crédit photo: Tam Photography
Bond symphonique

Bond symphonique au Grand Théâtre de Québec I Envoûtés par une musique légendaire

Fort de 48 musiciens, l’Orchestre FILMharmonique a présenté Bond symphonique, un répertoire incontournable des bandes sonores de James Bond au Grand Théâtre de Québec ce jeudi. Que l’on ait vu la saga ou non, les mélodies résonnent avec la même intensité tant auprès des férus du classique hollywoodien que des amateurs de musique populaire ou symphonique. C’est là toute la magie de ce type de concert grand public… Le mélange des genres!

Créé en 2015 à Montréal par Denis Chabot, l’Orchestre FILMharmonique est le premier orchestre de musique de film du Canada. Il se spécialise d’abord dans les ciné-concerts où les musiciens interprètent en direct la trame sonore d’un long-métrage (Harry Potter, Star Wars, Le Parrain, Titanic, le Seigneur des Anneaux…).

Pour des musiques emblématiques comme celles de l’agent 007, pas besoin de projections, l’imaginaire du spectateur fait aisément son travail!

C’est donc sur les fameuses quatre notes du thème singulier de James Bond et la réplique culte « My name is Bond… James Bond » que s’ouvre cette soirée à la fois jazzy, pop et rock, sous la direction de Francis Choinière.

La beauté de voir la musique qu’on a toujours entendue, c’est qu’on porte notre attention sur chaque instrument individuellement. L’air mythique de l’espion britannique, composé par Monty Norman et arrangé par John Barry pour Dr. No (1962) en est un riche exemple : on suit du regard les cuivres, le vibraphone puis l’iconique riff de guitare électrique, appuyés par les cordes. Le public est plongé dignement dans l’ambiance du film d’action, ponctué de sensualité.

Voyage musical dans les six décennies de James Bond

Le voyage dans le temps commence, des origines aux œuvres plus récentes mettant en vedette l’agent secret britannique. L’auditeur est ainsi témoin de l’évolution de la composition musicale voguant entre classique et modernité tout en restant fidèle aux racines orchestrales. Après une mise en bouche instrumentale, place aux voix. Et quelles voix!

Si le public venait pour écouter des chansons calquées sur les originales, qu’il se détrompe : les chanteurs sont des voix d’opéra!

La mezzo-soprano Rose Naggar-Tremblay fait son entrée sur Goldfinger rendant hommage à la première chanteuse à interpréter un thème musical de James Bond : Shirley Bassey. Francis Choinière nous raconte d’ailleurs que l’artiste anglaise est la seule à avoir eu le privilège de chanter trois fois pour l’œuvre cinématographique.

Quelle surprise d’entendre l’interprétation si singulière de cette chanson jazz et classique dans une voix lyrique. Qu’on apprécie ou non cette version, la prestation sensuelle et mystérieuse révèle une technique vocale bien plus exigeante qu’elle n’y paraît. Même effet de surprise pour Nobody Does It Better, déclaration d’amour à la fois douce et puissante.

Pour Goldeneye, Rose Naggar-Tremblay apparaît au centre de l’orchestre pour reprendre la pièce phare de Tina Turner. Là encore grâce aux touches lyriques, on réalise l’ampleur de la difficulté vocale que demande la chanson, particulièrement en finale. Qui aurait imaginé Tina Turner en chanteuse d’opéra? On en a eu un aperçu lors de cette soirée.

Mention spéciale au jeune ténor Sam Champagne qui s’exécute à la perfection sur les standards masculins dans des registres très variés, du classique From Russia with Love au new wave de A-ha avec The Living Daylights, si représentatif des années 80. L’adaptation orchestrale de cette dernière est d’ailleurs excellente! La prouesse vocale du chanteur est si versatile et surprenante. Une révélation prometteuse!

Le chef Francis Choinière et les chanteurs nous présentent d’ailleurs quelques anecdotes sur les pièces interprétées ou les films où elles apparaissent. C’est toujours très digeste pour laisser place à la musique.

Le programme traverse les décennies et nous transporte dans les rêveries du 7e art avec les instrumentales Thunderball Suite ou Moonraker. L’évasion est particulièrement réussie lorsque l’audience est éclairée de rouge se sentant à son tour dans la peau de l’agent secret.

De retour avec les chanteurs, le public se fait un peu plus brassé avec Live and Let Die, composition immanquable de Paul McCartney pour le classique d’Hollywood.

La soirée passe bien vite et c’est déjà l’heure du rappel. Le chef et les chanteurs ne se font pas prier longtemps pour revenir et entonner en duo la très attendue Skyfall, toujours dans une version mi-pop, mi-lyrique.

Le concert a prouvé encore une fois que la musique de James Bond, doté d’un répertoire riche, est monumentale et indémodable. Elle laisse un héritage indélébile dans l’histoire de la musique et du cinéma, mais aussi des envies d’aventures et de vers d’oreille chez des auditeurs peut-être moins habitués à voir des orchestres philharmoniques.

L’Orchestre FILMharmonique présentera Bond symphonique le 29 mars à Gatineau, le 12 avril 2025 à Toronto, puis le 5 juin à Trois-Rivières.

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