crédit photo: Serena Yang
Fleet Foxes

Bluesfest d’Ottawa 2023 – Jour 7 | Fleet Foxes, Charlotte Cardin, du gombo gratuit et Pony Girl

En programmant Charlotte Cardin en tête d’affiche de son deuxième vendredi, le Bluesfest d’Ottawa tendait pour une rare fois la main à son public francophone. Après avoir pris part à une quantité impressionnante de festivals au Québec à l’été 2022, et 6 semaines avant la sortie de son prochain album, Charlotte Cardin était un pari intéressant mais risqué, considérant le timing. Au final, la contre-programmation de Fleet Foxes sur la scène secondaire River Stage aura créé un engouement quasiment plus grand.

Charlotte Cardin a eu l’amabilité d’accepter de rencontrer notre jeune stagiaire Ève Bérard, 17 ans, pour lui accorder une entrevue en coulisses du festival en après-midi, afin de discuter des nouvelles chansons de son album à venir 99 Nights, à la fin août.

On laissera donc le soin à Ève de vous raconter le spectacle de vendredi soir, et l’actualité entourant l’artiste québécoise maintenant installée à Paris. À lire sous peu sur le site.

De l’autre côté du Musée de la guerre, sur la scène River, l’excellent groupe indie-folk américain Fleet Foxes était de passage, et on a rarement vu ce lieu être aussi achalandé.

Robin Pecknold et ses collègues musiciens n’ont jamais formé un groupe immensément populaire, mais son succès critique est indéniable et avec raison. Le groupe a fait paraître des albums de grande qualité depuis son tout premier disque homonyme en 2008.

* Photo par Serena Yang.

Ça porte fruit, puisque les festivaliers étaient nombreux, et le groupe impose un tel respect que la qualité d’écoute était, ma foi, impeccable. Personne ne jasait pendant que les voix de Fleet Foxes s’harmonisaient avec splendeur. On pouvait absorber chacun des mélodies qui nous étaient proposées, de l’onirique Featherweight tirée du plus récent album Shore à l’intense Grown Ocean, tirée du chef d’oeuvre Helplessness Blues.

À noter également : une sublime interprétation guitare-voix de Blue-Spotted Tail par Pecknold, seul à la guitare et bien entendu, les incontournables White Winter Hymnal et Mykonos au milieu du set.

Le tout s’est conclu, après 90 très bonnes minutes, avec l’époustouflante chanson titre de l’album Helplessness Blues qui nous rappelle ce moment, en 2011, où Fleet Foxes portait le flambeau du art rock défini par Arcade Fire et Grizzly Bear.

Du magnifique mur à mur.

Du gombo gratuit avec Sauce Boss

Pour ceux et celles qui se plaignent que le Bluesfest ne comporte pas assez de blues, il y avait en ce vendredi soir le très sympathique Floridien Bill Wharton, alias Sauce Boss, sous la tente SiriusXM.

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Sauce Boss ressemble à un mélange entre Patrick Norman et le Colonel Sanders. Seul sur scène, il joue et chante un swamp blues original mais en partie improvisé, avec sa guitare électrique, un slide au doigt, et son ensemble de percussions composé d’une grosse caisse et d’un hi-hat.

En fait, on dit « seul sur scène », mais ce n’est pas vrai : il y avait aussi une marmitte. Tout au long du spectacle, une soupe gombo mijotait pendant que Sauce Boss régalait la foule d’un apéritif musical, et que des invités — le régisseur de son, le caméraman — étaient appelés à brasser la soupe pendant que Sauce Boss chantait « Stir the gombo! » sur un air blues improvisé.

Tout ça dégouline d’énergie du Sud des États-Unis, et respire la gaieté de vivre pour la bonne musique et la bonne bouffe. Sauce Boss ne se gênera d’ailleurs pas pour mentionner qu’il a des albums et des t-shirts à vendre, mais aussi des bouteilles de sa propre sauce BBQ et un livre… de recette (et de musique)!

C’est franchement divertissant tout ça, et ça donne lieu à une dégustation de gombo après le spectacle après que Sauce Boss eût terminé sa performance avec « dinner is served! » bien senti.

Il y en a pour tout le monde, et on nous invite à faire un don pour un organisme de bienfaisance.

 

Pony Girl : découverte locale

Plus tôt en soirée, on a pu faire la découverte de Pony Girl, jeune groupe d’art rock d’Ottawa qui roule sa bosse depuis quelques années.

Ils ont apparemment lancé deux albums plus ou moins indépendamment, avant de signer avec l’étiquette Paper Bag Records et de faire paraître Enny One Wil Love You en 2022.

Un nouvel album paraîtra également en octobre prochain. On a pu en entendre quelques extraits prometteurs.

Pascal Huot en est le leader, auteur-compositeur et chanteur. Dynamique mais décontracté, il est sympathique et engageant.

Lors d’un joli moment émouvant, il a présenté ses musiciens en disant d’eux que c’était ses meilleurs amis au monde, la gorge nouée. Ça paraît. Les cinq musiciens sur scène semblent prendre un plaisir évident à partager cet univers musical aux mille détours, qui exploite autant l’indie rock que la pop (avec de l’Autotune!), l’électro-pop et même quelques touches de R&B.

Mais dans l’ensemble, c’est plus souvent qu’autrement psyché, rêveur, onirique, notamment grâce à l’apport ici et là d’une clarinette jouée par Yolande Larouche, qui harmonise aussi très bien à la voix.

Très belle découverte, et on souhaite les voir à Montréal lorsque le prochain album sortira.

Le Bluesfest d’Ottawa se poursuit samedi soir avec Pitbull et Ludacris, puis The Smile et Alvvays dimanche pour conclure les neuf jours de festival!

 

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Sauce Boss

 

Pony Girl

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