crédit photo: Jillian Goldenberg
Patrick Bourdon

Lancement de Sauf Dimanche… de Patrick Bourdon | Quand le country s’invite en ville

Lundi dernier, Patrick Bourdon lançait son deuxième EP, « Sauf Dimanche…» dans l’intimité de la salle du Verre Bouteille. Accompagné de son groupe Les travailleurs journaliers embauchés contractuellement, ainsi que de Velours Velours pour assurer la première partie, l’auteur-compositeur-interprète de 22 ans présentait son nouvel opus 100% country.

Bière à la main, quelques instants avant le début de sa soirée de lancement, Patrick Bourdon accorde à Sors-tu? un moment pour discuter de son parcours et de ses ambitions. Même si on le sent nerveux, c’est l’enthousiasme qui prédomine chez le jeune natif de Sainte-Julie : « Je suis nerveux, mais excité. Ça m’a beaucoup occupé la tête cet été », dit-il. Sourire aux lèvres, il mentionne le début de son DEP en entretien d’immeubles… le lendemain du spectacle, à sept heures du matin. Ce n’est pourtant pas ça qui empêchera l’artiste et ses musiciens de livrer une performance mémorable.

Patrick Bourdon et Raphaël Pépin-Tanguay, l’interprète derrière Velours Velours, se connaissent depuis leurs années aux Cégep : «On se connaissait, mais de peu. J’aimais beaucoup sa chanson Jeux d’enfants. Il avait l’air smatte et, comme de fait, il l’est », mentionne le cowboy de la soirée, en riant. Velours Velours amorce donc la soirée tout en douceur, seul sur scène, muni d’une guitare. Avec sa voix douce et l’air lancinant de son instrument, il nous rappelle la pop de Les Louanges et la prose de Klô Pelgag. Vêtu d’un pyjama et de mocassins, il s’adresse à la foule d’un relax impressionnant. La prestation, tout à fait appropriée pour une première partie, contrastera bientôt avec la musique country explosive de Bourdon et son groupe.

Montent ensuite sur la petite scène du Verre Bouteille le chanteur et sa guitare accompagné de son quatuor habituel, composé des frères Vincent Ménard à la basse et Antoine Ménard à la guitare, ainsi que Sébastien Parent à la batterie. Leur ami Émile Avery-Veilleux assiste le band à la guitare et au banjo pour l’occasion.

Le EP, qui inclut cinq pistes dont trois nées en 2018, est écrit par Patrick Bourdon, aidé de son groupe de Travailleurs journaliers. L’auteur-compositeur-interprète explique que, malgré son désir de ne pas s’imprégner excessivement de la pandémie de COVID-19, l’inspiration de ses chansons provient du quotidien : « Je m’inspire des situations dans lesquelles je me mets. C’était vraiment le calme plat [dans les derniers mois]. C’est vraiment pour ça que j’ai pigé dans de vieilles tounes, ajoute-t-il. Ça m’a permis de me concentrer sur deux nouvelles chansons sur lesquelles je pouvais vraiment partir à zéro. Le concept entier de l’album a commencé par le mode de vie que la pandémie m’a imposé. »

Le titre que porte le dernier opus, lui, vient des journées d’enregistrement où le groupe se rencontrait: « C’est drôle parce que le EP s’appelle Sauf dimanche…, et on l’a enregistré à coup de dimanches dans le mois d’avril parce qu’on a tous des jobs sur le side, en plus d’autres projets musicaux. »

La performance que livrent Bourdon et son groupe, en plus d’être décidément country, est saisissante. Le chanteur, d’abord timide puis finalement roi de la scène avec ses mouvements, son franc-parler et ses blagues qui fonctionnent à tout coup, s’approprie la foule avec un charme naturel. Plein de spontanéité, il rappelle un jeune Plume Latraverse. Les textes, simples, mais efficaces, se coordonnent avec les instruments joués par les excellents musiciens, qui jouent avec une assurance égale à celle de leur cowboy en chef. La connexion que le groupe entretient avec son public comme le ferait un band d’expérience est un élément notoire de la soirée.

Les pistes du nouvel EP et de l’opus précédent sorti en 2020, Débraillé, se suivent sans que l’on voie les minutes passer. Les chansons Shift de nuit et Buffet chinois sont particulièrement bien réussies; la reprise de Je suis un cowboy canadien (ici transformée en cowboy québécois) de Willie Lamothe sort aussi du lot.Il va sans dire que Patrick Bourdon et ses musiciens ont un futur qui promet. D’ailleurs, ils seront à nouveau en spectacle à Montréal le 27 octobre, au Quai des brumes.

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