Biohazard x Onyx – « Divided We Fall Tour » | Vétérans unis sous la même rage. Deux légendes, une même unité
« United We Stand », fil rouge de la communauté HXC. Si vous ne connaissez pas cette culture du NY hardcore ou d’autres groupes venus des quatre coins de la planète, retenez que, dans le hardcore, le message s’adresse à tout le monde et qu’il prône de toujours avancer ensemble.
Biohazard et Onyx, figures majeures du hardcore et du rap new-yorkais, se retrouvent pour célébrer plus de trente ans de fureur et d’unité entre deux scènes qu’on a souvent voulu opposer. Il y a trente ans, les deux groupes tournaient déjà ensemble et avaient sorti le titre Bionyx, une sorte de remix du classique d’Onyx, Slam. Cela mènera ensuite à une autre collaboration majeure dans l’histoire du crossover rock/rap : la bande originale du film Judgment Night — œuvre moyenne, certes, mais dont la soundtrack réunissait rappeurs et groupes métal/hardcore pour créer des croisements explosifs.
Swollen Teeth : première morsure, première tournée
Premier groupe à briser la glace : Swollen Teeth, originaire des environs de Boston et produit par Sid Wilson (Slipknot). Il est clair que ce coup de pouce légendaire ne se refuse pas : le quatuor a également travaillé avec Ross Robinson, producteur emblématique de l’ère nu-metal. Imaginez un croisement entre Fever 333 (en beaucoup plus sale), le chaos contrôlé d’un groupe hardcore new-yorkais, et l’esthétique horrifique de Slipknot. Deux chanteurs — dont un à la Knocked Loose —, une haine canalisée, une puissance viscérale, et des influences qui puisent autant dans le métal que dans l’industriel.
Un groupe à suivre de très près, surtout pour leurs textes et leur imagerie poisseuse. Devant un théâtre encore à moitié vide à 18h30, ils ont livré un set d’une intensité rare. Gros coup de cœur.
Bayway : l’esprit « working class »
Le groupe du New Jersey entre sur scène sur le thème des Sopranos. Tout un symbole pour ces enfants de la classe ouvrière. Pas de fioritures, juste du pur East Coast hardcore, le même qui me berce depuis 30 ans. Une énergie brute, un frontman habité et ma fois très drôle, avec son accent très typique du New Jersey et cette authenticité propre à la culture working class — ce terreau d’où est né tout un pan du hardcore américain. J’aurais pu les écouter pendant des heures.
Onyx : le rap hardcore
Pour moi, c’était déjà le moment du headline. Onyx, groupe légendaire du rap hardcore, m’avait marqué dès leur premier album. Leur violence, leur présence scénique, leurs textes crus… tout respirait la rue. Je me souviens encore des coups de feu aux MTV Awards : c’était ça, le vrai danger du rap. Avant leur entrée, leur DJ chauffe la salle avec Colors d’Ice-T, du Public Enemy et même du N.W.A. — un pur moment de frissons. Rien d’anodin : Ice-T, via Body Count, a lui aussi bâti des ponts entre le rap et le métal.
Le concert d’Onyx, c’est un hommage vivant à la culture hip-hop dans son ensemble — pas seulement au rap, mais à tout ce qu’il représente : unité, révolte, authenticité. Et quand ils mentionnent leur collaboration avec L’Uzine, collectif français incroyable, on comprend que le lien avec la scène underground mondiale est plus fort que jamais.
Biohazard : le retour des vétérans
21h15. Le moment tant attendu. Biohazard revient enfin sur scène après tant d’années. Pionniers du crossover entre hardcore et métal, bien avant le néo-métal, ils prouvent que la fusion entre riffs tranchants et conscience sociale reste intemporelle. Dès la première chanson, un des guitaristes chute violemment et se blesse à la nuque… mais continue à jouer, le sang coulant, comme si de rien n’était.
Si ce n’est pas hardcore, ça…
Quelques problèmes de son perturbent le début du set, mais l’énergie ne faiblit pas. Moment fort : leur morceau Judgment Night avec Onyx, symbole parfait de l’unité entre deux cultures, deux genres, mais une seule communauté — celle du hardcore.
Finalement, l’unité avant tout
Cette tournée, c’est plus qu’une série de concerts. C’est un rappel que le hardcore et le hip-hop partagent une même âme : celle de la rue, de la colère et de la résilience — avec cette touche de nouveau nu-metal apportée par Swollen Teeth. Malgré les années, Biohazard et Onyx prouvent qu’ils sont toujours là, debout, unis — et qu’ils portent encore haut le flambeau d’une culture qui refuse de mourir.
- Artiste(s)
- Biohazard, ONYX
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre Beanfield
- Catégorie(s)
- Nu métal, Rap/Hip-hop,
Événements à venir
-
dimanche
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