crédit photo: Sasha Onyshchenko
Les Grands Ballets

La Belle au bois dormant des Grands Ballets Canadiens | Un véritable conte de fée

Flottant sur les airs du mythique Tchaïkovsky, les danseurs du ballet La Belle au bois dormant auront su envoûter la salle avec brio le 19 février dernier. Soutenu par des décors magnifiques et des jeux de lumière tous plus impressionnants les uns que les autres, ce spectacle d’une durée impressionnante de près de 3 heures aura passé en un clin d’oeil.

Bien que le conte de la Belle soit connu de presque tous à travers le film de Disney du même nom, le ballet, lui, aura réservé des surprises au public. Avant de se lancer dans quoi que ce soit, la Fée Carabosse mérite une attention particulière.

Le choix de faire interpréter ce mythique personnage exclusivement par des danseurs est très intéressant. Le ballet étant codifié de manière très binaire, les femmes étant sur pointe contrairement aux hommes, il était rafraîchissant de voir un personnage typiquement féminin interprété avec des chaussons. Vu l’absence de pointes, la qualité de mouvement et le dynamisme de la fée étaient complètement différents. Se déplaçant à toute vitesse avec beaucoup de sauts et un costume vaporeux qui accentuait tous ses mouvements, ce personnage fut le coup de coeur de plusieurs dans la soirée. Certes, j’ai épié les conversations à la fin du spectacle.

Le spectacle s’ouvre sur la cour du roi, le tout dans un décor sublime avec des trompe-l’oeil très réussis en arrière-plan et des fleurs descendant le long des paravents ornant les côtés de la scène. Avant même de remarquer la technique ou la grâce des danseurs, les costumes viennent chercher l’oeil. Tous les éléments étaient réfléchis pour une vue d’ensemble harmonieuse, que ce soit les tutus exquis de toutes sortes de couleurs, les robes d’époque grandiloquentes ou les diadèmes et autres ornements de tête.

* Photo par Sasha Onyshchenko.

Comme le conte est connu de tous, l’histoire est évidemment plutôt facile à suivre. Pour un ballet d’une telle durée, il est toujours agréable de savoir où nous en sommes dans l’histoire. Trois heures peuvent passer excessivement lentement lors d’un mauvais spectacle, mais avec le dynamisme des personnages, la scénographie captivante et la féérie ambiante, chaque minute était délicieuse.

Une fois la petite Aurore bénie par de multiples fées et la bienveillante fée Lilas, la cour se retrouve en proie au désarroi lors de l’arrivée de la Fée Carabosse. Accompagnée de ses petits monstres, tous d’une agilité sans faille, elle interrompt la réception, outrée de ne pas y avoir été invitée. Elle maudira donc Aurore, prédisant sa mort lors de son 16ème anniversaire.

Illustrer le temps qui passe n’est pas toujours chose aisée dans un spectacle d’arts vivants. L’effet peut parfois être peu crédible, trop formel ou visuellement inintéressant. Dans ce cas-ci, l’utilisation d’un énorme rideau et d’un jeu de lumière sur celui-ci a rendu ce passage du temps on ne peut plus agréable. Le tissu ressemblait à une cascade, manipulé savamment par la Fée Carabosse. Elle allait çà et là, cachant des pans de la scène, puis en découvrant d’autres, nous montrant la petite Aurore à différents moments de sa vie.

Après son long sommeil, Aurore sera réveillée par le prince Désiré, brillamment interprété par Esnel Ramos ce soir-là. S’en suit une cérémonie de mariage bien particulière où plusieurs personnages de contes de fées bien connus dansent au gré des chansons. On peut penser au Chat Botté, au Petit chaperon rouge ou encore à L’oiseau bleu.

Après cette réception bien particulière, les personnages se réunissent tous sur scène, annonçant doucement la fin de la pièce. Le tout se sera terminé sous un tonnerre d’applaudissements, qui était entièrement mérité.

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