Nancy Boulay
Collaboratrice (Qc) Pour rejoindre Nancy: abhffbz@vpybhq.pbzOne Night Only au Premier Acte | Respirer, douter, exister
Chez Premier Acte, il n’y avait pas de scène au sens classique du terme. Juste un sol nu, habillé de gros blocs blancs aux formes différentes. Un espace pur où tout pouvait basculer. Là, une jeune femme attendait déjà, seule. Son regard oscillait entre la douceur et la concentration. Elle saluait chaque spectateur qui entrait dans la salle, sereine, présente, ancrée. Puis, après avoir accueilli tout le monde, elle a pris la parole pour introduire la représentation. La nervosité s’est alors emparée d’elle : ses mains se cherchaient, ses mots trébuchaient, sa voix tremblait. D’une sincérité désarmante, elle a remercié, prévenu, annoncé : il y aura un coup de feu, il y aura de la douleur, il y aura peut-être du malaise. Le ton était donné. One Night Only, création du collectif COMPLOT, se présente comme un solo théâtral éclaté, un cabaret à l’humour noir où la légèreté se frotte à l’indicible. Là où la mort côtoie le rire. Là où les mots servent à survivre un peu plus longtemps.
Nebulae de Valérie Milot à L’Anglicane | Quand les étoiles s’accordent à la harpe
Hier après-midi, à L’Anglicane, le temps s’est suspendu. Avant même que Valérie Milot n’entre sur scène, un message enregistré de Francis Reddy prépare doucement le public à plonger dans l’immensité. Nebulae, nébuleuse, annonce déjà la couleur : celle de l’univers, de la poussière d’étoiles, du mystère. Dès les premières secondes, la harpiste établit un pont entre l’astronomie et la musique, rappelant que ces deux mondes ne sont peut-être pas si éloignés.
Ariane Moffat à l’Impérial Bell | Quand la scène devient un terrain de jeu
Hier soir, à l’Impérial Bell, Ariane Moffatt a transformé la scène en véritable terrain de jeu. À 20h30, elle est apparue sous les projecteurs, vêtue d’un chandail et d’un short de sport rouge assortis, lunettes de soleil sur le nez, le sourire franc et lumineux. À ses côtés, trois musiciens tout aussi colorés : le claviériste arborant un bandeau de sport à la manière des années 80, la bassiste en bas de soccer et le batteur lui aussi en tenue sportive. Le ton était donné : Airs de jeux, son nouveau spectacle, aussi nom de son plus récent album, allait être un concentré d’énergie, de rires, d’éclats et de musique éclatée.
Jean-Michel Martel au Petit Champlain | L’absurde comme refuge
Le 23 octobre, au Théâtre Petit Champlain, Jean-Michel Martel présentait la première médiatique de son tout premier spectacle solo L’humour mon amour. L’ambiance était électrique, les spectateurs fébriles, prêts à rire avant même que les lumières ne s’éteignent. Pourtant, l’humoriste s’est fait attendre. Dix minutes de retard, sans un mot d’excuse. Déjà, le ton est donné: celui d’un artiste qui avance à son rythme, porté par une confiance tranquille. Et quand il finit par apparaître, accueilli par des cris et des applaudissements bruyants, il lance simplement: « J’ai des jokes si ça vous dérange pas. » C’est suffisant pour nourrir le tonnerre de rires.
Michelin | La tendresse du réel à nu à L’Anglicane
Critique du spectacle Michelin de Michel-Maxime Legault, mis en scène sensible de Marie-Thérèse Fortin, présenté un peu partout au Québec ces prochains mois.
The One Love Project au Centre d’art La Chapelle | Un hommage à Bob Marley qui se perd en chemin
Le spectacle hommage à Bob Marley and the Wailers présenté par The One Love Project, collectif de musiciens montréalais mené par Dano Peace, promettait une immersion dans l’univers du roi du reggae. Mais ce qui aurait pu être un moment vibrant d’amour et de communion musicale s’est transformé en une expérience étrange, confuse, presque déroutante.
Rosalie Vaillancourt à la salle Albert-Rousseau | La tournée MILF qui s’achève dans l’amour, les rires et l’authenticité
La boucle est presque bouclée. Après plus d’un an à remplir les salles du Québec, Rosalie Vaillancourt foulait une dernière fois, le 17 octobre, la scène de la Salle Albert-Rousseau, la même où son spectacle MILF avait pris son envol en avril 2024. Entre-temps, la jeune humoriste est passée du statut de révélation à celui d’incontournable. MILF a récolté les honneurs, décroché le trophée du Spectacle d’humour de l’année au Gala Les Olivier, et fait rire, aux larmes, des dizaines de milliers de spectateurs. Plus qu’un succès, c’est un phénomène.
Les Açores de la Trâlée | Le vertige d’exister
Au théâtre Périscope, la scène transformée en nef d’église devient le lieu d’un exorcisme intime. Sous la mise en scène sobre et magnifiquement maîtrisée de Lorraine Côté, Les Açores de la Trâlée déploie le voyage intérieur d’une femme qui cherche à se comprendre à travers les blessures, les amours écorchés et les mots laissés en héritage. Une pièce portée par une seule comédienne, mais dont l’intensité emplit tout l’espace, jusqu’à nous bousculer, parfois trop littéralement.
Ève Côté à la salle Albert-Rousseau | Quand l’énergie ne suffit pas
Hier, le 7 octobre, la salle Albert-Rousseau accueillait le premier one-woman show d’Ève Côté. L’attente était grande, portée par la curiosité de voir l’humoriste gaspésienne prendre seule possession de la scène. Pourtant, malgré son énergie débordante et son accent chantant, la soirée a laissé un goût d’inachevé. Derrière le débit rapide et les chansons entonnées entre les segments, quelque chose s’est perdu : la profondeur, la surprise et la finesse qu’on espérait trouver.
Jay Scott au Centre d’art La Chapelle | Un grand party à échelle humaine
Hier soir, le Centre d’art La Chapelle vibrait au rythme d’un artiste qui sait rassembler les coeurs et les voix: Jay Scott. Devant une salle comble de 200 personnes, l’auteur-compositeur-interprète originaire de Québec a transformé la petite salle intime en un immense party de gang où chaque spectateur, du plus jeune enfant aux adultes dans la fleur de l’âge, avait l’impression de faire partie d’un moment unique. Pas de tête grise dans la foule, mais des regards lumineux, des voix qui s’unissent, et une énergie grandiose qui se répand jusque dans les murs. En première partie, le duo Or Bleu a préparé le terrain avec fougue et authenticité, donnant le ton à une soirée qui n’avait rien d’ordinaire.