Vance Joy au Théâtre Corona | Un artiste qui porte bien son nom

L’été s’en vient en Australie. Et l’un de ses dignes représentants était au Corona ce vendredi pour perpétuer ces douces températures automnales auxquelles s’habitue (trop) Montréal. Le temps d’un soir, Vance Joy et ses sonorités chaleureuses a certainement retardé la venue de l’hiver.

---

De la trempe de cette belle génération d’artistes folk qui écume les scènes avec énergie, Vance Joy démontre une aisance scénique et surtout vocale. Comparable à Passenger, le natif de Melbourne a charmé le Théâtre Corona sans trop de problèmes. Affichant complet, la salle de la Petite Bourgogne voit tout d’abord s’avancer timidement Chapell Roan, une jeune artiste du Missouri à la voix cristalline. Son guitariste accompagne les boîtes à rythmes au son d’arpèges atmosphériques : on dirait parfois du London Grammar. Intéressant, tout comme la performance tout de même plus mielleuse de l’Australienne Amy Shark, secondée par son génial batteur. Idéal pour faire chauffer les cordes vocales de l’enthousiaste gente féminine, massive ce soir-là au Théâtre Corona.

 

Vance Joy amène de la joie

Arrivant sur scène très simplement, sans fantaisies aucunes, l’immense silhouette de James Keogh (de son vrai nom) s’installe avec sa guitare face au micro. Humble, il a laissé ses cinq musiciens ouvrir le bal de la meilleure des façon : un backbeat limpide à la batterie fait progresser l’introduction, de sorte à magnifier la puissante entrée vocale de Vance Joy. Le timbre est solide, la voix ne vacille pas pendant ces premières notes de l’apaisante Fire and the Flood. C’est limpide, comme le sera le reste du concert. Le faible trémolo qui l’accompagne d’ailleurs est charmant… et charme cette foule souvent criarde. Mais peut-on leur reprocher ? Vance Joy est à l’aise, n’hésitant pas à regarder longuement sa foule, même toutes ces personnes là qui sont au balcon. Son eye contact le rapproche inévitablement de ses admirateurs et surtout admiratrices.

Signé pour cinq disques chez Atlantic Records, l’auteur-compositeur et interprète du plaisant Dream Your Life Away n’a pas froid aux yeux. Et encore moins en concert. Il enchaîne avec dynamisme ses titres dans un spectacle bien huilé, sans dérapages pour ce gendre idéal. On ne croirait pas voir un jeune homme avec seulement un album à son actif. Très à l’aise, il tente même quelques phrases en français. Il racontera aussi une ou deux anecdotes pour mettre à l’aise, mais aussi pour que le public puisse mieux comprendre l’origine de ses textes. C’est notamment le cas lorsqu’avant d’entamer une nouvelle composition Call If You Need Me, Vance Joy retrace ses discussions qu’il eut avec sa copine à travers la vitre de la douche. On l’aura compris, et il le dira lui-même, ses chansons parlent d’amour… Son titre à succès Georgia sera là pour le confirmer.

Un set trop court mais enjoué

Avant de se diriger vers les dernières chansons de son trop court concert (seulement une heure !), Vance Joy fait découvrir au jeune public la chanson Like Gold, à paraître sur son prochain disque, avant d’enchaîne un medley enflammé mixant All Night Long de Lionel Richie et Sorry de Justin Bieber. L’apport des cuivres, et ce durant tout le concert, aura été tout simplement parfaite.

Le ukulele du titre phare Riptide se fait lui aussi attendre et on le retrouvera finalement en rappel après une première conclusion sur le récent single Lay It On Me, chantée avec entrain par la foule et son idole. Au retour des artistes, la foule s’embrase, elle danse aussi. Les sourires se dessinent au coin des bouches, et même si Vance Joy ne fait jamais participer son public de son plein gré, c’est ce public qui finalement s’impose avec son énergie contagieuse. Sur la touchante Mess Is Mine, l’artiste australien aurait même pu s’arrêter de chanter que rien n’aurait changé: les montréalais le secondent. Et c’est sûrement le plus beau cadeau d’adieu qu’un artiste peut espérer pour conclure sa tournée.

 

Liste des chansons

1.  Fire and the Flood
2. From Afar
3. Wasted Time
4. Red Eye
5. Take Your Time
6. Call If You Need Me
7. Snaggletooth
8. Georgia
9. Like Gold
10. All Night Long / Sorry (Reprises)
11. Lay It On Me
12. Riptide
13. Mess Is Mine