crédit photo: Jesse Di Meo
Tears For Fears

Tears For Fears à la Place Bell | Les légendes du synth-pop sont de retour !

« Certains d’entre vous n’étiez pas nés lors de la création de ces chansons », a lancé Orzobal en amorce du premier spectacle de Tears For Fears depuis 2017 à Montréal. Si une chose réunit les boomers et les milléniaux, c’est bien Tears For Fears. L’harmonie était reine à la Place Bell alors que le groupe performait ses plus grands succès des années 1980 entrecoupés de matériel original infusé d’une future nostalgie certaine.

 

La foule était contemplative à l’arrivée sur scène de Tears For Fears avec No Small Thing. Cette chanson folk mi-Dylan, mi-Johny Cash à la fin prog a donné envie au groupe d’écrire son nouvel album The Tipping Point. C’est avec seulement des guitares acoustiques que Curt et Roland ont écrit cette pièce, comme ils écrivaient leurs chansons en 1981.  L’histoire est longue, mais la sortie de cette pièce est disons un mauvais doigt à leur ancienne maison de disque Universal. Storyline intéressant, et c’est certainement un renouvellement de leur son.

Les premières notes de Everybody Wants To Rule The World font s’exclamer la foule qui se lève et crie les paroles comme si sa vie en dépendait. Orzobal est théâtral dans ses gestes mais reste en place alors que Smith se promène sur la scène en appuyant de temps à autre la batterie avec ses gestes. Équilibre scénique parfait, interprétation sentie et dynamique : il est clair que nous sommes devant des figures légendaires de la musique pop et que leur légende n’est pas finie d’être racontée.

Des pièces comme Sowing The Seeds Of Love, Woman In Chains (mention spéciale à la superbe performance de Lauren Evans) et Badman’s Song sont jouées. Cette dernière est malheureusement peu convaincante en live, rendue de manière très jazz mais sans l’écoute et le playing nécessaire pour que cela soit de bon goût. Par contre, la performance des pièces tirées de leur nouvel album (chanson préférée : Break the Man) était superbe. Ça se sent que Tears For Fears font ce qu’ils ont envie de faire lorsqu’ils manifestent leur nouveau son.

Seul bémol, les visuels associés à ces nouvelles chansons étaient bien « cheesy » et plongeaient dans le micro et le macro de l’humanité et de l’univers sans aucune (mais aucune) contrainte. On aurait probablement bénéficié d’une direction artistique plus en finesse… mais quand on y pense, il n’y a pas grand chose de subtil dans Tears For Fears, qui cherche depuis toujours (et encore aujourd’hui) à valoriser la sensibilité, à la rendre visible et à ne pas en avoir honte. Ça avait certainement le mérite d’être assumé.

Les « larmes en remplacement des peurs », concept de Curt Smith, a gardé son essence aujourd’hui dans la performance de Tears For Fears et dans ce nouveau matériel des vétérans du synth pop expressionniste, tout en se renouvelant et explorant au delà de ses propres murs. Et puis il est vrai que les larmes de joie étaient au rendez-vous le 30 juin à Laval, et que la peur était bien loin.

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