ColoniséEs
Pauline Julien, Gérald Godin, une révolution (tranquille), un mois d’octobre (historique) et des promesses (avortées). ColoniséEs, c’est l’histoire qui se parle à elle-même, l’incarnation de nos préoccupations d’hier, d’aujourd’hui et de demain. C’est aussi la parole d’un Québec actuel, inquiet, hésitant mais résilient.
Quatre ans après le succès de J’accuse, l’autrice Annick Lefebvre est de retour au CTD’A avec son style inimitable et sans concessions. Son théâtre relève le défi d’être aussi intime que collectif, dénonciateur que rédempteur. Le metteur en scène René Richard Cyr s’entoure d’incontournables de la scène québécoise dont Macha Limonchik et Benoit McGinnis, ainsi que de formidables nouveaux venus.
texte Annick Lefebvre mise en scène René Richard Cyr interprétation Maude Demers-Rivard, Myriam Fournier, Charles-Aubey Houde, Macha Limonchik, Benoit McGinnis, Sébastien Rajotte, Zoé Tremblay-Bianco assistance à la mise en scène et régie Marie-Hélène Dufort scénographie Jean Bard costumes Cynthia St-Gelais éclairages Erwann Bernard musique originale Guido Del Fabbro accessoires Robin Brazill maquillages Angelo Barsetti
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« L’espace d’un instant, et le temps d’une parole, ce vibrant cours d’histoire qu’est ColoniséEs fait obstacle à cette terrible solitude qui est notre lot à tous », écrit dans le programme René Richard Cyr qui a accepté, chose étonnante, de signer la mise en scène du dernier brûlot d’Annick Lefebvre en nous souhaitant « Bon voyage ». Mais, les cours d’histoire donnent difficilement du bon théâtre.
Après l’assourdissant coup de canon récent qu’aura été sa pièce « J’accuse », Annick Lefebvre nous revient avec le même esprit revendicateur, critique, dénonciateur et identitaire qui caractérise son œuvre singulière encore naissante. Celle qui préfère le mot autrice à celui d’auteure pour se définir, propose actuellement au Théâtre de Quat’Sous un solo défendu à grands coups de griffes par la comédienne Marie-Ève Milot, complètement habitée par ce personnage sans nom dont le propos voyage sans assurance-vie entre l’intime et l’universel, ne ménageant aucune sortie de secours pour le spectateur.
Sylvain Bélanger, directeur artistique, vient d’annoncer de quoi sera faite la 50ième saison du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, en qualifiant de « miracle » la survie de l’institution s’étant donnée dès le départ la noble mission de ne présenter que des auteurs québécois et franco-canadiens. Un pari auquel peu croyait. Et voilà que pour le 50ième anniversaire du CTD’A, les auteurs et les comédiens seront très majoritairement des femmes, déjouant le débat qui court sur la parité en y répondant par l’inverse.