crédit photo: William B. Daigle
Festival FRIMAT

Frimat 2025 – Jour 3 | Val-d’Or en mode guitares

Fidèle à son habitude des dernières années, le Frimat nous aura proposé trois soirées aux orientations bien différentes. Après une ouverture en folk et une tumultueuse aventure rap, le festival se clôturait samedi dernier, le 19 juillet, sur un mouvementé programme à saveur punk au sein duquel trônait la formation ska montréalaise The Planet Smashers.

Thierry Larose

Après N Nao l’an dernier et Vanille dans une mine souterraine l’année précédente, le festival a misé sur une programmation un peu plus safe pour son spectacle d’après-midi samedi dernier en sélectionnant Thierry Larose qui aura ainsi pu performer en formule solo acoustique devant un public bien familial. Ladite formule fait d’ailleurs du bien : on a beaucoup pu voir Thierry en compagnie de son band depuis deux ou trois ans, de même que dans le cadre du projet d’ampleur Le Roy, la Rose et le Lou[p] et en compagnie de Lou-Adriane Cassidy auprès de qui il oeuvre comme guitariste. Redécouvrir ainsi son répertoire dans un cadre plus intimiste était visiblement attendu par plusieurs.

Juché sur la plateforme d’un camion de mine, le musicien livre avec assurance différentes pièces tirées de ses deux albums, se permettant des subtils réarrangements au passage, question de mieux pouvoir performer le tout en solo, accompagné uniquement de sa guitare et d’un harmonica en mode Dylan.

frimat2025 williambdaigle thierrylarose* Photo par William B. Daigle

L’avantage de ce spectacle, offert gratuitement, aura surtout été d’attirer des familles. Pendant que certains chantent les pièces déjà emblématiques de Thierry Larose, les plus jeunes se promènent sur le site de la Cité de l’Or et dans les jeux gonflables montés plus loin, avec un stand qui distribue également des hot-dogs et des hamburgers à mi-chemin. L’ambiance est donc décontractée et parfaite pour accompagner la musique de l’artiste avec un soleil radieux.

Thierry se permet de modifier le pacing de ses chansons au fur et à mesure de la performance, question de mieux garder le public investi, avant de conclure sur ses plus grands hits : Cantalou, L’île à vingt-cinq-sous et Les amants de Pompéi, question de nous laisser sur une très belle note au reste de la soirée qui suivra.

Ferøx Nømen

Le jeune quatuor punk abitibien était le dernier des trois artistes sélectionnés dans le cadre du concours-vitrines du Frimat après Thomas Ariell et Cinqops. Formé en 2022, le groupe formé de quatre jeunes femmes (18-19 ans) est un projet assez intéressant en soi : les filles se sont rencontrées à l’école et ont décidé de se lancer dans la musique sans avoir aucune notion au préalable. Tout s’est appris sur le tas, et elles nous arrivent aujourd’hui avec quelques chansons accrocheuses, bien qu’encore un peu juvéniles, aux thèmes féministes assumés.

frimat2025 williambdaigle feroxnomen* Photo par William B. Daigle

Leur regard sur la pop-punk des années 2000 est en quelque sorte conservateur dans les compositions, mais elles se rattrapent avec des textes aux messages politiques loin de ceux des groupes qu’elles émulent. On y parle de dépression, de harcèlement, d’empowerment, tout ça avec une certaine touche d’humour qui transparaît encore mieux dans les interventions du groupe. Souvent un peu longues, elles nous aident toutefois à mieux comprendre le processus des quatre jeunes artistes et laissent place à une reconnaissance évidente et sentie pour ceux et celles qui les ont accompagnés depuis les débuts du groupe. Un moment qui, on l’espère, inspirera à son tour les jeunes présents dans la salle.

Capable!

Le quatuor punk, ici d’expérience, venait fêter à Val-d’Or son centième spectacle en carrière. Majoritairement originaires de l’Abitibi (Évain), les membres savent bien c’est quoi du punk. Avec une esthétique festive, ils nous font revivre les bons moments du genre dans ses grosses années de la décennie 1990, puisant dans certains de ses élans pop, mais gardant toujours le message au centre des préoccupations avant toute chose.

frimat2025 williambdaigle capable* Photo par William B. Daigle

Avec des textes un peu drôles, mais toujours de gauche, le groupe traite de sujets variés, parfois banals, mais avec une énergie incontestable. Un mosh pit gêné prend place sporadiquement au milieu de la foule, alors que le groupe invite notamment à quelques chorégraphies, comme la danse du baloney. On est pas toujours dans le sérieux, et c’est une bonne chose. Ceux qu’on pourrait qualifier de band de soif s’en tirent bien et auront su remplir leur heure de spectacle avec autant de matériel que possible, malgré les embûches (nommément des nouveaux tattoos et les difficultés du chanteur à bien suivre son pacing lors de ses interventions à cause de nouvelles lunettes).

The Planet Smashers

À l’aube de la parution de son dixième album en carrière, prévu pour l’automne, la formation punk rendue populaire en 1999 avec sa chanson Life of the Party n’a pas pris une ride depuis ses débuts. Toujours aussi pleine d’énergie, la troupe ska aborde son spectacle avec aplomb. Si le choix de la première chanson est un peu discutable, avec une rythmique étonnamment lente, les morceaux suivants donneront le ton : des accords puissants, des cuivres variés et une batterie omniprésente viendront faire danser le public présent.

frimat2025 williambdaigle planetsmashers* Photo par William B. Daigle

Je ne pourrai personnellement pas assister à plus que quelques minutes du spectacle, et devrai également rater l’after en compagnie de Beat Sexü, étant moi-même une fois de plus programmé par le festival pour un DJ set de fin de soirée au Prospecteur, mais les quelques témoignages reçus une fois l’arrivée des festivaliers au bar seront encourageants.

C’est donc ainsi que se terminera mon expérience au Frimat. Le festival aura encore une fois su capitaliser sur ses forces : une jeune équipe motivée, un fort sentiment de communauté et de famille de la part de la population de Val-d’Or et une programmation variée misant à la fois sur la découverte et des artistes d’expérience. On s’y retrouve l’an prochain, en se souhaitant moins de maringouins.

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