crédit photo: Marie Planeille
Tinariwen

Tinariwen à l’Olympia | Salle comble pour les rois du désert

Pour un groupe qui s’inscrit dans un style musical littéralement nommé « la solitude » (assouf, en tamachek), Tinariwen est plutôt bien entouré. C’est le constat qu’on tire de son spectacle à l’Olympia ce mardi.

Déjà, ils sont sept sur la scène, donc, hein, on repassera pour la solitude. Quatre guitaristes, un bassiste, un percussionniste et un danseur qui s’avérera plus tard être un fantastique guitariste et chanteur itou. D’ailleurs, chacun des membres du groupe aura son moment en tant que frontman, les hommes s’échangeant les instruments et le spotlight à tour de rôle.

Mais il y a surtout le public de quelques milliers de personnes qui accompagnera tout au long de la performance le groupe, à grands coups de tapements de mains, de pieds, d’hurlements à la lune et d’enthousiasme général débordant.

En fait, pas qu’on sous-estimait la popularité de Tinariwen, mais l’entrain et la passion du public nous a tout de même surpris. Ça danse, ça chante, les gars en avant de nous headbangent et tentent tant bien que mal de partir un moshpit (au grand désarroi des gens autour qui n’ont visiblement pas tant le goût d’y participer). Une partie du public porte même le traditionnel chèche touareg.

Peut-être que l’énergie qui se décuple à mesure que le spectacle progresse s’explique par la nature transcendantale de la musique du band. La répétition constante des riffs nous amène à perdre toute notion d’espace-temps, le chant à répondre rend le tout communal et la virtuosité de la guitare desert blues hypnotise.

Et là où le côté répétitif de l’œuvre peut devenir lassant sur disque, en live, ça devient le point central de la performance.

Ça nous laisse le temps d’assimiler les sons, de comprendre le rythme et d’ainsi mieux danser, mieux taper des mains.

« Montréal, c’est chaud », lancera en fin de concert le musicien Abdallah ag Alhousseini en s’essuyant le visage.

« Mets-en », murmurai-je alors, suintant, en t-shirt et shorts.

« Qu’est-ce t’en sais? », entendais-je penser mes voisins en boubou et en chèche.

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