Twin Peaks (avec White Reaper et Jimmy Whispers) à la Vitrola | Soirée tapageuse

Le public ne savait pas trop à quoi s’attendre pour cette soirée à La Vitrola, surtout avec le retard, What a Wonderful World de Louis Armstrong en arrière-plan, et la salle loin de sa capacité. Pourtant Jimmy Whispers, White Reaper et Twin Peaks ont réussi à envahir la salle de leur musique, permettant d’oublier l’espace supplémentaire entre les spectateurs, et laissant les oreilles parfaitement en compote.

Décollage particulier

Jimmy Whispers, pour ceux qui ne le connaissent pas, est un tout qu’un personnage. C’est le genre d’artiste habitué de faire la première partie, conscient qu’on ne vient pas nécessairement pour lui, mais qui l’assume et donne absolument tout de sa personne. Armé de son iPod aux enregistrements très bedroom pop de son album Summer in Pain (2015), le chanteur de Chicago a fait chanter son public—bien qu’il ne connaissait pas ses paroles—lui a fait claquer des doigts pour remplacer le band qui ne l’accompagnait pas, et lui a même offert un strip tease sur son morceau Heart Don’t Know. Un habitué, si on se fie aux performances passées. Une première partie qui ne manquait pas du tout d’énergie.

La basse d’abord

Ce qu’on peut dire côté énergie pour Jimmy Whispers s’applique aussi au groupe qui le suivait, White Reaper. Sur scène, le chanteur, Tony Esposito se trouvait complètement sur la gauche, et c’était le bassiste, Sam Wilkerson qui occupait l’avant-centre. À première vue, on pouvait se demander s’il s’agissait d’une erreur, mais il n’a suffi que de la première note de la première chanson pour comprendre que toute l’énergie du groupe passe par lui. Sauter, danser, un détour dans la foule, re-sauter et re-danser, il en avait dedans! Quelques problèmes techniques chez le claviériste, Ryan Hater, plus tard, le spectacle allait bon train et les oreilles commençaient à siller. Il n’en a pas fallu plus longtemps pour qu’un moshpit se forme, au regret des spectateurs à l’avant qui ont dû se déplacer.

La formation américaine a offert des morceaux provenant de leurs deux albums, White Reaper (2014) et White Reaper Does it Again (2015), dont Cool et Make Me Wanna Die. Toutefois, quelqu’un qui venait au spectacle pour découvrir leurs textes se trouvait bien mal du fait que la balance du son semblait assez difficile à soutenir et, malheureusement, les mots s’y perdaient.

Sans mot

Bien qu’ils aient été les artistes principaux de la soirée, Twin Peaks a souffert des mêmes problèmes de sono que ses prédécesseurs. Toutefois, la foule était bien réchauffée et attendait avec impatience la formation de Chicago composée de Cadien Lake James à la guitare et au chant (entre autres sur Strawberry Smoothie et I Found a New Way), Clay Frankel, lui aussi à la guitare et au chant (sur Making Breakfast, Butterfly, etc.), Jack Dolan à la guitare basse et à la voix (sur Boomers, Fade Away et autres), Colin Croom au clavier et de Connor Brodner à la batterie.

Les problèmes de son ont semblé déranger davantage les musiciens que les spectateurs qui s’activaient sur le rythme en moshpit, encore une fois. Activés peut-être un peu trop même, puisque les pauvres occupants de la première rangée se retrouvaient plus souvent qu’autrement à plat ventre sur la scène et sur l’équipement qui l’habillait. Heureusement, Jack Dolan, à l’avant-centre, s’est assuré à plusieurs reprises que son public allait bien.

Malgré la légère baisse d’énergie du groupe garage rock vers la fin, Twin Peaks a livré du vieux et du nouveau stock, pour faire la promotion de leur dernier album, Down in Heaven, sorti le 13 mai dernier, au grand plaisir des fans qui ont aussi pu danser sur les succès des deux autres opus Sunken (2013) et Wild Onion (2014). Ceux qui les découvraient ce soir-là n’ont pas eu la chance s’attarder aux mots, encore une fois, mais ont tout de même pu apprécier la musique et l’ambiance, et admirer la belle guitare Phantom blanche de Clay Frankel.

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