Ozzy Osbourne est décédé à l’âge de 76 ans

La scène musicale mondiale vient de perdre l’un de ses plus grands noms, Ozzy Osbourne, surnommé affectueusement le « Prince des Ténèbres ». À l’âge de 76 ans, celui qui a fait la légende du groupe Black Sabbath et marqué des générations de fans avec sa carrière solo, a quitté ce monde. Sa disparition fait non seulement écho dans le monde de la musique, mais aussi dans la culture populaire, tant Ozzy Osbourne a incarné une époque, un style et une attitude qui ont traversé les décennies.

Un parcours qui a traversé les époques

La carrière d’Ozzy Osbourne est l’une des plus tumultueuses, à la fois marquée par des succès fulgurants et des moments de déchéance. Né le 3 décembre 1948 à Birmingham, en Angleterre, Ozzy Osbourne devient l’une des figures emblématiques du heavy metal à la tête du groupe Black Sabbath, formé en 1968. Son timbre vocal unique, son charisme sur scène et son attitude rebelle sont rapidement devenus des signatures du groupe. Ensemble, ils réécrivent les règles de la musique rock, avec des albums comme Black Sabbath (1970) et Paranoid (1970), qui sont devenus des classiques du genre.

Mais Ozzy Osbourne ne se contente pas de briller avec Black Sabbath. Après son départ du groupe en 1979, à la suite de tensions internes et de problèmes personnels, il entame une carrière solo tout aussi réussie. L’album Blizzard of Ozz (1980), avec des morceaux emblématiques comme Crazy Train et Mr. Crowley, propulse Ozzy dans une nouvelle dimension. Ce disque marquera à jamais l’histoire du rock et devient une référence du heavy metal des années 80. Malgré une lutte constante contre l’alcool et les drogues, Ozzy continue de sortir des albums et d’assurer des tournées, maintes fois entrecoupées par des périodes de réhabilitation.

Le symbole d’une époque : l’image de l’antihéros

Au-delà de la musique, Ozzy Osbourne s’est imposé comme une figure de l’antihéros. Sa réputation de rocker débridé, faisant des excès de tout genre, d’autant plus amplifiée par des incidents spectaculaires comme le célèbre épisode où il mord la tête d’une chauve-souris lors d’un concert en 1982, a fait de lui une légende vivante. L’homme à la croix inversée, dont les comportements provocateurs étaient la marque de fabrique, était le symbole d’une époque où l’on adorait les rockstars pour leur côté rebelle et leur capacité à défier les conventions sociales.

Loin d’être une simple figure de rockstar, Ozzy Osbourne a façonné son image dans les années 2000 avec la série télévisée The Osbournes, un show qui met en lumière la vie quotidienne de la famille Osbourne. Diffusée sur MTV, la série rend Ozzy plus humain, montrant un père et un mari souvent perdu dans son propre chaos mais qui réussit à tordre le cou aux stéréotypes liés à son image de mauvais garçon. Cette émission offre un aperçu surprenant d’un Ozzy qui, malgré ses excès, était profondément attaché à sa famille et à sa terre d’origine.

Une santé fragile, mais une vie de scène

Ces dernières années, la santé d’Ozzy Osbourne a été mise à l’épreuve à plusieurs reprises. En 2019, il a subi une opération après une chute qui a endommagé sa colonne vertébrale. Il a également révélé souffrir de la maladie de Parkinson, une maladie dégénérative du système nerveux qui a affecté sa mobilité. Cela n’a pas empêché Ozzy de continuer à annoncer des projets de tournée et de sortir de nouveaux albums, dont Ordinary Man (2020), dans lequel il dévoile une facette plus intime de son parcours. En dépit de ses nombreuses blessures et de sa condition physique, Ozzy n’a jamais cessé de se battre pour son art et ses fans. Ses dernières apparitions scéniques, bien que limitées, étaient des moments précieux où l’on pouvait encore voir l’artiste capable de captiver une foule par son énergie et sa présence.

La scène rock se souviendra longtemps de sa voix distincte, de ses gestes exagérés et de son charisme unique. Mais l’image d’Ozzy Osbourne ne serait pas complète sans évoquer son rapport tumultueux à la célébrité, à ses démons intérieurs et à la lutte incessante contre ses dépendances. Il était la définition même de l’artiste maudit, mais avec une résilience qui en a fait une figure respectée, bien au-delà du monde du rock.

Sa dernière présence à Montréal en solo remonte à 2010, alors qu’il avait joué au Centre Bell.

Black Sabbath avait toutefois donné un concert au Centre Bell en 2016, deux ans après leur concert de retour de 2014, que nous avions d’ailleurs couvert. Le groupe avait même donné une conférence de presse juste avant.

* Photo par Pierre Bourgault.

L’héritage d’Ozzy Osbourne

La mort d’Ozzy Osbourne marque la fin d’une époque, mais son héritage demeure. Le heavy metal, le rock, et même la culture populaire, sont éternellement marqués par l’empreinte laissée par Osbourne. Sa contribution à l’évolution du genre, son influence sur les générations suivantes de musiciens, et son impact sur les fans à travers le monde resteront indélébiles.

Il n’a pas seulement été une star du rock. Il a été un précurseur d’une manière d’être, d’une attitude qui disait « tout est permis », et son influence s’étend bien au-delà des frontières musicales. Aujourd’hui, de nombreux artistes lui rendent hommage, non seulement pour sa musique, mais aussi pour son audace à être lui-même, sans compromis.

Le « Prince des Ténèbres » n’est plus, mais l’ombre de sa présence, aussi grande que la nuit, planera toujours sur l’histoire du rock. Ozzy Osbourne est devenu une légende vivante de son vivant, et c’est cette légende qui, aujourd’hui, se transforme en un mythe immortel.

La disparition d’Ozzy Osbourne laisse un vide dans l’univers du rock, mais c’est une œuvre qui continue à vivre à travers sa musique, ses performances et son influence sur la culture populaire. Le « Prince des Ténèbres » a pris son dernier souffle, mais son héritage perdurera, comme celui d’un homme qui n’a jamais cessé de repousser les limites de la musique, de l’image et de la liberté d’expression. Que l’on soit fan de métal ou non, Ozzy Osbourne restera à jamais une figure incontournable du paysage musical mondial.