Protomartyr + Sunforger à La Tulipe | Forces tranquilles
Protomartyr, groupe phare du post-punk moderne originaire de Détroit, était de passage à Montréal à La Tulipe le 9 juin dernier. C’est Sunforger, groupe de Montréal, qui a assuré la première partie. Même s’il y avait une vaste offre musicale dans le coin ce dimanche avec Pixies à la Place Bell, groupe qui plaît probablement aux fans de Protomartyr, on a vécu une soirée inoubliable à La Tulipe.
Protomartyr, formé en 2008, se compose de Joe Casey à la voix, Greg Ahee à la guitare, Alex Leonard à la batterie et Scott Davidson à la guitare basse. Depuis sa formation, le groupe a fait paraître six albums studio. Protomartyr était de passage à Montréal dans le cadre de sa tournée nord-américaine. On peut entendre dans leur son des influences post-punk bien senties ainsi que du noise rock.
Le groupe découle directement de la tradition post-punk de groupes comme Joy Division. C’est un des groupes modernes du genre les plus célébrés à l’heure actuelle. Même si, règle générale, le groupe n’est pas si connu, les connaisseurs du post-punk reconnaissent l’importance de la formation au sein du genre. Le groupe a un style plutôt épuré, ils font place à la musique et connectent avec le public par la sincérité de leurs chansons et de ce qu’ils sont. Bien des fans étaient au rendez-vous!
Le groupe a commencé en force avec sa chanson Maidenhead, haute en émotions. Pour la première moitié du spectacle, Protomartyr s’est plutôt concentré sur ses nouvelles chansons, principalement de l’album Formal Growth In The Desert, sorti en 2023, comme la chanson pleine d’émotions For Tomorrow, qui frappe juste à la bonne place. Au fil des chansons, on sent l’agitation tranquille du groupe.
Pour l’autre moitié du spectacle, le groupe nous a livré leurs chansons plus anciennes. Les nouvelles comme les vieilles sont aussi bonnes les unes que les autres. Le public était des plus ravi. On a eu droit à leurs succès incontournables Pontiac 87 et Processed By The Boys pour les dernières chansons du set. Le public était en extase à ce stade.
Ce qui est satisfaisant avec le genre post-punk et Protomartyr, c’est que malgré leur ambiance bruyante et un brin cacophonique, on entend bien tous les instruments et particulièrement la basse, que l’on peut apprécier à sa juste valeur. La musique simple qui se répète et le registre uniforme de la voix expriment une certaine indifférence qui, drôlement, est réconfortante. Les notes de guitares aiguës ajoutent de l’expression en contraste, ce qui donne un mélange émotionnel bien dosé. On sent l’agitation du punk, mais en version canalisée qu’on pourrait qualifier de force tranquille. La puissance et la détermination sont au rendez-vous et s’expriment sans violence, de façon sereine et paisible.
Le public réclamait un rappel à la toute fin. Ce n’était pas certain si le groupe allait revenir sur scène, contrairement à d’autres groupes qui ne nous laissent pas languir. Après quelques instants de suspens, la formation revient sur scène pour nous faire trois chansons, « nos pires chansons », nous lance le chanteur, un peu ironiquement. Il s’agissait des chansons Ain’t So Simple, I Forgive You et Why Does It Shake?
Sunforger
Le groupe montréalais Sunforger était un choix judicieux pour partager la scène avec Protomartyr. Le groupe donne dans le post-punk, post-grunge et shoegaze. Les rythmes doux et à tendance progressive sont accompagnés d’une voix à l’émotion atténuée, mais bien sentie. Le groupe n’a pas peur de laisser place à la lenteur et au silence, et pour ce faire, les mélodies sont minimalistes. Par exemple, La chanson Mire se transposait très bien sur scène, avec son rythme planant bien accentué de notes sporadiques. On ne cherche pas à remplir chaque instant de bruit ici. L’ambiance générale du groupe est bien post-punk, mais il y a un petit quelque chose d’emo qui est plutôt réconfortant.
Dès la deuxième chanson, le guitariste brise une corde. La prestation est mise sur pause un moment, mais au moins, ça n’a pas été trop long. Un moment sans doute plus stressant pour le groupe que pour nous. Le chanteur était un brin timide, mais ça collait bien au genre. De toute façon, le shoegaze, c’est de la musique introvertie fait pour les introvertis.
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