Sylvain Larocque

Sylvain Larocque: autodérision et gags à punch

Samedi 24 avril 2010 – Salle Marcelin-Champagnat (Laval)
Pour son troisième one-man show, l’humoriste et auteur Sylvain Larocque a opté pour le titre Vu d’même et pour une affiche faisant référence à son œil croche.

Il ne faut pas en croire pour autant que ce nouveau spectacle – présenté en première montréalaise en octobre dernier et de retour au Cabaret Juste Pour Rire en mai 2010 – soit particulièrement intimiste ou qu’il aborde une multitude de sujets délicats sans gants blancs.

Il s’agit plutôt d’un spectacle d’humour sobre, assez poli, plutôt bien construit et souvent bien écrit (malgré quelques blagues assez prévisibles), respectant à la lettre la formule du gag à punch.



Autodérision

Le titre a tout le moins le mérite d’être juste sur un point : Sylvain Larocque ne manque pas d’autodérision.  D’emblée, il admet avoir une tronche de « gars pas fiable » et exploite cette perception avec un numéro de type «questionnaire au public par applaudissement » qui, malgré le manque le fait qu’on voit très bien où il veut en venir bien avant que ça ne se déroule, embarque la foule aisément.

S’ensuit une série de numéros de qualité assez variable mais dont les faits saillants éclipsent le reste.

En début de deuxième partie, Sylvain Larocque se présente comme le chef du fictif « Parti des Indécis du Québec », un numéro désopilant, fin et intelligent qui démontre toute la force de l’écriture de l’humoriste en plus de faire valoir son jeu plus exubérant et savoureux lorsqu’il se met en scène un peu plus. De loin le clou de la soirée.

Plus tard, son numéro «100% Standup» en hommage à ses humbles débuts enchaîne également les rires avec une simplicité désarmante.

Sylvain Larocque fait également preuve d’une belle imagination dans ses numéros où il compare la vie à une maladie mortelle (un numéro qui nous porte à réfléchir bien plus qu’il ne suscite le rire) et où il compare le cerveau à une centrale gérant divers départements (rien que François Pérusse n’ait pas couvert il y a déjà une dizaine d’années).

La mise en scène, signée Serge Postigo, fait le travail, alors que les éclairages, les apports musicaux du musicien montréalais DEE et les rares projections s’en tiennent au minimum requis et cadrent très bien avec la sobriété de l’ensemble.

Vu d’même n’est certes pas un spectacle qui ébranle et dérange, ni ne réinvente la roue, mais dans le genre, Sylvain Larocque se tient toujours droit, une coche au-dessus de plusieurs de ses comparses.

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