Taylor Swift à Toronto | Chronique mère-fille d’une expérience inoubliable

La royauté de la pop débarquait à Toronto cette semaine : Taylor Swift s’installait jeudi dans la bien nommée ville reine pour une série de six concerts en dix jours au Rogers Centre dans le cadre de sa tournée ultra-médiatisée, The Eras Tour. Avec une artiste aussi connue et aussi appréciée par sa horde de fans, il allait de soi que nous devions donner la parole non pas à un-e critique, mais à un duo de spectatrices typique de ce genre d’événement : une paire mère-fille. Sors-tu? vous rapporte le récit de Sophie et Marie-Ève Yelle, qui ont fait cinq heures de route de la communauté franco-ontarienne de Lefaivre jusqu’à Toronto afin de vivre l’expérience d’une vie.  Elles ont assisté à la représentation du samedi 16 novembre, troisième de la série torontoise.

Hier, ma fille et moi sommes entrées dans un monde parallèle : un monde de paillettes, de bracelets et de joie!

Dès l’arrivée au Rogers Centre, on ressent une atmosphère bien particulière. Une atmosphère « bon enfant ». Les gens sont contents d’être là. Plusieurs se sentent privilégié-es de vivre cette expérience avec d’autres Swifties. C’est un rassemblement de gens qui aiment et connaissent Taylor Swift.

La très grande majorité des spectateurs sont habillés pour l’occasion. La paillette est à l’honneur. Leur costume reflète des éléments d’un « Era ».

Rarement j’ai assisté à un spectacle où autant d’attention a été mis sur mon habillement. Il fallait que je trouve « mon era » et mon kit pour l’occasion. L’expérience de ce spectacle va au-delà de la représentation elle-même : c’est aussi toute la préparation en amont.

Les Swifties suivent leur idole avec amour, ils connaissent déjà quelles chansons seront présentées. Ils connaissent sa variété de costumes, plusieurs suivent ses spectacles en direct juste pour connaître son habillement lors d’un tel numéro ou pour savoir quelles étaient les chansons surprises!

Pour les Swifties, c’est donc un moment de fébrilité avant de découvrir ce que la diva va porter et quelles chansons seront jouées! On entend les hypothèses lancées par les unes et les autres.

En attendant en ligne, on y voit des échanges de bracelets et l’élaboration de stratégies pour acheter de la marchandise.

Tout ce que les Swifties connaissent de Taylor et du spectacle leur donne une impression de familiarité. Ils font partie de l’expérience!

TayTay sur scène

Quelle bête de scène! 3h30 de spectacle, sans entracte! Sans essoufflement! (Nous avions les pieds engourdis d’être debout pendant tout ce temps. Je ne peux imaginer ce que Taylor Swift doit ressentir à la fin du spectacle et après 1 an et demi de tournée!)

Il y aura tout au long de la soirée plusieurs changements de costume pour le plaisir des Swifties. Elle a su créer un engouement entourant ses costumes!

Elle captive la foule. Elle a un talent d’actrice. Chaque gros plan de son visage donne un impression qu’elle regarde la/le Swiftie. Une impression d’intimité, d’amitié.

Avant le spectacle, il y a des vidéos présentées où l’on voit Taylor Swift diriger la réalisation de ses vidéoclips. On voit l’importance de l’histoire contenue dans chaque chanson et ce qu’elle veut y dégager. En regardant le spectacle, j’ai trouvé que c’était, pour elle, un gros vidéoclip. Elle joue différents rôles : la jeune adolescente, la girl next door, la femme indépendante et sexy, la romantique, la rancunière… il y en a pour tous les goûts et tous les âges! D’ailleurs la foule est très variée : de 4 ans à 70 ans, dont plusieurs duos mère-fille!

Les spectateurs sont déjà conquis. Ils chantent avec elle… toutes les chansons. Même celle qui dure 10 minutes (All Too Well)! Les spectatrices autour de moi, connaissaient chacune des chansons et pas seulement les refrains. C’était impressionnant!

Les bracelets lumineux sont un bel effet visuel. Pour ma fille de 11 ans, pour qui c’était le premier concert, c’est ce qui l’a le plus impressionnée. Le sentiment de vibrer, de chanter avec 50 000 autres amies! C’était un gros dancy party!

Le spectacle est aussi varié musicalement. D’un era à l’autre, les sonorités changent. Parfois acoustique et doux, parfois flamboyant ; on ne s’ennuie donc jamais.

Après un morceau au piano dans le Era de Folklore et Evermore, la chanteuse a eu droit à une longue ovation. Plusieurs minutes se sont écoulées et elle a tout simplement savouré le moment. Elle a retiré ses écouteurs, appuyé sa tête sur le piano pour profiter du moment. Elle a donné l’impression d’être touchée par ce moment, par cet amour que criait à gorge déployée les fans autour de nous. Scriptée ou pas, encore une fois, cette vulnérabilité donne une impression aux spectateurs qu’ils sont spéciaux pour la chanteuse.

Je suis resté étonné de voir à quel point les Swifties connaissent déjà beaucoup d’éléments du spectacle. Tout est rodé au quart de tour. On sait même quelle chanson jouera juste avant l’apparition du décompte de 3 minutes.

Pourtant, il règne une fébrilité, une énergie.

C’est un doux équilibre entre la prévisibilité et quelques surprises savoureuses aux yeux des Swifties!

Et selon Sophie, ça valait chaque sous investi dans ce week-end! Elle en parlera longtemps!