Helmet

Helmet au Théâtre Fairmount | Soirée mémorable en bonne compagnie

En arrivant au Théâtre Fairmount ce mardi 18 mars 2025 dernier, je me suis demandé si Helmet ne méritait pas une salle plus grande, au vu de leur succès et de leur longévité. Par ailleurs, ils ont toujours entretenu ce statut de groupe quelque peu underground tout en étant mondialement connus, un peu comme Madball ou Terror! Un entre-deux qui reste néanmoins très pertinent.

Quand j’étais plus jeune et que j’ai découvert Helmet, je pensais que c’était un groupe fusion rock/métal, ni plus ni moins. Mais avec le temps, j’ai compris que c’était bien plus que ça : un groupe à part, précurseur d’un style bien avant que le néo-métal ne prenne forme. J’ai toujours eu beaucoup plus de respect pour l’époque Judgment Night et la manière dont le rock pouvait être avant-gardiste, se mélanger et être décalé, que pour tout ce qui a suivi, notamment le néo-métal. Plus les années passaient, plus ces mélanges perdaient leur essence à mes yeux.

War On Women : une claque

Première fois que je découvre ce groupe, et je dois dire que j’ai pris une claque monumentale ! Chant clair, influences helmetiennes et une puissance de feu qui rappelle les nouveaux groupes hardcore où les frontwomen imposent leur présence, un peu à la Gel. Ce genre de groupe aide à faire évoluer les mentalités, et ça fait du bien!

Musicalement, War On Women fusionne le hardcore et le punk avec une touche pop, notamment grâce à des rythmiques two-step inspirées de la culture hardcore. Le two-step, c’est une valeur sûre dans ce genre musical, et le groupe l’intègre parfaitement à son identité sonore.

Slomosa : un sludge hypnotique

Dans la lignée de groupes comme Torche (dont on attend d’ailleurs le retour), Slomosa nous a saisis avec son sludge rock puissant et hypnotique. Leur son massif et psychédélique rappelle certains des grands noms du genre, et ils ont su capter l’attention du public dès les premières notes.

Tout comme War On Women, Slomosa fait partie de ces groupes avec une femme dans leurs rangs, et quel charisme! Une fois leur set terminé, j’ai pu croiser Marie, la bassiste survoltée, et lui crier #morewomanonstage, le mouvement lancé par Lola, bassiste de Pogo Car Crash Control, qui milite entre autres pour plus de femmes sur scène. Une nouvelle génération qui brise les codes, et ça, c’est clairement ce qu’on veut voir plus souvent.

Betty a 30 ans

Helmet ne fait pas les choses à moitié pour les 30 ans de Betty! Jouer l’album en entier, c’est déjà un beau cadeau aux fans, mais enchaîner avec une setlist aussi variée, qui explore plusieurs époques de leur discographie, c’est une vraie démonstration de générosité et de longévité. Strap It On, Meantime, Monochrome, Dead to the World… Ils ont pris soin d’inclure des morceaux marquants de leur carrière. Une belle façon de célébrer leur héritage tout en offrant une performance complète et intense.

Le concert était divisé en deux parties. La première reprenait l’album Betty dans son ordre original, un véritable voyage nostalgique pour les fans. Ensuite, Helmet a enchaîné avec une sélection de morceaux issus de leurs neuf albums sur une setlist généreuse qui montrait toute l’ampleur de leur répertoire.

Un début chaotique mais une performance millimétrée

Malgré quelques problèmes de son et des soucis techniques en début de set, qui semblaient frustrer Page Hamilton, tout s’est réglé après Milquetoast. J’ai eu l’impression que le début du concert était un peu expédié, ce qui m’a fait un peu déchanter, je dois l’avouer. Mais une fois la machine lancée, tout était millimétré, comme si on écoutait le CD! La volonté du public de voir enfin Helmet était plus forte que tout.

D’ailleurs, après avoir expédié l’album, Page a pris la parole et a connecté avec le public, remarquant tout devant la scène ce qui était probablement le fan le plus jeune de la salle : un petit garçon de 11 ans, les yeux grands ouverts du début à la fin du concert.

Helmet, c’est une virtuosité mise au service d’une musique qui paraît simple, mais qui est en réalité d’une complexité folle. Le groupe maîtrise son art avec une rigueur impressionnante.

J’ai quitté les lieux sur la dernière chanson, Meantime, morceau éponyme de l’album avant Betty, qui avait amorcé la montée en puissance du quatuor.

Helmet… check!

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