Roller Derby Saved My Soul

Zoofest | Retour sur Roller Derby Saved My Soul

Mardi dernier, dans l’ambiance feutrée du Café Cléopâtre, Sorstu.ca assistait à la première montréalaise de Roller Derby Saved My Soul. Compte-rendu d’un one woman show primé.

Amy, trentenaire, nous apparaît se battant avec des adversaires imaginaires, brandissant un cure-dents gros comme un barreau de chaise — c’est un pieu à vampires, en fait — piochant dans un bol de pop-corn, avant de se laisser tomber sur une chaise pour écouter son émission fétiche : Buffy the Vampire Slayer. En doublant toutes les répliques, qu’elle connaît évidemment par cœur.

Nous confiant qu’elle a pensé à réorienter sa carrière d’assistante au service à la clientèle en tueuse de vampires, elle nous énumère toutefois les multiples raisons qui font qu’elle y serait probablement très nulle.

Dans un humour honnête, sincère, d’un ton très convaincant, naturel, la comédienne Nancy Kenny, originaire d’Ottawa, nous fait passer une heure à nous bidonner de ses multiples maladresses, de son amour éperdu pour un sexy barista à veste (elle trippe d’ailleurs sur Han Solo parce qu’il porte siiiiiii bien la veste), du mâle alpha et de son pendant féminin, de son incapacité à établir des relations, de sa solitude et de sa jalousie à propos de sa sœur June, sa cadette, qui est dooooooont parfaite.

Ladite sœur la trimballe à une game de Roller Derby — sport dans lequel elle excelle, il va sans dire —, et la pauvre Amy n’y comprend au départ que dalle. Petit à petit, elle nous en explique les règles, s’excite que les noms des joueurs ressemblent drôlement à ceux de superhéros — mais avec une twist de violence et de connotations sexuelles.

Très à l’aise sur scène, la comédienne remplit l’espace, interpelle les spectateurs, et on est touchés quand elle annonce qu’elle va s’y mettre, elle aussi, au Roller Derby, pourquoi pas. Après l’excitation des débuts, elle doute. En dansant, elle enfile une à une toutes les pièces d’équipement que sa sœur lui a fourni : protèges-coudes, protèges-genoux, protèges-poignets, casque… et patins à roulettes. Pendant qu’elle se chausse, on anticipe déjà à quel point elle va se péter la gueule admirablement en se relevant.

Bien décidée à partager une activité avec sa sœur, elle subit un entraînement de quatre mois avant ZE big game — mais pas avant d’avoir fait une folle d’elle avec un drinking game, qui consiste à boire chaque fois que le nom Roxanne est prononcé dans la célèbre toune de The Police. Tout ça sur ses patins. De toute beauté.

À ZE big game, enfin, un accident de parcours empêche sa sœur — ZE star — de jouer, et c’est Amy qui devra porter le casque étoilé pour mener son équipe à la victoire. Et la solitaire Amy, un peu geek, pas mal weird, insatisfaite de sa vie, étale un sourire magnifique : elle est fière de faire partie de quelque chose. Elle a l’impression d’avoir trouvé ZE famille. Parce que le Roller Derby Saved [Her] Soul, t’sais.

Cote 4/5

Catégorie (s) : Théâtre – EN ANGLAIS
16, 17, 18 et 20 juillet, 19 h 30
@ Café Cléopâtre

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