Bluesfest d'Ottawa

Bluesfest d’Ottawa 2019 | Les savoureux contrastes du Bluesfest avec Buddy Guy et Kygo

En zieutant les têtes d’affiche du Bluesfest d’Ottawa, plusieurs sont tentés de dire qu’il n’y a rien de blues à ce festival qui en porte pourtant toujours le nom. Mais quand on s’y attarde, on constate qu’il y en a toujours, et pas mal. C’est juste qu’il y a aussi beaucoup de pas-du-tout-blues. Et que ça donne des contrastes de foules et de genres musicaux souvent étonnants…

C’était le cas mardi soir. Un typique booking bipolaire.

Sur la grande scène se produisait le jeune DJ norvégien de 27 ans, Kygo, roi de l’EDM devant une vaste foule de millénariaux.

En même temps, sur la scène secondaire, se produisait la légende de 82 ans, Buddy Guy, roi du Chicago Blues devant une vaste foule de baby-boomers assis.

En moins de 5 minutes de marche, on pouvait donc passer de ceci à cela :

Ça fesse!

Il n’en demeure pas moins que c’est diablement efficace, parce que mine de rien, les Plaines Lebreton étaient somme toute assez bondées pour un mardi soir (et croyez-moi, ce n’est pas facile de faire sortir les gens un mardi soir à Ottawa!)

Les deux ont leur mérite : Kygo attire les foules, récolte les visionnements sur YouTube par millions et fait un plutôt bon travail d’incorporer des titres du passé à sa musique. Ici Higher Love de Whitney Houston, revisitée; là, il reprend Sexual Healing de Marvin Gaye. Les jeunes festivaliers n’y voient que du feu.

Ah et en parlant de feu, si vous pensez que le show d’Éric Lapointe sur les Plaines était notable en raison des pyrotechnies, vous n’avez rien vu. Pour le show de Kygo, il y a des flammes et des pétards à TOUTES les chansons. Ça en est ridicule.

On en voit autant dans des moments intenses :

 

… que des moments pas tant intenses où les flammes viennent appuyer le moindre coup de caisse claire :

 

Buddy Guy, lui, n’est pas en reste malgré son âge avancé. Contrairement aux tristes dernières années de B.B. King, Guy vieillit plutôt bien, a l’air en grande forme, et pousse encore les notes électrisantes sur sa Fender Stratocaster. Même si la précision n’y est plus, il a encore le diable au corps. C’est franchement beau à voir.

 

Lennon Stella: la découverte de la soirée

Ok. « Découverte » est un bien grand mot. On connaissait un peu Lennon Stella, son rôle dans la série Nashville (sur ABC), ses hits Polaroid, Bad et La di da. On a vu son nom circuler sur les affiches de festivals.

Mais on était loin de se douter du niveau de qualité de sa prestation.

Magnétique et engageante, la jeune dame de 19 ans originaire d’Oshawa est en pleine maîtrise de sa voix, de sa musique, et de ses mouvements. Sa pop légèrement teintée tour à tour de R&B, de soul et de country fait vraiment bon effet. Juste assez hippie sans être baba cool.

Elle joue avec quatre musiciens sur scène, mais se débrouille elle-même plutôt bien sur la guitare, comme en témoignait sa magnifique version de Polaroid, habituellement très « club » comme chanson, cette fois-ci interprétée en solo, en formule acoustique. Ses reprises d’Umbrella de Rihanna, et de Somewhere Only We Know de Keane démontrent aussi tout le talent d’interprète de la chanteuse.

À surveiller : elle sera de passage à Osheaga le samedi 3 août, puis de retour en ville en octobre pour assurer la première partie des Chainsmokers au Centre Bell.

C’était vraiment l’un des moments forts de la soirée, dont l’horaire a d’ailleurs été perturbé par les annulations à la dernière minute de Gashi et Elle King, ce qui rabaissait le nombre de spectacles offerts à moins de dix. Petite soirée avec pas beaucoup de choix… Heureusement, les artistes présents ont su faire le travail pour que les festivaliers (et ils étaient très nombreux) en aient pour leur argent.

Le Bluesfest d’Ottawa se poursuit ce soir avec Logic, aka Young Sinatra, The Devil Makes Three, The Sheepdogs, Ziggy Alberts, et le merveilleux spectacle de Yonatan Gat & The Eastern Medicine Singers, qui nous avait charmé à l’hiver dernier durant le Taverne Tour.

 

Événements à venir

Vos commentaires