Safia Nolin à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours | Spectacle de Noël unplugged
Rares sont les fois où l’on entre dans une Église pleine à craquer, même à ce temps-ci de l’année. Et pourtant, il était difficile de trouver un banc de libre mercredi soir à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, où Safia Nolin offrait un spectacle unplugged, littéralement.
Toutes les lumières de l’Église s’éteignent et on comprend que le spectacle débute. Safia traverse l’allée centrale un cierge à la main, un capuchon recouvrant sa tignasse blonde. Les premiers accords de guitare de La laideur se fond entendre dans le noir total, lorsqu’elle prend place près de l’autel. On allume un à la fois les cierges pour percevoir Safia lors du début de Technicolor.
Peu à peu, son équipe fignole l’éclairage, avec le feu comme seul source lumineuse. À la guitare acoustique, Safia et son fidèle guitariste, Joseph Marchand, jouent en duo devant un auditoire très discipliné et silencieux. Normal : vu le côté acoustique du spectacle, le moindre craquement de banc perturbe le son dans l’Église. Si on remarque la puissance de la voix de Safia dès ses premières notes (particulièrement lors de sa chanson Ce matin), c’est plutôt lorsqu’elle s’adresse au public que sa voix est plus imperceptible, surtout de l’arrière de l’Église. Tout de même, on entend quelques blagues qui font bien rire son public réceptif : « Difficile de ne pas trop sacrer dans une Église! »
Ironiquement, elle enchaîne peu de temps après avec sa reprise de Calvaire, de La Chicane. C’est ce qui introduit la portion Reprises du spectacle. Extraits de son récent album Reprises Vol. 1, les chansons ont été adaptées à la sauce Safia Nolin, et offrent un tout autre arrangement à la guitare acoustique. Ainsi, Safia interprète les classiques Laisser l’été avoir 15 ans (Claude Dubois), D’amour et d’amitié (Céline Dion) — après laquelle Safia prend le temps de raconter sa mémorable rencontre avec son idole lors du Gala de l’ADISQ — Loadé comme un gun (Éric Lapointe) et Entre l’ombre et la lumière (Marie Carmen). Pour cette dernière, Safia invite sa petite soeur, Zahia, sur scène pour un duo très réussi. Après Les Soeurs Boulay, les soeurs Nolin? On l’espère!
C’est Anna Frances Meyer (des Deuxluxes) qui enchaîne, en direct du balcon, pour l’opéra rock de Noël. Notre rassemblement dans ce lieu saint prend tout son sens pour cette célébration de Noël en musique. Après leur interprétation de Le sentier de neige, Safia et Joseph nous offrent une reprise de I’ll Be Home for Christmas qui donne des frissons.
En rappel (qui est préalablement annoncé, donc sans surprise), Safia nous offre l’une des chansons qu’elle vient tout juste de composer, lors de sa résidence d’écriture au Banff Centre for Arts and Creativity.
Le spectacle se termine sans artifices, et la foule quitte tranquillement l’Église pour retrouver un Vieux Port où le froid nous rappelle que Noël ne tardera effectivement pas à arriver.
- Artiste(s)
- Safia Nolin
- Ville(s)
- Montréal
- Catégorie(s)
- Folk,
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