Bluesfest d’Ottawa – Jour 11: Jane’s Addiction, Death From Above 1979 et BRAIDS
Samedi 16 juillet 2011 – Plaines Lebreton (Bluesfest d’Ottawa)
La soirée #11 du Bluesfest d’Ottawa était toute en rock sur les Plaines Lebreton. Couronnée par la présence du groupe alternatif culte Jane’s Addiction, la veillée comptait également sur les prestations forte en décibels de Death From Above 1979 et toute en subtilité du groupe montréalais Braids.
Jane’s Addiction s’est fort bien tiré d’affaires avec une prestation musclée et typiquement rock’n’roll en tête d’affiche.
Comme ça semble être l’habitude sur cette scène du Bluesfest depuis le début du festival, la sonorisation a semblé causer des ennuis au groupe en début de prestation, mais les choses se sont vite replacées, tout juste à temps pour Had a Dad, la troisième pièce du lot. On aurait préféré que tout rentre dans l’ordre à temps pour l’entraînante Ain’t No Right, qui précédait Had a Dad, mais ce ne fut pas le cas.
Toutefois, une fois les volumes bien équilibrés, les fans de Jane’s Addiction ont enfin pu se délecter des nombreux solos de guitare de Dave Navarro (particulièrement impressionnants durant Ted Just Admit it et Three Days), pendant que Perry Farrell, vêtu un peu à la Fred Astaire, occupait la scène en leader digne de ce titre avec ses steppettes inusitées et son chant pratiquement irréprochable.
On se demandait bien que diantre les membres du groupe pouvaient bien faire pendant ces nombreux temps morts entre les pièces – Perry Farrell ne se cachait pourtant pas pour s’abreuver de vin à même la bouteille sur scène! – mais heureusement, l’énergie du concert n’en a pas trop souffert.
Le prestation du quatuor de Los Angeles a atteint son apogée lors de l’interprétation du succès Been Caught Stealing avant de se terminer en force sur la bombe Stop!, dans une version particulièrement réussie et agrémentée d’une pluie de confettis. La troupe est ensuite revenue sur scène pour un rappel: une charmante version acoustique de Jane Says.
Un peu court (à peine plus d’une heure; tout juste 11 chansons en tout), mais somme toute très intense de la part des vétérans du rock alternatif.
Photos en vrac (par Greg Matthews – tznggurjfxqbg@ubgznvy.pbz)
Le retour de Death From Above 1979
Comme ce fut le cas à Coachella en avril dernier, le duo punk-metal-industriel torontois récemment ressuscité Death From Above 1979 a offert l’une des prestations les plus primales du festival.
Un batteur/chanteur (Sebastien Grainger) et un bassiste/claviériste (Jesse F. Keeler, le même JFK qui forme, avec Al-P, le duo MSTRKRFT): voilà tout ce dont on a besoin pour en mettre plein les oreilles et installer une énergie brute et exaltante dans un festival… à condition d’avoir le doigté et le fuzz de Keeler à la basse et de savoir marteler la batterie sans merci comme le fait si bien Grainger. Sans compter les hurlements de ce dernier, qui proviennent du ventre avec une rage intimidante et atteignent le thorax du public…
Death From Above 1979 a interprété « presque toutes les chansons que nous avons écrites à vie », de l’aveu même de Grainger qui se faisait spécialement loquace et cocasse ce soir.
Le duo sera de passage au Festival d’été de Québec demain (dimanche 17 juillet) ainsi qu’à Osheaga le samedi 30 juillet prochain. À ne pas manquer si vous êtes ouverts à l’idée de vous faire brasser la cage un peu.
Photos en vrac (par Greg Matthews – tznggurjfxqbg@ubgznvy.pbz)
Braids
Quatuor de jeunes musiciens albertains installés à Montréal, Braids lançait un premier album officiel (Native Speaker) au début de l’hiver et prouvait du même coup que la rumeur ne mentait pas: ils ont une signature sonore bien assumée et affichent une variété d’influences que des artistes de leur âge ne devraient pas avoir encore absorbées.
Sur scène, toutes les caractéristiques du groupe sont magnifiées: la voix cristalline et perçante de Raphaelle Standell-Preston se dépose gracieusement sur la musique complexe, inventive et réfléchie que les quatre musiciens interprètent avec une sensibilité et une contention presque autistiques.
Post-rock, indie rock, incantations, musiques nouvel-âge et expérimentales se fusionnent pour créer un amalgame un peu déroutant. Le public du Bluesfest d’Ottawa semblait d’ailleurs majoritairement étranger au matériel du groupe et l’attention de la foule semble avoir glissé entre les doigts des jeunes prodiges.
Il faut dire que la musique de Braids n’est pas facile à digérer à la première écoute et que la présentation des pièces rattachées ensemble par des segments semi-improvisés brouillait à peu près tout point de repère pour le néophyte. Lorsqu’on connaît les pièces, toutefois, on s’y retrouve et l’ingéniosité des transitions nous paraît plutôt appropriée.
Visuellement, le quatuor n’est pas le plus dynamique à observer non plus. Aux côtés de Standell-Preston, qui paraît allumée et passionnée, les 3 autres membres à la tronche de bollé paraissent un peu statiques. Et comme Katie Lee (clavier) et Taylor Smith (basse, guitare, échantillonnages) font beaucoup usage des pédales à effet, on les retrouve aussi souvent à quatre pattes que debout. Ça donne un peu l’impression de regarder une partie de Twister. Palpitant.
Mais le talent musical de Braids ne fait aucun doute et mérite mieux qu’une série de reproches sur leur attitude sur scène. Le jeune groupe saura sans doute trouver son aise sur les planches afin d’offrir un visuel véhiculant la même grâce que sa musique, et il pourrait alors devenir l’une des formations musicales canadiennes à surveiller dans les sphères de l’indie rock.
Grille de chansons (Jane’s Addiction)
Mountain Song
Ain’t No Right
Had a Dad
Ted Just Admit It
Just Because
End to the Lies
Three Days
Been Caught Stealing
Ocean size
Stop!
Rappel
Jane Says (acoustique)
- Artiste(s)
- Braids, Death From Above, Jane's Addiction
- Ville(s)
- Ottawa
- Salle(s)
- Plaines LeBreton
- Catégorie(s)
- Rock,
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