Ben Howard

Ben Howard au MTelus | Suspendre le temps

Vous savez, ce sentiment que le temps s’est arrêté pendant un instant et que le spectacle qu’on vient de vivre avait un petit quelque chose de bien spécial? C’est précisément ce qui m’habitait ce vendredi lorsque le Britannique Ben Howard et son band ont quitté la scène du MTelus à la fin de leur spectacle.

La première chanson jouée par Howard et son band était Richmond Avenue. Rapidement, les visuels projetés sur la grande toile qui habillait le fond de la scène ont montré au public l’univers musical plus lumineux et coloré que celui que l’artiste présentait auparavant. Des scènes vivantes et sursaturées ont accompagné à merveille les sons plus électroniques et planants du morceau. La deuxième moitié de la pièce, plus joyeuse et dansante, a semblé donner encore plus de sens aux projections colorées.

Parlant de temps suspendu, un autre élément ajoutant à ce sentiment était le mélange de genre, d’influences et d’époques. Restant parfois fidèle aux sonorités folk de son premier album, pilier de la scène indie des années 2010, parfois empruntant des sons caractéristiques du rock alternatif des années 70-80 et parfois explorant des éléments hyper modernes et travaillés, Ben Howard a semblé déconstruire son univers musical afin de présenter quelque chose de nouveau, d’original et de franchement fascinant. La chanson Days Of Lantana, jouée au début du spectacle, en est l’exemple parfait.

Se redéfinir

Plusieurs seraient étonnés de constater qu’aucune des cinq chansons les plus écoutées de l’artiste sur Spotify n’a été jouée hier. Oubliez Old Pine, Only Love et Keep Your Head Up : hier soir, Ben Howard a semblé vouloir se présenter différemment.

Son plus récent album Is It? donne une bonne idée du son qu’a présenté Howard sur scène. Le côté folk et acoustique du premier album Every Kingdom était légèrement présent, mais des sons plus planants, parfois électroniques et quelque peu ballade 80’s ont pris le relais.

Les paysages sonores présentés étaient recherchés et sentis. Ben Howard semblait à sa place et en parfait contrôle.

Contrasté et envoûtant

Tout au long du spectacle, il fallait se laisser porter, laisser les musiciens nous amener là où bon leur semblait. Chaque début de chanson, surtout les moins connues, semblait piquer la curiosité de la foule, puis les progressions menaient à la fascination et à l’envoûtement.

À plusieurs reprises, des fans criaient haut et fort leur enthousiasme pendant des moments musicaux joués de main de maître. Chaque musicien a eu son moment fort, mais la complicité entre eux et le mélange parfait des instruments ont marqué davantage.

La version retravaillée de Walking Backwards, commencée par Howard seul à la guitare, puis rejoint par ses musiciens, était magnifique. La douce et solitaire Follies Fixture, tirée de son quatrième album Collections From The Whiteout a été très bien reçue aussi.

D’une chanson à l’autre, les contrastes rendaient la performance globale plutôt fascinante. La douce voix du chanteur sur Nica Libres At Dusk coexistait à merveille avec la basse vibrante de Someone In The Doorway. Le moment tendre de I Forget Where We Were où la musique se faisait discrète alors que le chanteur récitait le refrain une fois de plus venait donner encore plus de mordant à la puissante montée de Black Flies.

Charismatique malgré son côté quelque peu réservé, Ben Howard s’est adressé quelques fois au public. Une chaleur se dégageait de ses interactions avec la foule et ses anecdotes savaient faire rire et bien préparer pour la prochaine pièce qui serait jouée.

Pour terminer la soirée, le groupe a choisi la chanson Spirit, tirée de l’album Is It? Poétique, intrigante et colorée, cette dernière chanson résumait bien ce que venait de nous offrir Ben Howard.

John Francis Flynn

Pour débuter la soirée, c’est l’Irlandais John Francis Flynn qui assurait la première partie. Jouant devant une foule qui ne semblait pas particulièrement attentive en début de prestation, le chanteur et multi-instrumentiste aura réussi à capter l’attention. Ouvrant avec une longue pièce de près de dix minutes, le chanteur à la voix grave rappelant des chants marins a également terminé ce numéro en jouant de la flûte.

Éventuellement, il a repris sa flûte pour jouer sa pièce Tralee Gaol, rythmée, traditionnellement celtique et entraînante. La foule a accompagné l’artiste en tapant des mains et du pied.

Modeste, talentueux et attachant sont quelques mots pour décrire John Francis Flynn. Mentionnant à quel point il était spécial pour lui de pouvoir se produire outre-mer, il a semblé profiter pleinement de son temps sur scène.

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