Bluesfest d’Ottawa 2016 – Jour 7 | Les Red Hot Chili Peppers foulent les Plaines Lebreton
On a rarement vu autant de gens se rendre sur les Plaines Lebreton pour assister au Bluesfest d’Ottawa qu’en ce vendredi soir pourtant pluvieux, alors que les Red Hot Chili Peppers faisaient figure de tête d’affiche. En fait, il s’agissait du premier soir à afficher complet cette année. Et le quatuor n’a pas déçu avec ses 90 minutes de hits et de nouvelles chansons funky.
Dès le coup de 21h30, un son de saxophone mettait la table pour un premier jam à la batterie, à la guitare et à la basse, menant à l’irrésistible riff de Can’t Stop. Anthony Kiedis a empoigné le micro de ses deux mains, comme il aime bien le faire, en se balançant de l’avant vers l’arrière, et c’était parti ! « Can’t stop, addicted to the shindig / Chop top, he says I’m gonna win big / Choose not a life of imitation / Distant cousin to the reservation ».
Dani California et Scar Tissues suivent et on comprend rapidement que les Chili Peppers n’abuseront pas des nouvelles chansons, même si leur tout nouveau disque The Getaway est tout frais sorti il y a à peine un mois. Le groupe insère tout de même quelques chansons du nouveau disque, quatre en tout, toujours bien entourées de titres plus connus afin de ne jamais perdre le momentum. Dark Necessities en est une bonne, personne ne va s’en plaindre. La foule a semblé trouver le temps un peu plus long durant Detroit, vers la fin du set, mais rien qui puisse miner l’ambiance.
La sono n’est pas idéale : volume trop faible, qui permet tout de même de bien entendre la voix de Kiedis, mais on aurait souhaité un peu plus de décibels pour bien transmettre l’énergie déployée sur scène.
Vêtu comme un quidam multicolore, Flea est encore et toujours énergique, voire paquet de nerfs, mais s’acquitte de la basse si caractéristique du groupe avec brio. De l’autre côté de Kiedis, Josh Klinghoffer regorge aussi d’énergie, lui qui en est à son deuxième album avec le groupe depuis le départ de John Frusciante.
On sent Kiedis en relative forme, mais pas aussi énergique qu’à l’habitude, lui qui a dû annuler quelques concerts il y a deux mois pour cause de sévère grippe intestinale. Difficile à dire si les effets du virus se font encore sentir, mais il bondit moins que lors de la dernière visite du groupe à Montréal, par exemple. C’est peut-être l’effet de l’âge aussi : à 53 ans, un piment fort doit commencer à ramollir un peu…
Quoi qu’il en soit, il pleuvait des hits sur les Plaines Lebreton, avec The Adventures of Rain Dance Maggie, Otherside, Californication et Under The Bridge, chantée au grand complet à l’unisson avec la foule. Dur à croire que cette chanson date déjà de plus de 25 ans…
Derrière le groupe, un agencement d’écrans et d’éclairages ajoutent à l’impression grandiose de la tournée. Un grand demi-cercle occupe la moitié de l’espace, alors que 4 cercles de lumières, qui servent aussi d’écrans, projetant des gros plans des musiciens en direct. On dirait le décor de la dernière tournée de Pink Floyd !
By The Way termine la prestation, du moins momentanément. La foule demande un rappel, et les musiciens reviennent sur scène, Flea marchant sur les mains.
Pas question d’y aller de nouvelles chansons au rappel : on nous propose plutôt Soul To Squeeze et
Give It Away pour conclure sur une note forte. Rien à redire sur cette prestation prévisible mais satisfaisante pour la foule, qui reconnaissait au moins 75% des chansons jouées. C’est dire à quel point la carrière des Red Hot Chili Peppers fut fructueuse.
Coleman Hell et les bagels
Plus tôt en soirée, le populaire Coleman Hell proposait lui aussi une prestation rythmée et pleine de bonne humeur.
Sympathique personnage que ce chanteur ontarien, dont le hit 2 Heads fait fureur sur les médias sociaux et les radios commerciales. Quelques mois après avoir ouvert pour Twenty One Pilot au TD Place, l’artiste était de retour à Ottawa pour un autre concert extérieur… sous la pluie ! « En test de son tout à l’heure, la pluie a endommagé nos claviers et nous avons dû louer ceux-ci », soulignait-il, amusé par la situation avant de lancer une déclaration pour le moins (volontairement ambigue) : « Ottawa makes me wet! »
Ok.
Autre moment étrange : quelqu’un lui aurait apparemment refilé un sac rempli de bagels, et l’artiste a profité de l’occasion pour en partager le contenu avec la foule. Imaginez un chanteur un peu dodu, vêtu d’un chandail à motifs indiens, coiffé d’un bandeau hippie, qui lance des bagels à la foule sous la pluie. Spécial.
Quoi qu’il en soit, sa prestation a commencé sur les chapeaux de roue avec la chanson Fireproof, puis Flower Child et Sitcom, et l’artiste a su maintenir l’intérêt de la foule ainsi pour une bonne heure avant d’interpréter son incontournable hit 2 Heads. « Aaaaaah c’est lui qui chante ça », de s’exclamer trois dames en même temps, dans la foule. Oui, c’est lui qui chante ça. Et il ferait mieux de lancer son premier album complet sous peu, parce que Coleman Hell est déjà en train de s’inscrire dans la longue liste des damnés one-hit wonders…
Plus tôt en soirée, nous avons aussi eu l’occasion de découvrir le groupe ottavien The Steve Adamyk Band, qui fait dans un punk un peu trash mais drôlement bien envoyé, qui cadrerait parfaitement dans un Rockfest. Belle énergie pour la formation, qui fait apparemment son petit bonhomme de chemin depuis plus de six ans maintenant.
La soirée avait d’ailleurs commencé dès 18h avec d’autres occasions de faire connaissance avec des talents locaux, en l’occurence le groupe indie rock The Yips et la formation de jazz-funk chocolaté The Chocolate Hot Pockets. Si The Yips nous paraissaient plus intéressants sur disque que sur scène – l’interprétation manquant un peu de mordant, et leur présence sur scène n’accote pas du tout l’esprit un peu garage des chansons – c’est tout le contraire pour The Chocolate Hot Pockets, qui propose un jazz bien ficelé et groovy à souhait. Belle découverte.
Grille de chansons
(Red Hot Chili Peppers)
- Jam d’Intro
- Can’t Stop
- Dani California
- Scar tissues
- Dark Necessities
- The Adventures of Rain Dance Maggie
- Right on time
- Otherside
- Tell Me Baby
- The Getaway
- Californication
- Go Robot
- Under the bridge
- Detroit
- By the way
Rappel
Soul To Squeeze
Give it away
- Artiste(s)
- Bluesfest d'Ottawa, Chocolate Hot Pockets, Coleman Hell, Red Hot Chili Peppers, Steve Adamyk Band
- Ville(s)
- Ottawa
- Salle(s)
- Plaines LeBreton
- Catégorie(s)
- Alternatif, Electropop, Funk, Indie, Indie Rock, Pop, Rock,
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