Chassepareil

Coup de coeur francophone 2021 | Le lyrisme de Chassepareil

Assister à un concert de Chassepareil, c’est d’abord plonger dans un univers bien précis où se côtoient la nature, les animaux, les hivers rudes ou les printemps plus doux. On se voit transporté par les harmonies ambitieuses, mais quasi toujours impeccables de Johannie Tremblay, d’Alexandrine Rodrigue et de Pierre-Antoine Tanguay ainsi que par les percussions calculées du batteur Pascal Gagnon-Gilbert. Cette performance, livrée dans le cadre de Coup de coeur francophone, prouve que le quatuor se mérite bel et bien une place sur la scène musicale québécoise.

L’ambiance chaleureuse du Quai des brumes et l’enthousiasme apparent de la foule semblent prémonition d’une soirée réussie. Les membres de Chassepareil montent sur scène et commencent de suite avec Chicout. Malgré la grandeur de la salle, le bric-à-brac sur la scène et les gens qui entrent encore, on ne peut qu’être captivé par la justesse des harmonies du trio chantant.

La flûte traversière de Johannie Tremblay, ajoutée à la contrebasse de Pierre-Antoine Tanguay, rend le tout presque onirique; on veut marcher dans la forêt ou sur le bord du fleuve et écouter les pistes en fermant les yeux. Ça rappelle vaguement Scarborough Fair/Canticle de Simon & Garfunkel et le folk rock de Fleet Foxes.

Les pistes se suivent et on prendrait bien une heure de plus en compagnie du groupe. Les interactions avec la foule, tantôt plus timides, sont maintenant bien assumées. Le public (visiblement conquis d’avance) boit les mots, les blagues et les paroles d’Alexandrine Rodrigue et de Johannie Tremblay. C’est beau à voir. Avec la musique de Chassepareil, on visite des contrées lointaines pleines de conifères; on s’imagine parcourir le Québec à dos d’oiseau. De toute évidence, une musique qui transporte est une musique efficace.

Quelques chansons sont si douces qu’on reste parfois brusqué par leur fin abrupte, mais on ne s’en soucie pas trop. On peine aussi à comprendre l’aise de certaines personnes à parler particulièrement fort lors de pistes plus calmes… Mais bon. Ça, on ne n’y échappera jamais.

Les synthés, l’harmonica, la flûte à bec… Décidément, Johannie Tremblay est experte de plus d’un instrument. D’ailleurs, sans ces touches tantôt plus planantes au synthé, tantôt plus folkloriques à l’harmonica, la musique de Chassepareil ne serait aussi évocatrice qu’elle l’est présentement. Notre coup de coeur de la soirée? La chanson Kyrie, sortie du premier album Les oiseaux d’hiver.

On conclut finalement la soirée avec une reprise de All the Small Things de Blink-182; ça titube un peu, mais c’est charmant. La foule embarque avec le groupe dans leur délire de pop-punk réinventée, et tous, même pour un lundi soir plutôt gris, profitent de chaque note. Il nous tarde de voir ce que Chassepareil nous réserve pour le futur. Nous espérons définitivement un autre voyage lyrique en musique sous peu.

 

 

 

 

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