Mononc' Serge

Bières et décibels : Mononc’ Serge et Anonymus font couler le métal à la microbrasserie Les Grands Bois

Ce vendredi 11 avril, la microbrasserie Les Grand Bois de Saint-Casimir a été l’hôte d’un événement musical véritablement unique : la rencontre des grands esprits de l’auteur-compositeur-interprète sarcastique Mononc’ Serge et le groupe de thrash metal Anonymus, collaboration qui a récemment donné naissance au puissant album Métal Canadien Français, un projet qui encapsule parfaitement leurs styles distincts, mais étonnamment complémentaires. La promesse d’une soirée imprégnée de l’esprit de cette nouvelle sortie, mêlant des paroles francophones socialement chargées et souvent humoristiques à l’intensité et à la précision qui définissent depuis longtemps la place d’Anonymus dans la scène métal québécoise, planait dans l’air de la brasserie.

Joe Evil piano show avec Vincent Peake

En lever de rideau, on retrouvait le Joe Evil piano show avec Vincent Peake, une collaboration qui offrait une perspective unique sur l’héritage de GrimSkunk et Groovy Aardvark. Mettant en vedette Joe Evil (Piano-chant – GrimSkunk) et Vincent Peake (Basse-chant – Groovy Aardvark-GrimSkunk), le duo a présenté des relectures acoustiques des morceaux préférés des fans de leurs groupes respectifs. La salle déjà bondée semblait cependant plus animée par l’anticipation d’avant-spectacle et les bières locales que par le set acoustique. Bien que l’idée de revisiter le répertoire plus lourd et rapide de GrimSkunk et Groovy Aardvark sous un éclairage plus doux fût prometteuse, le bavardage de la foule a parfois malheureusement menacé de masquer la musique elle-même. Malgré ce bruit ambiant, le duo a offert des réinterprétations intéressantes, comme une version plus douce de Ouverture in E Minor et de Fires Under the Road de GrimSkunk, mettant en valeur une facette différente de ces morceaux familiers. Joe Evil a même parsemé le set de clins d’œil inattendus à Bach, ajoutant une touche de musique classique. Dans l’ensemble, la performance fut un début de soirée agréable. On repart avec le sentiment que finalement le chansonnier du bar du coin joue un set avec de la bonne musique! C’était bon, mais sans plus.

Anonymus

Alors que les lumières baissaient et que l’anticipation emplissait la brasserie, Mononc Serge et Anonymus ont pris la scène, transportant immédiatement le lieu intime dans leur univers franco-canadien distinct. Même dans ce cadre plus restreint, leur installation de tournée était en place, avec le canot emblématique suspendu au-dessus du batteur, le charme rustique des épinettes déposées autour de la scène et la présence insolite d’animaux en plastique comme des hiboux et des mouffettes – un écho visuel de l’esthétique de leur dernier album. Vêtus de tenues traditionnelles canadiennes-françaises, arborant des ceintures fléchées et des tuques rouges, à l’image de la pochette de leur album Métal Canadien Français, ils ont attaqué directement avec la chanson titre, donnant le ton à une performance à haute énergie.

Le groupe était clairement en feu, rayonnant d’énergie et d’un plaisir sincère à jouer ensemble. Se déplaçant constamment entre les pieds de micro et s’aventurant fréquemment à l’avant-scène pour connecter directement avec la foule enthousiaste, il était évident qu’il ne s’agissait pas seulement de musique ; il s’agissait de donner un spectacle. Fidèles à leur réputation, Mononc Serge et Anonymus ont apporté leur flair théâtral signature à la performance avec des membres d’équipe costumés apparaissant sur scène tout au long du set. Qu’ils portent des costumes d’ours, de clown ou même de patate intégrale, ces ajouts excentriques ont amplifié le facteur de divertissement et ont ajouté une couche supplémentaire d’absurdité ludique à la soirée.

Restant fidèles à leur réputation d’offrir une expérience qui plaît à la foule, la liste des chansons a largement privilégié les favoris des fans, évitant les morceaux plus obscurs. L’énergie dans la salle a atteint son paroxysme lors d’hymnes bien-aimés comme Les patates, Marijuana et le toujours exubérant L’âge de bière, qui, comme le veut la tradition, a vu un spectateur chanceux monter sur scène pour le rituel habituel de descente de bière avec le groupe. L’atmosphère était indéniablement une fête, une véritable célébration de l’irrévérence métal franco-canadienne. Ils ont clôturé cette nuit incroyable avec Ogunquit, ne laissant aucun doute sur le caractère inoubliable de cette performance. Avec les musiciens qui se mêlent à la foule en fin de spectacle pour photos et poignées de mains amicales, on s’attend a ce que cette soirée reste marquée longtemps dans la mémoire des gens de St-Casimir.

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