crédit photo: Richard Mercier
Blood Incantation

Blood Incantation au Théâtre Fairmount | Métal méditation

Le dernier opus de Blood Incantation se titre Absolute Elsewhere. C’est effectivement là que se trouve leur son; complètement ailleurs.

Et il n’y a pas de meilleur façon d’apprécier ce son complexe et multiple qu’en écoutant l’album au complet, d’un bout à l’autre, parcourant d’une seule traite les compositions vallonneuses que nous offre le groupe.

Ça tombe bien, c’est l’album au complet, d’un bout à l’autre, d’une seule traite, que nous a offert le band denverois hier, au Théâtre Fairmount.

Du death metal classique? De la furie black metal? Du prog? De l’ambient? Du new age? De la synth? Du krautrock? En veux-tu buddé, en v’là. Devant ce torrent d’influences, la foule passe constamment du headbang à la méditation, du crowd surf à la contemplation.

Blood Incantation n’est évidemment pas le premier groupe métal à ratisser large côté sonorités, pensons à Opeth, ou encore plus à Between the Buried and Me (impossible de ne pas entendre des relents de Colors dans Absolute Elsewhere, d’ailleurs). Mais il est le premier groupe a le faire aussi efficacement dans les dernières années.

Parce que depuis la folie du djent, le sous-genre de « prog metal » a perdu un peu de son lustre, ou plutôt, à l’inverse, est devenu trop lustré et a fini par devenir une caricature – mathématique, sans âme, exagérément nerdy – de lui-même.

 

Ben qu’à cela ne tienne, les échevelés de Blood Incantation sont là pour ramener un peu de vie dans ce genre que votre humble serviteur a si longtemps porté dans son cœur.

*On n’échappe tout de même pas au nerdyness par contre, comme le laissent deviner d’emblée les monoliths gravés d’un language vraisemblablement inventé qui ornent la scène. Mais si le groupe continue de sortir des albums de cette trempe, je suis prêt à leur pardonner ça.

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