Brockhampton au Corona | Meilleur boyband depuis One Direction
Brockhampton, jeune collectif rap, boyband, agence créative et bande de vedettes de téléréalité, était au Théâtre Corona ce mardi pour présenter le « Love Your Parents Tour », clôture de leur petite année 2017.
Et par petite année 2017, on veut dire qu’ils ont sorti, en 2017, trois énormes albums.
Trois albums? Ben oui toé.
48 chansons? Yup.
En un an? Affirmatif.
(C’est rien comparé ce qu’a fait King Gizzard and the Lizard Wizard, vous m’direz, mais quand même.)
Intitulés Saturation 1, 2 et 3, ces opus annoncent déjà la vision du groupe : ne rien faire comme les autres et prendre la scène hip-hop d’assaut. Mené de main de maître par le (très) jeune artiste Kevin Abstract, le collectif comprend 6 rappeurs, 1 chanteur R&B, 1 directeur de création, 1 vidéaste, 1 designer, 1 photographe, 2 producteurs et 1 Roberto.
D’avoir des gens qui occupent tous ces postes différents dans leur entourage immédiat permet à Brockhampton d’avoir une image, une brand, vraiment définie. Pis ça, c’est toujours un plus en spectacle. Parce que si il y a une esthétique claire, non seulement la mise en scène sera nécessairement plus cohérente, mais surtout, les fans vont pouvoir se l’approprier.
C’est ce qui est arrivé hier. Des dizaines de jeunes sont arrivés au Corona affublés de longues chiennes de travail orange, le visage peint en bleu, à l’image des costumes portés par les rappeurs dans leurs clips.
Toutes ces personnes déguisées ont d’ailleurs eu l’honneur de monter sur scène pour brasser avec le collectif à la fin du show.
La fin du show qui, en passant, était composée de 4-5 interprétations consécutives de Star.
On aimerait dire que Star est le plus gros hit que le groupe a joué hier, mais en toute honnêteté, pas mal toutes les chansons sont de gros hits.
Boogie, avec laquelle ils ont ouvert le spectacle, est un immense beat basé sur un solo de trompette qui donne le goût de se casser un 60oz de Jack Daniel’s su’a tête.
Puis il y a eu Stupid, Zipper, Gummy, Jello, Junky, Sweet. Tous des chansons fabuleuses qui ont causé plusieurs pits tous plus suintants les uns que les autres.
Ce qui est drôle avec un band qui a sorti 3 albums en un an, c’est que quand ils se sont mis à jouer des titres de leur premier disque, dont Heat et Gold, on avait l’impression que c’étaient leur « vieilles » tounes.
Genre « Oooh ils pigent dans leur ancien catalogue, leurs classiques de DÉBUT 2017. »
Mais outre les chansons, c’est aussi la formule complète de Brockhampton qui leur a permis d’avoir autant le contrôle de leur foule.
D’un, ils assument entièrement leur statut de boyband (leur émission sur Viceland s’appelle d’ailleurs American Boyband), ce qui donne la chance à tous d’avoir son boy préféré.
Là, on n’est pas supposé parler au « je » dans une critique, mais m’en fous, je veux que tout le monde sache que moi, MON préféré, c’est Joba. Love you Joba. Avec ta voix parfaitement juste même en spectacle, tes déhanchements incompréhensibles et tes expressions faciales du démon.
Mais y’a aussi Kevin Abstract, chef de la meute (qui semblait un peu déprimé hier par contre). Et Merlyn Wood, le flyé au fort accent africain. Et Matt Champion le petit bum propre. Et Dom McLennon, le parolier le plus technique de la bande. Et Ameer, la grosse voix profonde et le flow nonchalant.
Et Bearface.
Oh my God Bearface. Membre plus effacé du collectif, on ne l’entend que très rarement, entre autres sur la dernière toune de chaque album. Mais hier, il a eu son moment solo et laissez-nous vous dire qu’on devrait lui donner la parole plus souvent. Rarement a-t-on entendu une voix si impeccable en live.
C’était beau à pleurer, man.
- Artiste(s)
- BROCKHAMPTON
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre Corona
- Catégorie(s)
- Hip-hop, Pop, Rap, Rap/Hip-hop,
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