Cavalia à Montréal: une valeur sûre
Grand Chapiteau Blanc (Montréal) – dimanche 10 mai 2009
Le spectacle Cavalia connaît un franc succès depuis maintenant plus de cinq ans et y assister pour la première, deuxième ou troisième fois nous permet de comprendre pourquoi.
Avec sa mise en scène grand public, ses multiples artistes acrobates et une trame musicale créé par Michel Cusson, Cavalia se trouve un peu dans le même univers que les spectacles du Cirque du Soleil. Et pour cause : Cavalia a été créé en 2003 par Normand Latourelle, un ancien du Cirque.
Toutefois, Cavalia est centré sur un élément de la tradition du cirque que l’entreprise de Guy Laliberté ne comble pas : la présence d’animaux époustouflants et leurs impressionnantes interactions avec l’humain.
Sauf qu’ici, vous ne trouverez pas d’éléphants qui se dressent sur deux pattes, de caniches ridicules ou de singes comiques comme dans les carnavals bon marché.
Cavalia utilise comme matière principale la grâce d’un des animaux les plus raffinés de tous : le cheval.
La parade chevaline
Sous les chorégraphies de Magali Delgado et Frédéric Pignon, les artistes chevalins épatent d’abord par leur beauté. Lors de la première moitié du spectacle, on mise d’ailleurs davantage sur l’apparence de ces 64 bêtes traitées aux petits soins.
Les trucs sont d’abord plutôt sobres, voire presque une simple parade. Les chevaux trottent rond, leur superbe crinière au vent. Quelques pas de côté, de brèves interventions plus directes entre les bêtes et avec leur dompteuse, et quelques petits sauts de barrière, sans plus.
Un numéro où deux chevaux presque identiques, montés par des cavaliers à l’apparence également semblable, vient ajouter un brin de théâtralité en exploitant une fausse symétrie. L’ajout d’un écran d’eau vient embellir la scène.
Pour cette première moitié où la troupe chevaline exhibe plus qu’elle n’épate, les humains se chargent alors de fournir les voltiges. Les acrobaties au sol et au trampoline impressionnent et ajoutent alors un peu d’action au spectacle.
Peu avant l’entracte, une course endiablée menée par un cavalier debout sur deux chevaux à la fois alors que ceux-ci courent à vive allure pompe l’adrénaline et tape le terrain pour une deuxième partie autrement plus fracassante.
La relation entre l’homme et le cheval
Contrairement aux spectacles du Cirque du Soleil, Cavalia ne prétend pas exploiter un thème narratif précis. Le spectacle est plutôt présenté sous forme de tableaux, en y ajoutant quelques clins d’œil à la relation entre l’homme et le cheval à travers l’Histoire.
C’est lorsque vient le temps de faire référence à l’époque des cow-boys (incontournable lien entre l’humain et le cheval) que le numéro le plus décoiffant survient. Quatre chevaux traversent alors la scène au grand galop, alors que l’humain qui l’enfourche profite de la vitesse et du rythme de la bête pour effectuer des tours épatants et uniques.
En alternant ainsi du charme de la bête aux prouesses stupéfiantes de celui (ou celle) qui l’enfourche, en y ajoutant également beaucoup d’humour et un esprit ludique sans trop de prétention, Cavalia vise dans le mille et continuera sans doute de plaire aux petits et grands.
Même si la formule demeure un peu trop près de celle du Cirque du Soleil, son hommage sublime et sincère à la race chevaline insuffle suffisamment d’originalité pour s’en démarquer.
- Artiste(s)
- Cavalia, Robert Michaels
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Grand Chapiteau Blanc
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