crédit photo: Arno Jouvante Chung
Zamdane

Zamdane au Théâtre Beanfield | Toucher les coeurs

Le Théâtre Beanfield vibrait au rythme de Zamdane hier soir, qui a livré un concert à son image : sincère et authentique. Dans une salle comble, l’artiste franco-marocain a prouvé aux Montréalais(e)s qu’il n’a pas besoin de fioritures pour captiver. Retour sur une soirée mémorable.

Mouss, une première partie qui rassemble

La soirée s’est ouverte sur une note dansante grâce à Mouss, un autre talent marocain (mais cette fois-ci établi à Montréal), qui a parfaitement préparé le terrain. Accompagné au clavier et aux platines, l’artiste a instauré une ambiance conviviale et communautaire dès les premières minutes. Avec le rythme entraînant de ses chansons, Mouss a brillamment réussi le défi de la première partie.

Un des moments forts est sans doute l’interprétation d’un de ses morceaux dédiés à la Palestine sous un éclairage rouge et vert évoquant les couleurs du drapeau. Les poings levés, le public s’est joint à cet instant de solidarité, donnant à la salle une énergie aussi festive que militante.

C’est un peu avant 21h que Zamdane est entré sur scène avec sobriété pour interpréter Affamé #8 Hayati, tiré de la saison 2 de sa série de freestyles Affamé (2021). Tout au long de sa performance, une grande place est accordée au claviériste qui l’accompagne, ce qui apporte beaucoup d’authenticité et de musicalité.


* Photo par Arno Jouvante Chung

Le public, déjà bouillant grâce à Mouss et au set de chansons commerciales qui sert de transition avec la première partie, s’est tout de suite adapté à l’énergie du rappeur. Peu à peu, Zamdane a réussi à plonger la salle dans une atmosphère intimiste. Dès les premières notes, les paroles sont reprises en choeur.

Pas de gros artifices sur scène, juste un décor minimaliste, une petite estrade, un jeu d’images discret – un soleil levant/couchant en arrière plan – et surtout une forte présence scénique. Zamdane a opté pour une performance avec peu de playback, un choix qui a renforcé l’authenticité du moment.


* Photo par Arno Jouvante Chung

Entre mélancolie et fête

Le concert a oscillé entre des morceaux introspectifs, tirés notamment de son projet Couleur de ma peine (2022), et des titres plus festifs comme Fleurs ou Lalalala extraits de son album SOLSAD sorti en février dernier. Sur Million, il transforme le morceau mélancolique en un moment de joie et c’est toute la force de Zamdane. Malgré un répertoire chargé d’émotion, sa performance ne sombre jamais dans la lourdeur, offrant au contraire une expérience lumineuse (SOLSAD).

L’authenticité du concert n’a d’ailleurs en rien compromis sa maîtrise technique. Les transitions entre les morceaux étaient fluides, démontrant une belle aisance scénique, même lorsqu’un bug sonore a brièvement interrompu le show — un moment rapidement comblé par le public qui s’est mis à chanter.


* Photo par Arno Jouvante Chung

Malgré l’absence physique des artistes en featuring (il y en a beaucoup sur son dernier album), Zamdane a offert des moments de communion intenses grâce à la participation enthousiaste du public. Sur le magnifique morceau Le grand cirque partagé avec Pomme, il n’a pas hésité à souligner le talent de la chanteuse tout en invitant la foule à reprendre les paroles. Le public a également répondu présent pour le morceau Sans toi de J9ueve sur lequel Zamdane est en featuring.

La soirée s’est terminée sur Vide quand t’es pas là, une ode bouleversante à sa petite sœur Aïcha décédée. Une ovation a accompagné ce moment poignant avant que Zamdane ne quitte la scène.

Et pour les plus intrépides, la fête ne s’est pas arrêtée là : une afterparty a suivi au club Peopl sur Saint-Laurent.

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