
Nancy Boulay
Collaboratrice (Qc) Pour rejoindre Nancy: abhffbz@vpybhq.pbz
Jay Scott au Centre d’art La Chapelle | Un grand party à échelle humaine
Hier soir, le Centre d’art La Chapelle vibrait au rythme d’un artiste qui sait rassembler les coeurs et les voix: Jay Scott. Devant une salle comble de 200 personnes, l’auteur-compositeur-interprète originaire de Québec a transformé la petite salle intime en un immense party de gang où chaque spectateur, du plus jeune enfant aux adultes dans la fleur de l’âge, avait l’impression de faire partie d’un moment unique. Pas de tête grise dans la foule, mais des regards lumineux, des voix qui s’unissent, et une énergie grandiose qui se répand jusque dans les murs. En première partie, le duo Or Bleu a préparé le terrain avec fougue et authenticité, donnant le ton à une soirée qui n’avait rien d’ordinaire.

La vie est une fête au Diamant | Quand la folie devient miroir
Il est des soirs où le théâtre déborde des murs, où les conventions s’effritent et où les spectateurs deviennent partie prenante d’une expérience collective. Présentée trois soirs seulement au Diamant, La vie est une fête, création de la troupe française Les chiens de Navarre, s’inscrit dans cette lignée. Plus qu’un simple spectacle, elle déploie une suite de tableaux aussi absurdes que corrosifs, où l’humour noir flirte avec la provocation crue et où la satire politique se mêle aux névroses contemporaines.

Le bizarre incident du chien pendant la nuit | Quand le monde se tord pour épouser le regard d’un enfant
Il arrive que le théâtre secoue dès les premiers instants, comme une claque qui oblige à rester éveillée. Au Théâtre du Trident, Le bizarre incident du chien pendant la nuit s’ouvre raide, avec une femme qui répète en boucle « Fuck », pendant qu’au devant de la scène, recroquevillé derrière une fourche plantée, un adolescent semble se protéger du monde. Déjà, la tension est palpable, le mystère s’installe. Cette pièce, adaptée du roman de Mark Haddon, fait basculer la salle dans l’univers de Christopher, un garçon neurodivergent qui décide de mener une enquête sur la mort du chien de sa voisine. Une enquête qui, bien vite, se transforme en quête intérieure et familiale, là où le vérité blesse plus qu’elle ne libère.

Québec-Montréal à la Salle Albert-Rousseau | Un road trip générationnel qui trouve sa place sur scène
Certains soirs, le théâtre se transforme en machine à remonter le temps, ramenant un classique du cinéma québécois pour lui offrir une seconde vie sur les planches. Hier, à la Salle Albert-Rousseau, le public a pu assister à l’adaptation scénique de Québec-Montréal, tirée du film culte réalisé par Ricardo Trogi en 2002. Plus de vingt ans après la sortie du long métrage, cette transposition réussit à garder l’intégrité du scénario original, tout en révélant une énergie neuve, propre au théâtre.

Bernard Werber au Palais Montcalm | Un voyage expérimental intérieur qui transforme
Il est des soirs où une salle comble devient bien plus qu’un lieu de spectacle. Hier, le 18 septembre, le Palais Montcalm, en collaboration avec La maison de la musique, accueillait l’écrivain-philosophe Bernard Werber pour une expérience singulière: un voyage intérieur à la croisée de la méditation, de la réflexion et de la performance artistique. Dans un écrin architectural splendide, à pleine capacité, le public s’apprêtait à vivre un moment hors du commun, guidé par l’un des auteurs contemporains les plus influents.

La délivrance au Théâtre La Bordée | Quand la tempête révèle les vérités
Il y a des soirs où le théâtre devient bien plus qu’un divertissement: il se transforme en miroir de nos familles, de nos silences et de nos vérités enfouies. Présentée au Théâtre La Bordée, La délivrance de Rosalie Cournoyer plonge le spectateur au coeur d’une ferme laitière pendant la grande crise du verglas de janvier 1998. Dans une atmosphère où le froid grince jusque dans les bancs de la salle, une famille se retrouve contrainte de cohabiter, de se réchauffer et, surtout, de se dire enfin ce qui ne s’était jamais dit.

Ici par hasard au Théâtre Périscope | Les poids des cendres et la beauté de la vie
Certaines pièces captivent dès les premières minutes, comme si chaque mot, chaque silence et chaque éclat de rire avaient été choisis pour frapper droit au coeur. Présentée au Théâtre Périscope jusqu’au 27 septembre, Ici par hasard, de Carolanne Foucher aborde avec une justesse troublante les thèmes du deuil, du suicide, de la famille, de l’alcoolisme et du féminisme. Dans une mise en scène à la fois dépouillée et réfléchie, quatre comédiens complices livrent une performance sensible qui résonne longtemps après la tombée du rideau.

Festival Fono 2025 – Jour 3 | Une dernière soirée rythmée entre nostalgie, intensité et flamboyance
Il y a des fins de festival qui s’impriment dans la mémoire par l’énergie partagée, par la diversité des univers musicaux et par la manière dont le public répond présent, malgré quelques accros organisationnels. Hier, le 13 septembre, la troisième et dernière journée du Festival Fono a rassemblé des milliers de festivaliers sur le campus où se dresse la scène Geneva et ses voisines. Entre les légendaires Les trois accords venus remplacer Charlie Puth au pied levé, l’authenticité sombre de Renforshort, le reggae solaire de MAGIC! et la flamboyance irrésistible de Lu Kala, la soirée s’est déployée comme un patchwork de couleurs, de rythmes et d’émotions. Retour sur la finale contrastée d’un festival encore jeune, mais qui peine à convaincre tous ceux qui avaient payé le gros prix pour y assister.

Festival FONO – Jour 2 | Charlotte Cardin, Alex Warren et Laraw: une soirée qui a réuni toutes les générations
Il y a des soirs où un festival prend des allures d’évènement incontournable, où chaque artiste vient parquer la mémoire des gens à sa façon. Le deuxième soir du Festival Fono, tenu le 12 septembre, a rassemblé une foule impressionnante, venue de tous les horizons et de tous les âges. De l’ouverture intimiste et encore trop discret de Laraw en fin d’après-midi, à la ferveur éclatante d’Alex Warren en début de soirée, jusqu’au triomphe de Charlotte Cardin en clôture, la programmation a offert un crescendo parfaitement calibré. Le site a commencé à se remplir dès 19h, jusqu’à devenir presque impraticable en soirée, vibrait sous les lumières, les confettis et les refrains repris à l’unisson, confirmant une fois de plus que la musique a ce pouvoir rare de suspendre le temps.

Festival Fono 2025 | Une première soirée contrastée avec Alice Merton, Galantis et Mint Simon
Parfois, l’histoire d’un festival débute bien avant que la musique ne résonne. Le Festival Fono, dont c’était le coup d’envoi le 11 septembre, s’est révélé être une chasse au trésor avant même d’atteindre le site. Plan du terrain disponible en ligne, certes, mais sans aucune indication claire de l’endroit où il se situait réellement. Après avoir fait le tour de plusieurs stationnements, la confusion demeurait: entrées mal signalées, billetterie retirée et plongée dans l’ombre, certains festivaliers contraints de rebrousser chemin après une longue attente inutile. Seuls ceux qui connaissaient déjà le campus semblaient avancer avec assurance. Malgré ce chaos, une foule majoritairement jeune a fini par se regrouper devant les scènes, prête à plonger dans une soirée qui s’annonçait aussi éclatée qu’inégale.
