070 Shake

070 Shake au MTELUS | Effectivement shaky

La partie la plus plate de la job de critique, c’est quand tu dois dire quelque chose de négatif à propos d’un·e artiste que t’aimes full.

Mais bon, faut ce qui faut, donc voilà: le spectacle de 070 Shake au MTELUS hier, c’tait pas terrible.

Un peu de la marde, même, irais-je jusqu’à déclarer.

Pas tout de sa faute, par contre. Le plus gros problème venait surtout du choix de location. Parce que le MTELUS, mine de rien, c’est gros.

Et quand c’est pas plein, comme c’était le cas hier (j’estimerais que c’était à 50% de capacité), ça a vite l’air vide.

Et quand ça a l’air vide, c’est démotivant pour l’artiste qui se produit.

Et quand l’artiste est pas super motivée, ça fait pas lever le party.

Et quand le party lève pas, ben c’est plate.

070 Shake a tout de même eu le bon réflexe de tenter de rendre le tout plus intimiste, mais la foule n’était visiblement pas là pour ça, criant par-dessus l’artiste dans les quelques moments où elle tente de livrer un message plus posé et personnel, creusant à chaque fois un fossé de plus en plus grand entre les gens sur scène et ceux au plancher.

Chose qui semble affecter assez clairement Shake, au point où on peut l’entendre chercher sa note à quelques reprises à partir de la mi-concert, comme si elle avait perdu une partie de sa confiance en elle.

Tout ça – c’est-à-dire la salle à moitié vide (à moitié pleine, pour les optimistes) et le rapport à la foule un peu bancal – m’a peut-être marqué autant parce que complètement inattendu.

On parle tout de même d’une artiste établie. Une artiste avec des hits derrière la cravate. Une artiste qui cumule 10 853 833 auditeurs mensuels sur Spotify. Une artiste protégée de Ye, collaboratrice de Raye, première partie de Kid Cudi et The 1975.

Une artiste dont tous les albums poussent plus loin les codes du r&b, du rap et de la pop, y compris son petit dernier, Petrichor, dont les pièces composaient la majeure partie du setlist hier. À l’écoute desdites pièces, on serait en droit de se dire que la musique de 070 Shake, c’est celle que The Weeknd rêverait de faire.

C’est là que le bas blesse le plus, en fait. La musique est tellement bonne, articulée, travaillée, que c’est difficile de la réconcilier avec l’expérience PLUTÔT BOF qui s’offre à nous en ce moment.

Mais bon. Je ferme les yeux, me concentre sur la mélodie enchanteresse de Skin and Bones qui sort présentement des speakers et je prends une gorgée de ma réconfortante Molson Canadian en me disant qu’au moins, je participe à la consommation de biens canadiens.

Prends ça, Trump.

Photos en vrac

 

Première partie : Bryant Barnes et Johan Lenox

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