Washed Out à l’Astral | Réjouissant voyage céleste
L’événement pour tout mélomane de chillwave se déroulait mardi soir à l’Astral. Ernest Green, alias Washed Out, faisait son grand retour à Montréal après plusieurs années d’absence. Mardi soir, il aura fait voyager son public à travers ses musiques atmosphériques qui ont fait de lui une référence du genre aux côtés de Neon Indian ou encore Beach House.
La dernière fois que le natif de Géorgie fit son apparition dans la métropole, c’était en septembre 2013 au Théâtre Corona, en marge de la sortie de son deuxième album Paracosm. Au sommet de sa forme après s’être affirmé son cet univers à la croisée de la synthpop, chillwave et dreampop, Washed Out s’est effacé quelques temps avant de revenir, croyions-nous, en force avec Mister Mellow. Sorti l’an dernier, ce troisième album, en deçà des attentes, n’a pas pour autant fait perdre la boussole des fans de la première heure. Son concert était là pour le confirmer.
Une interprétation solide d’Ernest Green
Tout au long de l’heure et quart de concert, il y aura eu cette ambiance apaisée qui traversa toute la salle mais aussi cette joie visible dans les sourires de chaque personne assistant à ce concert. Quant à Ernest Green, très heureux de son retour à Montréal, il ne parle pas beaucoup mais démontre concerts après concerts, années après années, que sa maturité artistique est toujours plus importante musicalement parlant avec une voix plus affirmée, et visuellement aussi par une mise en scène stupéfiante qui vaut le déplacement.
Disposés en fond de scène, les trois musiciens vêtus de blanc sont accolés à la toile blanche qui recouvre le mur de briques de l’Astral. Eloignés de l’avant scène, la disposition prétérite une interaction avec le public. Dommage… Sauf que dès les premiers instants du concert, on comprend mieux pourquoi. Elle offre finalement un cadre onirique aux allures de voyage stellaire par la mise en œuvre d’une animation vidéo simple mais époustouflante. La silhouette de chacun des trois musiciens se fond parfois dans le décor grâce à des capteurs miniatures face à eux tandis qu’en arrière se présente un spectacle artistique tout bonnement splendide.
Savant mélange d’anciennes et de nouvelles
En introduction, tout commence avec Title Card mettant en œuvre une immense horloge jaune faisant référence à la pochette de son dernier disque Mister Mellow. S’en suit, dans la plus grande des logiques de l’album, Burn Out Blues et son univers psychédélique reprenant exactement les images provenant de son clip complètement loufoque à l’image de tous les autres.
Puis, avant son interprétation magnifique et tout en finesse de New Theory sur fond de lambeaux rose, Washed Out joua deux interprétations de High Times (2013), l’un de ses nombreux EP. Yeah puis la calme Olivia viendront offrir au fidèle public un aperçu de ce qui les attendront durant une heure: un savant mélange d’anciennes et nouvelles chansons.
Au constat de la liste des titres, plusieurs blocs distincts se démarquent reprenant chacun des moments d’albums marquants du répertoire de l’artiste américain. Il y aura de Mister Mellow (2017) ces sonorités de bossa sur Floating By tout comme cet univers jazz downtempo de Hard To Say Goodbye qui enthousiasmeront inévitablement la foule. Puis Paracosm (2013) aura droit, quant à lui, à sa maigre mise en valeur par l’évasive Don’t Give Up jouée sur une tonalité différente. Enfin, le dernier bloc ravivera plusieurs titres de l’EP Life of Leisure (2009) puis de l’acclamé premier disque Whithin or Without (2011) qui auront inévitablement fait connaître Washed Out.
La ferveur ne se désamorcera pas
La ferveur du public envers cet Ernest Green que nombreux admire ne se désamorcera plus dès l’instant où Hold Out puis Feel It All Around seront toutes deux jouées de façon plus percutante qu’à leurs débuts en 2011. La section rythmique, à mi-chemin entre batterie acoustique et machines électroniques, est parfaitement réglée. Elle laisse aussi une occasion au bassiste multi-instrumentiste de l’accompagner par des subs très lourds qui amplifient ce sentiment de décollage vers la Lune. Et que dire de l’interprétation magistrale d’Amor Fati qui transporta définitivement une foule ravie d’avoir assisté à un concert envoûtant.
Le rappel sera ensuite assourdissant et mérité. Il accouchera sur deux nouvelles chansons, Soft puis Eyes Be Closed dont la conclusion intense fera danser jusqu’aux derniers instants le public de l’Astral. Il en gardera sûrement un beau souvenir de ce moment avec Ernest.
Bernice en ouverture
La première partie était assurée par les Torontois de Bernice. Le quintet de l’Ontario aura premièrement dérouté le public avant que ce dernier s’approprie leur doux univers musical grâce notamment à une chanson originale, St-Lucia, mais aussi une superbe reprise de Steady On de Shawn Colvin.
Un groupe perfectible, évidemment (on pense à cette sur-utilisation du fader sur les machines), mais qui sera à suivre pour tout amoureux de synthpop.
Liste des chansons
- Title Card
- Burn Out Blues
- Yeah
- Olivia
- New Theory
- Floating By
- Luck / Zonked
- Hard To Say Goodbye
- Don’t Give Up
- Belong
- Get Up
- Hold Out
- Get Lost
- Feel It All Around
- Amor Fati
- Soft
- Eyes Be Closed
- Artiste(s)
- Beach House, Bernice, Neon Indian, Washed Out
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Studio TD (anciennement L'Astral)
- Catégorie(s)
- Chillout, Chillwave, Downtempo, Dream pop, Electro, Indie, Indie Pop, Indie Rock, Pop, Synthpop,
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