Accents slaves, de la Moldau aux Balkans | L’OSM en terres tchèque
Dans le cadre de son concert « Accents slaves, de la Moldau aux Balkans », présenté à la maison symphonique la semaine dernière, l’OSM est viré 100% bohème. (Nb : on parle ici de la région, non pas des fans de #vanlife ou des habitants du Mile-End!)
Le programme mettait en vedette deux compositeurs du XIXe siècle souvent sous-estimés de ce que l’on connais désormais comme la République Tchèque, de même que Ana Sokolovic, compositrice contemporaine montréalaise, mais originaire de la même région. Le but : faire découvrir une musique aux penchants parfois franchement nationaliste, comme c’était la mode à l’époque.
Capsule historique : les délimitations actuelles de l’Europe étant parfois assez jeunes, plusieurs peuples essayaient toujours, durant le XIXe siècle et le XXe siècle, de s’émanciper des territoires dominés par les Habsbourg à l’époque. Dans plusieurs régions, on va donc se retrouver avec des tonnes de poèmes symphoniques et d’opéras à la Wagner se réclamant de la mythologie fondatrice et des valeurs propres à tous et chacun.
Dans cet optique, on nous présente donc en fin de concert trois extraits de Má Vlast de Smetana, probablement sa composition la plus connue. Má Vlast, ça signifie ‘’ma partie’’ en bon français. Comme quoi, toute est dans toute. Le premier mouvement est présenté de façon exemplaire par l’orchestre, qui réussit à bien mettre en valeur les différentes intensités sonores écrites par un compositeur pourtant complètement sourd à cette époque de sa vie. Et non, Beethoven n’est pas le seul à avoir réussit cet exploit, pour ceux et celles qui se le demandaient. On ressent dans l’interprétation un tonus rare, probablement porté par l’énergie débordante de la cheffe d’orchestre invitée Xian Zhang.
Parlons-en d’ailleurs de madame Xian Zhang. Cheffe originaire de la Chine, mais ayant passé la majorité de sa vie aux États-Unis, elle est directrice musicale du New Jersey Symphonic Orchestra depuis maintenant six ans, en plus d’avoir été invitée un peu partout sur la planète, notamment à Montréal. Malgré sa petite taille, elle en a dedans et donne des directions particulièrement énergiques à son orchestre, tout en gardant le sourire contagieux. Elle prend d’ailleurs le temps de remercier ses musiciens après chaque pièce, et surtout un heureux joueur de basson ovationné. C’est rare qu’on pense à eux, thumbs up!
Continuons dans notre parcours à la chronologie douteuse. Avant Smetana, c’est une composition de la Montréalaise Ana Sokolovic, compositrice en musique contemporaine et aussi professeure en création d’opéra à l’UdeM à ses heures. C’est sa piéce Ringelspiel (caroussel), qui a été sélectionné. Composition particulièrement rythmique, Ringelspiel tire sur l’atonalité, mais en gardant un aspect particulièrement accessible vu son thème enfantin et universel.
Finalement, mais pas en fin de programme (cette critique est présentée par Christopher Nolan), l’OSM accueillait le soliste Andrew Wan au violon pour une interprétation sentie de la Romance en fa mineur de Dvořák, un compositeur, vous l’aurez compris, romantique. Le rendu est juste, même si je trouve les coups d’archets un peu rudes et le souffle du musicien trop présent dans le micro servant à l’amplifier. Reste que la réception sera bien belle pour sa performance, qui s’intégrera bien dans un programme particulièrement bien pensé par l’équipe de l’OSM.
Le concert Accents slaves, de la Moldau aux Balkans est encore disponible en diffusion web jusqu’au 19 avril.
- Artiste(s)
- Orchestre Symphonique de Montréal
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Maison Symphonique de Montréal
- Catégorie(s)
- Classique,
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