
Le songe d’une nuit d’été au Rideau Vert | Le songe d’une soirée de 2025
Michel Monty et sa troupe célèbrent l’arrivée du printemps avec une fête théâtrale en présentant une relecture déjantée du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare au Rideau Vert, jusqu’au 12 avril prochain.
Créée il y a plus de 400 ans, Le songe d’une nuit d’été est non seulement l’une des pièces les plus connues du dramaturge anglais, mais surtout l’une des plus fantaisistes et surprenantes, mêlant mythologie grecque et folklore anglais, poésie et grotesque, comique et bizarre. C’est donc sans surprise qu’elle constitue un terrain de jeu idéal et sans limite pour les metteurs en scène.
Après plusieurs mises en scène de classiques du répertoire au Rideau Vert (Le Misanthrope, Vol au-dessus d’un nid de coucou, Le Malade imaginaire), Michel Monty pousse la fantaisie à son apogée en restant fidèle à sa « mission première qui justifie tous [s]es choix : présenter une pièce écrite il y a plus de cinq cents ans pour un public de 2025 », selon ses mots dans le programme de la pièce.
Mission accomplie, car dès la première scène, le public est projeté dans un univers flamboyant et éclaté où évoluent des personnages à la fois éloignés et proches de nous.
Ainsi du couple de monarques mal assorti composé de Thésée, homme au complet bling-bling dépassé de trois têtes par son épouse Hippolyta, femme dominatrice au charme froid et à l’accent slave, duo incongru qui n’est pas sans rappeler un autre couple de dirigeants bien connu des spectateurs. Dans ce monde, Philostrate, maître des festivités de la cour de Thésée, est une sorte de réincarnation de Karl Lagerfeld et le lutin Puck, un Sol 2.0. La bande d’artisans-comédiens devient une joyeuse troupe improvisée d’ouvriers de la construction.
Quant aux tenues et aux attitudes du quatuor des jeunes amoureux, dont le genre de deux d’entre eux a été inversé, elles sont à l’image de celles de cette fameuse génération Z, le tout dans cette esthétique clinquante et colorée qui caractérise la majeure partie des costumes de la production.
Shakespeare québ’
Voulant mettre en scène un texte respectant les différents niveaux de langue du texte original, Michel Monty a décidé de faire sa propre traduction en empruntant au parler québécois. Ce choix apporte une véritable richesse à la pièce en offrant aux personnages plus de couleur et de diversité. Toutefois, si le choix de l’accent d’Hippolyta ajoute au personnage, on peut se demander s’il en est de même avec celui de Démétrius, qui entrave un peu la compréhension du texte à certains moments.
Tout au long de ce spectacle de deux heures, mais qui passe en un éclair comme un rêve, le public ne sait plus où donner de la tête et les rires fusent presque sans interruption. Tous les types de comique sont réunis et les interprètes les maîtrisent avec brio: Marc Béland avec ses gestes et sa voix, Olivier Morin avec ses mimiques clownesques, Mathieu Quesnel avec son parler et ses gestes. Quant au comique de mots, il est atteint grâce à l’originalité du texte de Michel Monty, qui mêle poétique et prosaïque, rimes shakespeariennes et codes linguistiques québécois.
Sur les derniers mots de Puck, qui brise le quatrième mur en souhaitant à l’auditoire une bonne nuit, on a pourtant l’impression de s’être endormis et de s’éveiller d’un songe. Le temps d’un moment de théâtre festif et empreint de folie, on a oublié, par le biais du rire, la réalité de notre époque anxiogène et peu fantaisiste et on s’est abandonnés au pouvoir du théâtre, à la fois magique et si réel.
Ce cher Shakespeare aurait été content.
Le songe d’une nuit d’été sera présenté au théâtre du Rideau Vert jusqu’au 12 avril 2025. Billets et détails par ici.
- Artiste(s)
- Le songe d'une nuit d'été
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre du Rideau vert
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