Gustafson au Quat’Sous | Le charisme qu’il faut

Le duo musical Gustafson a un « son ». C’est bien là le plus important pour s’imposer dans la jungle du showbiz. Avec à sa tête deux comédiens, Adrien Bletton et Jean-Philippe Perras, on ne se surprend pas qu’ils aient confié la mise en scène de leur virée de trois soirs au Théâtre de Quat’Sous à la comédienne Sophie Cadieux. Mais, ce n’est peut-être pas le bon spectacle pour la bonne salle.

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Basse, batterie, claviers, saxophone, choriste et deux chanteurs, ça fait beaucoup pour une petite scène comme celle du Quat’Sous. Dès le début du spectacle, on sent une faille dans le rapport scène-salle, avec une promiscuité qui dessert le rendu musical de l’ensemble. Une salle comme le Café Campus aurait mieux fait l’affaire, car il y a du talent et une bonne présence scénique chez Gustafson.

Adrien Bletton et Jean-Philippe Perras ont aussi le talent de bien écrire. Leurs textes ont la profondeur du « Je voudrais pas crever avant de… » qu’ils ont emprunté à Boris Vian pour la chanson Les nuits les plus longues. En glanant ailleurs des strophes comme « hélas, parfois le vent ne souffle pas assez fort », « dans les coulisses de nos amours », « je ne suis pas responsable de ma poésie » ou encore « celles qui font pleurer les garçons », on en est vite convaincus.

Sophie Cadieux, qui fera la mise en scène du prochain spectacle de Pierre Lapointe, a dû composer avec un fil narratif paraissant parfois décousu. Mais, elle a su bien orchestrer tout ça, et la petite heure et quelque du spectacle est vite passée. Surtout que, chose rare, le groupe n’a pas offert de rappel.

Fort de ses deux EP et du tout nouveau single Olivia, pour lequel Mathieu Cyr a réalisé un clip où apparaît un Donald Trump prémonitoire, Gustafson a tout le charisme musical qu’il faut pour percer et durer.