Andre Papanicolaou au Verre Bouteille | Replonger 10 ans en arrière
Andre Papanicolaou, le grand public n’est peut-être pas des plus familiers avec son nom, et pourtant, son importance dans l’industrie est sans équivoque. En début de semaine, le musicien montréalais célébrait au Verre Bouteille le dixième anniversaire de son premier album, Into The Woods, Out of the Woods. La performance s’est déroulée tout en finesse, maîtrise et nostalgie. Papanicolaou était entouré tout au long de la soirée d’une poignée d’acteurs déjà présents à ses débuts.
Andre Papanicolaou oeuvre dans le milieu depuis plus de 25 ans déjà. Le guitariste a fait ses classes en accompagnant sur scène des musiciens de renom comme Vincent Vallières, Daran, Patrice Michaud ou Jacques Michel. Il y a un peu plus d’une décennie, un premier projet long était lancé sur les plateformes, à son nom, suivi d’un deuxième en 2015.
Classe de maîtres entre amis
Vers 20h30, André, et les musiciens présents sur les bandes du disque célébré foulent les planches de la scène d’un Verre Bouteille modestement rempli dans la pénombre.
« Dernière fois qu’on a fait ça nous autres c’était en 2012. Y’a une coupe d’affaires qui ont changé depuis », lance l’artiste quelques secondes avant de débuter. Sans attendre, le riff accrocheur de You Can’t Lose (If You Don’t Play) se fait entendre.
Ce serait étonnant, mais si les noms des cinq hommes présents sur scène ne sont pas connus de la majorité des membres du public, la tendance risque de se renverser dès les premiers morceaux interprétés. En d’autres mots : les musiciens sont excellents, particulièrement excellents. Jocelyn Tellier et Guillaume Doiron aux guitares, Simon Blouin à la batterie, Guillaume Chartain derrière la basse : « l’équipe de choc » est bel et bien présente, 10 ans plus tard, réunie sous le même toit pour n’interpréter qu’une seule et unique fois les titres de l’album de Papanicolaou.
Pas une première fois qu’Andre Papanicolaou et une poignée de ses amis se prêtent à l’exercice : depuis quelques années déjà, ces artistes interprètent et revisitent des classiques de la musique moderne en concert, en nommant entre autres OK Computer de Radiohead, Nebraska de Bruce Springsteen ou encore Revolver des Beatles. Et à chaque fois rien qu’une représentation. Les athlètes se musclent à la salle, Andre et cie se gardent en forme en se lançant dans la dure tâche qu’est celle de rendre honneur à des disques aussi déterminants.
Célébrer en intimité
Après l’interprétation d’Invitation In, superbe composition rappelant grandement le folk de Neil Young, les influences country se font ressentir de plus belle sur l’enchaînement des titres Nothing Like a Hard Time et Downtown, contenant un segment interprété à l’harmonica par Papanicolaou.
Depuis la sortie de Strange Nights en 2015, l’artiste explique qu’il a arrêté de lancer des albums après ce « court sprint de créativité », de ses mots. « Je change les couches comme nobody here par contre maintenant », glisse Andre Papanicolaou sous les rires du Verre Bouteille, en référence au fait que le musicien est devenu entre-temps père et que cette nouvelle situation a logiquement dû affecter de près ou de la loin sa carrière solo.
Suivant le passage, le guitariste invite sur scène Oli Féra, lauréate du 54e Festival international de la chanson de Granby (FICG), pour un tendre duo guitare-voix sur Lucy Please Come Home. À rappeler que, depuis 2019, Andre Papanicolaou occupe le poste de directeur musical du FICG. « On a ben hâte d’aller enregistrer l’album la semaine prochaine », dit le musicien, qui supervisera le premier projet long de la chanteuse d’Estrie. Et Andre est réalisateur d’album aussi, alors. À deux doigts de révéler qu’il occupe également une carrière de magicien sur le côté, sans que personne ne soit surpris de toutes ces cordes à son arc.
Doux passé, doux futur
La soirée traduisait un regard vers le passé évident, mais également un discret coup d’œil vers l’avenir. Andre Papanicolaou présente de nouvelles compositions durant sa prestation au Verre Bouteille, celles-ci se distinguant grandement du reste de son catalogue. Ces titres ont été co-écrits « avec Simon » (Blouin?) durant la pandémie, et touchent davantage à du pop rock, de l’alternatif que du folk et du country à proprement parler.
« On va aller faire un album ça a ben d’lair », laisse tomber Andre Papanicolaou le sourire aux lèvres lorsqu’il se rend compte de la réception positive du public après son inédit Science.
La magie du Verre Bouteille : rien de plus authentique que les interactions entre le public et l’artiste dans ce type d’endroit.
« On va se laisser sur une petite dernière, en espérant que ça prenne pas un autre 10 ans pour se revoir », ironise Papanicolaou, avant de continuer sur New Moon.
Une soirée comme en 2013, où l’on sortait à peine du printemps érable, où c’était encore « cool » de saturer ses photos Instagram au maximum et où l’on était encore loin d’entendre parler quotidiennement de cette noirceur des 2020. Étirons la sauce.
Andre revient seul sur scène en rappel et enchaîne sur For a While en solo, présente un nouvel inédit, avant de clôturer la soirée avec le reste des musiciens sur Two Headed Kiss et I’m Your Man, composition aux accents blues interprétée avec Oli Féra.
Grille de chansons
1 – You Can’t Lose (If You Don’t Play)
2 – How This Will End
3 – Heart of Mine
4 – Invitation Inn
5 – Nothing Like a Hard Time
6 – Downtown
7 – Lucy Please Come Home
8 – New York City
9 – Never Let The Truth
10 – Science
11 – Disposable
12 – Zombie Apocalypse
13 – Please Please Please
14 – New Moon
Rappel
15 – For A While
16 – Two Headed Kiss
17 – I’m Your Man
- Artiste(s)
- André Papanicolaou, Oli Féra
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Verre Bouteille
- Catégorie(s)
- Alternatif, Country, Folk,
Événements à venir
-
dimanche
-
lundi
Vos commentaires