crédit photo: Morgane Dambacher
Alvvays

Alvvays au MTELUS | De nouvelles chansons déjà incontournables

Le groupe canadien Alvvays était de passage à Montréal pour nous faire goûter sur scène aux nouvelles chansons de leur excellent troisième album Blue Rev devant un MTELUS détendu et décontracté, visiblement enchanté de retrouver le quintette. Et force est de constater que l’album, sorti il y a à peine 5 mois, est déjà un classique qui a trouvé écho au sein des mélomanes montréalais. Ponctuant leur prestation de quelques morceaux plus anciens, dont les incontournables Adult Diversion et Archie, Marry Me, Alvvays a offert un concert agréable, efficace et équilibré, quoi qu’un brin trop conventionnel.

En effet, le groupe torontois a proposé un spectacle (trop?) conforme aux attentes avec leur indie pop contagieux aux accents shoegaze. Leur bassin de chansons s’est étoffé et la formation a acquis un savoir-faire qui le rend particulièrement efficace sur scène. Rodé au quart de tour, Alvvays offre la même liste de chansons soir après soir, ce qui leur permet de miser sur l’efficacité au détriment de l’effet de surprise. Les amateurs n’ont toutefois pas eu l’air d’en être trop incommodés, bien au contraire, eux qui réagissaient instantanément dès les premières notes de nouveaux morceaux comme Pharmacist (en lever de rideau), After the Earthquake, Belinda Says ou Very Online Guy pour ne nommer que celles-là.

 

Toujours une bonne nouvelle pour un groupe comme Alvvays de voir autant de gens connaître par cœur toutes ces nouvelles chansons. Non, la bande à Molly Rankin ne sera pas le groupe d’un seul album ou, pire, d’un seul hit : la formation est là pour rester et le public répondra présent chaque fois. Il fallait voir les larges sourires et les couples s’enlacer pendant Dreams Tonite (tirée du deuxième album de la formation) pour s’en convaincre.

Justement, en parlant de Molly Rankin, la chanteuse et guitariste principale du groupe, on peut dire que celle-ci était particulièrement heureuse d’être avec nous, en sol montréalais. Elle a même profité d’une pause entre deux morceaux pour saluer «les filles de St-Viateur Bagel» présentes dans l’assistance. Il n’y a pas à dire : en plus d’être en grande forme vocale, la chanteuse connaît bien ses classiques gourmands montréalais!

Bien que discrète et en retenue, l’artiste, issue de la lignée des Rankin, une grande famille de musiciens qui a marqué le paysage du country en Nouvelle-Écosse, interprétait les morceaux avec beaucoup de justesse, mais aussi de retenue.

Autour d’elle, la claviériste Kerri MacLellan, le guitariste Alec O’Hanley, le bassiste Brian Murphy et la batteuse Sheridan Riley rendaient pleinement justice aux 22 morceaux du concert, même si on les sentait un peu sur le pilote automatique, ce qui est probablement normal quand on joue les mêmes morceaux dans le même ordre chaque jour.

Le caractère plus conventionnel des chansons a toutefois été interrompu en milieu de parcours, alors que la chanson Fourth Figures a été écourtée pour servir d’interlude pour Archie, Marry Me (encore à ce jour la chanson la plus populaire du répertoire du groupe), qui, elle-même, sert de transition pour les guitares survitaminées de Pomeranian Sprinster. Des moments énergiques du genre, on en prendrait peut-être un peu plus!

Si le groupe nous a interprété tous ses plus grands succès avant le rappel, conduisant ainsi une poignée de spectateurs déjà satisfaits à aller récupérer leur manteau au vestiaire, il nous réservait néanmoins Next of Kin, issue de leur premier long jeu, et encore plus de morceaux de Blue Rev, soit Velveteen et Lottery Noises, avant de timidement tirer sa révérence.

D’ailleurs, question au passage : si un groupe quitte la scène pour revenir moins d’une minute plus tard après 2-3 applaudissements, est-ce qu’on peut vraiment appeler ça un rappel?

Au final, le groupe nous a offert une prestation honnête et efficace, où les morceaux (particulièrement les plus récents) étaient très bien rendus. Treize des quatorze morceaux de Blue Rev ont été joués en un peu moins d’une heure et demie (seule Tile by Tile a été écartée du lot), servant ainsi de fil conducteur à l’ensemble de la prestation. Et il semble clair que cet album et cette tournée marquent un nouveau chapitre foisonnant dans la jeune carrière du groupe. Il ne manquait plus qu’une boisson Rev bleue aux spectateurs pour vivre une soirée 100 % Blue Rev. Et tant pis si l’effet de surprise s’en trouve parfois dilué!

 

Disq en première partie

Pour réchauffer le parterre du MTELUS avant l’arrivée du groupe principal vers 21h15, la formation Disq nous a offert plusieurs morceaux de leur album Desperately Imagining Someplace Quiet.

Si, à l’instar d’Alvvays, les morceaux ne se démarquent pas par leur originalité, on peut néanmoins dire que le groupe s’est bien tiré d’affaire. Rappelant parfois un hybride entre les Pixies et Weezer (période Pinkerton), le groupe originaire du Wisconsin a commencé 3 minutes avant l’heure prévue (tant pis pour les retardataires) et n’a jamais vraiment levé la pédale du plancher.

Alternant entre quatre (!) chanteurs qui se succèdent tour à tour au fil des chansons, Disq offre un rock un peu disparate, parfois un peu trop calqué sur la musique indie des années 1990.

Certains moments forts comme lors de Hitting a Nail With a BB Gun, nous ont néanmoins prouvé que le groupe savait écrire des chansons qui pouvaient rentrer au poste. Ça ne réinvente rien du tout, mais c’est parfait pour mettre la table. Mission accomplie en ce qui les concerne. Reste à savoir si la formation saura un jour se hisser au même rang qu’Alvvays.

Alvvays Setlist MTELUS, Montreal, QC, Canada, Spring Tour 2023

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