes difficiles entre séparation, déménagement et/ou deuil d’un être cher, ce qui en fait selon eux un opus dont « l’univers est plus personnel et chargé d’émotions ». Ça en fait surtout une œuvre dont les titres cognent direct à la poitrine tellement ils sont brutaux et poignants, la collaboration avec Christian Donaldson, du band Cryptosy, n’y étant certainement pas étrangère.

Tout au long du spectacle, la cohésion entre les membres était palpable. Les musiciens ne font pas dans la grande présence scénique comme Bordello, mais c’est qu’ils sont occupés à cracher leurs morceaux et à être excellents. Le batteur est une machine et les guitaristes et bassiste savent faire sonner leurs instruments comme pas un.

BTO a profité de l’occasion pour tourner partiellement le vidéoclip de la chanson Never, appelant le public à participer à la captation spéciale.

Le fait que l’entièreté du spectacle a sonné comme une tonne de brique a eu quelques effets indésirables. On aurait pu mieux entendre la voix par moment à travers la distorsion créée et la prédominance de la batterie, dépendamment d’où l’on se plaçait dans la salle. Est-ce que le son était trop fort à certains points, même avec des bouchons? Peut-être, mais ça ne semble pas avoir dérangé la majorité des fans plus qu’il ne faut.

On aurait apprécié des éclairages plus variés et « vivants » pour ajouter à l’expérience, mais c’est connu, aux Foufs, ce n’est pas nécessairement une force.

BornBroken et compagnie

Burning The Oppressor s’étaient alliés de trois autres formations dans un « line-up » très bien pensé par Stage Fright Entertainement, tant au point de vue des styles des bands que de la croissance de l’intensité.

Le quatuor Born Broken a donné un sens aux mots « mur de son » dès leur arrivée sur les planches, lui qui est réputé pour son métal décapant.

Certains de ceux qui ne les avaient jamais vus en live se demandaient comment ils avaient pu passer à côté d’un band aussi solide et les adopteront sûrement comme la majorité de ceux qui les voient une première fois.

C’est que le chanteur, Matt Bailie, a la tête de l’emploi et la hargne au cœur, chantant avec une rigoureuse haine des titres de Am I Invisible, leur plus récent opus, et de l’excellent The Years of Harsh Truths and Little Lies notamment.

* Photo par Sébastien Jetté.

Lancaster, un « power trio » de Québec, fortement appuyé par leurs fans qui arboraient en grand nombre leur marchandise, ont également frappé fort avec leurs riffs ultra maîtrisés et l’impression de facilité qu’ils rendaient à une performance pourtant assurément « demandante ».

Ère du temps oblige, ils ont dédié la chanson The Dictator à Trump en dénonçant ses attaques frontales aux droits humains et à la démocratie.

* Photo par Sébastien Jetté.

Vantablack Warship, formation trash métal, hardcore et punk, a servi une très bonne entrée en matière. Le band composé de cinq membres qui se sont tous bâti une feuille de route enviable dans le milieu au cours des 30 dernières années et mené par le chanteur Yannick Pilon a, à l’instar de Lancaster et BornBroken, marqué la soirée et laissé un goût de « revenez-y » à la centaine de spectateurs présents.

* Photo par Sébastien Jetté.

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