25 ans de La Nef à la Salle Bourgie | Musiques et chants d’Écosse, d’Irlande et de… Terre-Neuve
La Nef, dont le bagage génétique s’étend de la musique ancienne aux musiques du monde, fêtait récemment à la Salle Bourgie ses 25 ans d’existence avec un concert éclectique mettant en scène la jeune soprano canadienne à la voix d’or Meredith Hall. La chanteuse originaire de Terre-Neuve, et qui a travaillé bien sûr avec le Newfoundland Symphony Orchestra, apporte avec elle des mélodies qui ont bercé son enfance, inspirées de contes, superstitions et légendes de Terre-Neuve. Une découverte.
La première partie de ce spectacle d’un seul soir, qui méritait mieux pour titre que Come and I Will Sing You!, est consacrée au grand poète écossais Robbie Burns. Fils aîné d’un métayer, il est devenu depuis sa disparition il y a deux siècles un véritable mythe pour les Écossais. Six de ses chansons sur le thème de l’amour sont reprises par un ensemble de sept musiciens aguerris au répertoire de traditions celtiques. Burns ne s’appuyait pas seulement sur des airs contemporains, mais tout autant sur les danses et chansons des générations précédentes.
Que ce soit avec la guitare baroque et l’archiluth de Sylvain Bergeron à la direction musicale, le dulcimer à marteaux (à ne pas confondre avec le dulcimer de montagne) de la virtuose Tina Bergmann, les harpes de Robin Grenon, les flûtes baroques du spécialiste Grégoire Jeay, la viole de gambe de Betsy MacMillan, la nickelharpa et le violon du talentueux Alex Kehler, et les percussions multiples de Patrick Graham, le dépaysement des sons tirés de ces instruments anciens nous surprend à chaque nouvelle chanson. Et l’on se rend bien compte que notre propre folklore québécois a grandement à voir avec ce quelque chose d’Irish et de Scottish de nos chants et danses traditionnels.
C’est en deuxième partie que nous arrivent les airs de Terre-Neuve, avec Pretty Girl Milking her Cow ou encore de petits joyaux comme The Maid of Newfoundland. Malgré son fort accent qui nous empêche de tout comprendre, cette langue du pays convient parfaitement à Meredith Hall. Très élégante dans sa robe longue bleue scintillante, tantôt frivole tantôt grave, la soprano ira jusqu’à cogner du talon comme d’un instrument additionnel de percussions.
Équipe toute étoile
En 15 ans de proche collaboration avec La Nef, elle a enregistré plusieurs albums sous l’étiquette ATMA. Mais on retrouve tout autant dans la discographie de Meredith Hall de grandes maisons comme Deutsche Grammophon, Philips et Naxos. Le quotidien San Francisco Chronicle a souligné déjà le « lustre de sa voix et la fluidité de son legato ».
Sylvain Bergeron, cofondateur de La Nef, donne une soixantaine de concerts par année. Il a joué et endisqué des solistes de renommée internationale comme Daniel Taylor, Karina Gauvin ou encore Magdalena Kozena, et il s’est produit dans des salles aussi prestigieuses que le Concertgebouw d’Amsterdam et le Lincoln Center de New York. C’est lui qui, en 1993, a accompagné le réputé gambiste Jordi Savall au cours de quatre récitals consacrés à Marin Marais. Encore aujourd’hui, il enseigne le luth, la guitare baroque et le continuo à l’Université McGill et de Montréal.
Betsy MacMillan, de son côté, est membre fondatrice de l’Ensemble Arion. Elle a enregistré pas moins de 25 albums. Même chose pour Alex Kehler qui est diplômé de McGill en violon baroque, et qui a consacré plus de dix ans de sa vie en études approfondies des traditions celtiques.
La Nef, qui défend la diversité musicale, présentera en février son accompagnement pour un spectacle stellaire au Planétarium, pour ensuite offrir son concert Chants des pays d’Oc à la Maison de la culture Maisonneuve. Deux belles occasions pour aller apprivoiser des instruments musicaux rares, ayant pour noms : bouzouki, santour, bansuri, stick, chalumeaux, didgeridoo et duduk.
- Artiste(s)
- La Nef
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal
- Catégorie(s)
- Musique du monde, New age,
Vos commentaires