crédit photo: Wunmi Onibudo
The Smile

The Smile en livestream | Comment sonne ce nouveau projet parallèle de Radiohead?

Le nouveau projet The Smile, constitué de Thom Yorke et Jonny Greenwood de Radiohead, accompagnés du batteur de Sons of Kemet, Tom Skinner, se révélait au monde entier samedi soir, lors d’un concert en direct de Londres, webdiffusé en direct sur la plateforme Dreamstage.

En fait, nous avons visionné l’une des trois performances du groupe, qui jouait trois fois en moins de 24h, pour accomoder les marchés européen, américain et asiatique qui vivent à trois fuseaux horaires complètement différents.

Le concert, d’un peu plus d’une heure, se tenait dans une salle circulaire de Londres nommée le Magazine London, devant un public de quelques centaines de personnes. La captation en direct était signée Paul Dugdale, qui a travaillé avec tous les grands noms de la chanson, dont Adele, Taylor Swift, et les Stones, en plus d’avoir relevé l’impressionnant défi d’assurer la captation live du festival Glastonbury l’an passé.

* Photo par Wunmi Onibudo.

 

Alors c’est quoi au juste, The Smile?  Un projet parallèle pour Thom et Jonny, qui leur permet d’expérimenter une formule trio, plus relâchée, et comptant beaucoup moins sur les expérimentations sonores et les textures électroniques. Les deux premiers extraits lancés ce mois-ci laissaient entendre qu’on allait avoir droit à un retour au son plus rock des débuts de Radiohead, mais ce n’est pas exactement ça.

Disons, en gros, que parfois, que changer d’air peut faire du bien, et que la créativité de Yorke et Greenwood peut s’exprimer loin des attentes monstres généralement associées à du nouveau contenu de Radiohead. (On ignore si c’est ce qu’il faut comprendre de leur bio Twitter : « where work is more fun than fun ».)

Le spectacle débute avec Pana-Vision, avec Thom installé au piano, Jonny à la basse, Tom à la batterie, installés en rond. Cette première offrande est une chanson mid-tempo, à la signature de temps tronquée, moins abrasive que les deux extraits dévoilés à date par The Smile.

On retrouve ensuite Thom à la basse pour The Smoke, complétant une section rythmique groovy avec Tom.

Speech Bubbles, est plus vaporeuse, avec Jonny aux synthés (et une main qui frotte la harpe à ses côtés de temps à autres) et Thom cette fois-ci à la guitare, jouant un arpège rappelant un peu Reckoner.

La saveur plus rock qu’on attendait se pointe le bout du nez avec Thin Thing, plus rythmée, nerveuse.

* Photo par Wunmi Onibudo.

Une balade toute douce suit : Open The Floodgates, une petite merveille mélodique comme seul Thom Yorke en a le secret. Cette chanson faisait d’ailleurs partie du répertoire live du projet solo de Thom Yorke, et a été jouée à quelques occasions en live il y a quelques années. Son aspect introspectif apporte un regard intéressant sur le processus créatif de Thom et sa frustration envers les attentes de certains : « Don’t bore us / Get to the chorus / Open the floodgates /We want the good bits / Without the bullshit ».

S’ensuivait Free In The Knowledge, également plus posée mais davantage axée sur la guitare acoustique.

Cette dernière s’enchaîne avec Hairdryer par le biais d’une toile sonore de sons en boucle et du grondement de la basse frottée à l’archet par Jonny.  Hairdryer ramène un côté plus rythmé à l’ensemble, tout comme We Don’t Know What Tomorrow Brings, à la drive comparable à celle de Bodysnatchers.

Plusieurs fans de Radiohead ont probablement reconnu Skirting on the Surface, chanson mélancolique qui traite de la fragilité de la vie, mais qui n’a jamais abouti ni sur album, ni en ligne en version studio. Maintes fois interprétée lors de la tournée du groupe en 2012 (preuve vidéo par ici), elle renaît de ses cendres lors du spectacle, mais on ignore si elle se trouvera sur l’album de The Smile.

The Same est sans doute la plus angoissante du lot, avec le jeu de piano nerveux de Jonny, les boucles de voix de Thom, et cette phrase qui revient nous hanter en fin de chanson : « Please, we all want the same ».

The Opposite ressemble à une chanson des Talking Heads ; un jam jazz-funk groovy mais déglingué et vaguement menaçant. « ‘Cause opposites attract / In ashen dozen, pockets full of emptiness ».

La performance se conclut avec You Will Never Work In Television Again, premier extrait lancé il y a quelques semaines, sans doute la plus rock du lot.

Acclamés comme il se doit, les trois musiciens reviennent pour jouer Just Eyes and Mouth au rappel, chanson au rythme presque afrobeat, ainsi qu’une reprise de la chanson It’s Different for Girls, de Joe Jackson.

Tout ça donne drôlement hâte d’entendre l’album au complet !  On ignore toujours la date de sortie de ce premier disque du trio, mais après avoir entendu le matériel inteprété sur scène en ce samedi soir, on peut confirmer que ça devrait intéresser les fans des albums (et des chansons) plus rock de Radiohead, davantage que les projets solo de Thom ou le supergroupe Atoms For Peace qui tendaient tous un peu plus vers l’approche électro du groupe culte.

Par ici pour en savoir (pas beaucoup) plus sur le projet et suivre les prochaines actualités.

 

Grille de chansons

  1. Pana-Vision
  2. The Smoke
  3. Speech Bubbles
  4. Thin Thing
  5. Open the Floodgates
  6. Free in the Knowledge
  7. A Hairdryer
  8. Waving a White Flag
  9. We Don’t Know What Tomorrow Brings
  10. Skirting on the Surface
  11. The Same
  12. The Opposite
  13. You Will Never Work In Television Again

Rappel

Just Eyes and Mouth

It’s Different for Girls (reprise de Joe Jackson)

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