Bluesfest d’Ottawa 2012 – Jour 1: Tiësto, Billy Bragg, Fishbone, Melvins, Awolnation et plus!
Mercredi 4 juillet 2012 – Plaines LeBreton (Ottawa)
Soleil plombant sur la Capitale nationale, 5 scènes aux abords du Musée de la guerre et une programmation aussi variée qu’intéressante: cette soirée inaugurale du Bluesfest d’Ottawa 2012 était propice à butiner! Du rock déjanté des Melvins Lite, Akron/Family et Fet.Nat. au dance party de Tiësto, en passant par le folk-punk engagé de Billy Bragg, le dance-rock de Awolnation et la fête reggae-soul de Fishbone, il y en avait pour tous les goûts!
Manifestement, les organisateurs du Bluesfest d’Ottawa ont misé sur Tiësto – l’un des DJ les plus connus au monde – pour attirer la jeune clientèle sur les Plaines LeBreton en ce premier jour de festival. Des milliers d’adeptes, la plupart dans leur jeune vingtaine, ont répondu à l’appel. Pari partiellement réussi donc, même si on a l’habitude de voir des foules passablement plus fournies pour la plupart des têtes d’affiche du festival ottavien depuis quelques années.
Quoi qu’il en soit, les fervents de techno dance semblaient enthousiastes. Seul derrière ses machines et visuellement supporté par des projections jumbo, Tiësto menait un boucan house qui appelait à la transe.
Butinage oblige, nous sommes revenus trois fois près de la scène principale pour jeter un coup d’oeil à la performance du DJ européen et de fois en fois, la foule s’animait à vue d’oeil. Aucun doute: le dance party a levé.
Au même moment, Billy Bragg sévissait sur la scène Black Sheep, située pas très loin de la principale. Méchant contraste.
Le chansonnier folk-punk britannique et militant gauchiste arborait un joli carré rouge qu’il avait déniché la veille pour son concert à Montréal. Tout comme son voisin de scène, il était lui aussi seul devant son public, mais dans son cas, avec une guitare électrique bien mordante pour interpréter ses « protest songs » à mi-chemin entre Dylan et les Sex Pistols.
Entre ses brûlots musicaux, Billy Bragg y allait de monologues politisés et engageants, notamment une dénonciation de notre propre cynisme, qu’il considère comme un plus gros obstacle à notre bien-être que le capitalisme qu’il maudit pourtant sans retenue. « Woodie Guthrie n’a jamais écrit une chanson cynique de sa vie. Ça m’a fait réfléchir, ces dernières années… », lance-t-il, avant d’entamer Tomorrow’s Gonna Be A Better Day.
En fin de prestation, Billy Bragg a dédié Power In A Union au mouvement étudiant « de l’Ontario et du Québec ». Clin d’oeil fort appréciable, venant d’un vieux routier bien renseigné.
Comme si Tiësto et Billy Bragg ne proposaient pas deux univers déjà assez différents, il y avait également Awolnation sur la scène de la rivière, avec son rock infusé d’électro, de hip-hop et de pop.
Aux devants de la formation, Aaron Bruno s’impose comme un leader rassembleur, avec son charisme indéniable. Les accrocheuses Not Your Fault et Guilty Filthy Soul ont rapidement gagné la foule et donné le ton pour le reste de la prestation, énergique et soutenue.
Du rock déjanté et du reggae-soul
Au coucher du soleil, nous avions aussi droit au retour de Fishbone, qui était disparu de la carte depuis des années, il semblerait. Toujours aussi excentrique et gonflé à bloc, Angelo Moore mène toujours la troupe avec l’entrain d’un jeune premier.
L’amalgame de funk, de soul, de reggae et de rock alternatif de Fishbone vieillit plutôt bien. Vingt ans après leurs meilleures années, les membres de Fishbone ne paraissaient tout de même pas dépassés par l’époque.
Les adeptes de rock expérimental, eux, avaient l’embarras du choix plus tôt en soirée.
The Melvins Lite – c’est-à-dire le chanteur et guitariste Buzz Osbourne, accompagné du batteur Dale Crover et de Trevor Dunn, de Fantomas et Mr. Bungle, à la contrebasse – proposaient leur mélange abrasif de rock alternatif, de metal, de punk et de grunge, puisant à la fois dans leur profond répertoire et dans le matériel récemment lancé sous la forme d’un album (un premier avec Dunn) intitulé FREAK PUKE.
Après un départ un peu lent, le trio a fait des flammèches avec ses riffs fougueux et son énergie sauvage, particulièrement à la batterie.
Dunn, lui, s’est notamment illustré avec un solo de contrebasse surprenant pendant le classique punk A History of Drunks.
Peu après, c’était Akron/Family qui sévissait sur la scène Black Sheep. Pas toujours facile de saisir où ils veulent en venir, ces trois-là… Leur mélange de folk et de rock psychédélique se prend mieux en salle, où l’on est davantage en mesure de saisir les subtilités du genre.
En tout début de soirée, alors que les festivaliers arrivaient au compte-goutte, la formation gatinoise hulloise Fet.Nat., qui donne dans un mélange de noise rock et de musique avant-garde avec une touche punk déstabilisante, réchauffait la foule à sa façon. Les trois musiciens semblent être sur la même longueur d’onde, mais brouillent allégrement les repères des auditeurs avec son approche marginale, assez champ gauche merci. Guitares atonales, explosions de batterie soudaines, constructions mélodiques atypiques; on ne donne pas dans la facilité.
Le chanteur J-F No ajoute à l’étrangeté du tout en beuglant des textes hallucinés qui cadre tout à fait dans l’univers musical déployé.
Ce n’est pas pour tout le monde, mais les mélomanes aventureux (et les fans des projets de Mike Patton) apprécieraient sans doute l’originalité de l’approche, le cran du groupe et l’authenticité de leur interprétation. À revoir dans une petite salle obscure, de préférence.
Soirée tout en contraste, donc, pour lancer les festivités. Parlant de paradoxes, demain, LMFAO et Plants & Animals se partageront une plage horaire, tout comme Dirty Projectors et Dragonette. À suivre.
Photos en vrac
(par Greg Matthews)
The Melvins Lite
- Artiste(s)
- Akron/Family, Awolnation, Billy Bragg, Fet.Nat., Fishbone, Grace Potter, Melvins, Tiësto
- Ville(s)
- Ottawa
- Salle(s)
- Plaines LeBreton
- Catégorie(s)
- Electro, Festival, Folk, Indie Rock, Pop, Rock,
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